Sébastien Lalanne (Hero Corp 3) : « Hero Corp, c’est de la déconnade sérieuse »

Marion Olité : Comment avez-vous réagi à l’annonce d’une saison 3 de Hero Corp ?

Séabstien Lalanne  : Avec joie, mais aussi avec un peu de trouille. Ce n’est pas parce qu’on a fait deux saisons que la troisième va bien marcher. Donc, j’ai eu un peu peur au moment d’y retourner, mais c’était surtout une grande joie, et une sacrée surprise. Ces trois ans, je les ai vécus comme une lente agonie, comme si on ne voulait pas nous tuer vraiment en nous disant : « Allez maintenant c’est terminé, rentrez chez vous ! ». On nous disait plutôt : « Ca ne va pas se faire, mais peut-être... » Tout le monde était piégé dans un « ni oui, ni non », sans fin. C’était assez horrible comme moment.

Comment définiriez-vous vos rapports avec l’équipe ?

On est tous devenus amis parHero Corp, mais on a été réuni par le travail, et une certaine exigence, en particulier celle de Simon (Astier, ndlr). On a continué à faire des choses ensemble entre les deux saisons. On est une vraie troupe. C’est une belle mécanique. Personne ne s’endort sur ses lauriers...

Avez-vous pu facilement endosser à nouveau le costume de Doug, ce super héros incapable de mentir ?

J’ai eu très peur. Simon Astier est quelqu’un qui avance, et j’avais de gros doutes sur la saison 3, comme à chaque fois. En plus, Doug a désormais un parcours un peu particulier. Tout le monde évolue, mais lui n’a pas une ossature bien définie. C’est une sorte de chose qui est là, et qui fait sa vie un peu comme un satellite, donc c’est compliqué pour un comédien. Je me demande parfois où est la place de Doug. Mais une fois qu’on y est, que la première réplique sort, c’est parti.

Quelle va être l’évolution de Doug, si elle est possible ?

Doug va croiser des gens (rires), c’est tout ce que je peux dire. Il va murir quand même, comme tous les personnages de Hero Corp, cette saison. Ça devient plus sombre. Ils progressent en tant que super héros. Ils accèdent à plus de responsabilités, et cela leur donne plus d’angoisse.

Qu’attendez-vous d’un personnage comme celui de Doug ?

Je voudrais qu’il y ait de plus en plus de difficultés. Plus c’est dur à jouer, plus ce sera « Hero Corp ». Je veux que Simon me pousse à faire des choses dont je n’aurais pas forcément envie.

« On n’est pas des potes en train de blaguer sur le tournage. C’est très sérieux. »

Comment expliquez-vous le phénomène généré par Hero Corp auprès des fans ?

Je ne sais pas, ce serait prétentieux de savoir. L’explication que je donnerai, c’est l’exigence du travail. Ce n’est pas facile de faire Hero Corp. On n’est pas des potes en train de blaguer sur le tournage. C’est très sérieux. En terme technique et en terme d’image, on monte d’un cran dans cette saison 3. L’équipe technique fait aussi partie de la famille. On travaille ensemble en dehors de la série. Ce qui fait le succès de Hero Corp, c’est qu’elle est vivante, elle avance, et il y a beaucoup d’exigence. C’est de la déconnade sérieuse !

Que constat tirez-vous de l’état des séries françaises actuellement ?

Il y a des choses qui se passent, même si on n’en parle pas trop, comme France Kbek sur OCS. Le visiteur du futur (la web série de François Descraques, ndlr), je trouve ça dément. Il y a toute une culture qui est en train de se faire là où on ne l’attend pas. Après, je ne parle pas des séries familiales avec des gens qui ouvrent des portes sur un palier d’immeuble ! Ce style de séries, c’est la même sempiternelle histoire, et ça ne m’intéresse pas. C’est de la faute de personne - ni des acteurs ni des auteurs - mais je pense qu’il faut prendre plus de risques. Il y a plein de mecs qui ont de super idées, et il faut leur donner leur chance.

Quels sont vos projets après Hero Corp ?

Je suis en préparation d’un spectacle musical, et puis je tourne avec Jérémie Galant Jonathan Cohen sur France Kbek, la série dans laquelle joue aussi Simon Astier. Elle est géniale. Ces mecs sont vraiment déments !