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Serge Gisquière (Les Mystères de l’Amour) : « Peter souhaite sauver sa peau et préserver Hélène »

Marion Olité
Publié le 18/10/2014 à 19:14 Mis à jour le 17/12/2014 à 15:02

Il incarne depuis Les vacances de l’amour le rôle de Peter Watson, grand méchant de la série finalement tombé sous le charme de la belle Hélène dans sa suite, Les Mystères de l’Amour. Pour Toutelatele, l’acteur Serge Gisquière revient sur les coulisses de la série culte, sa relation avec Hélène Rollès, mais aussi son ressenti sur l’annulation de Sous le soleil de Saint-Tropez, série dans laquelle il jouait également.

Marion Olité : Comment Peter va-t-il évoluer dans cette saison 7 des Mystères de l’amour ?

Serge Gisquière : Il lui arrive une succession d’incidents, et son couple avec Hélène est un peu mis à mal. Dans les saisons précédentes, Peter Watson était vraiment accepté par tout le monde. L’amour l’a transformé et il était devenu un homme respectable. Avec Hélène, on formait le couple « super parfait ». À part les plateaux déjeuner servis au lit, il ne se passait pas grand-chose pour Peter. Or cette fois, le moins que l’on puisse dire est qu’il lui arrive des choses (rires) ! Entre les histoires de meurtres, les conséquences dans le couple qui font que Hélène doute, et la connaissance de son vrai père, l’évolution du personnage devient intéressante. Je défends autre chose que les bisous, les petits-déj et les câlins au lit (rires). Avec Hélène, on a tendance à vivre les histoires par procuration d’habitude. Là, on est vraiment dans le feu de l’action.

Peter va-t-il remonter la pente après les révélations de la saison 6 ?

Je pense que toutes les épreuves que l’on fait vivre à ce personnage, ainsi qu’à Hélène, sont faites pour tester le couple. C’est drôle, car je ne sais pas moi-même quelle direction va prendre Peter ! Je ne pense pas que ça va être la déchéance totale pour mon personnage. Il s’est fourré dans de mauvais draps. Beaucoup de gens, notamment dans les commentaires sur Facebook, se demandent si l’ancien Peter ne va pas revenir à la charge. Chassez le naturel, il revient au galop (rires). Mais je ne pense pas, car Jean-Luc (Azoulay, ndlr) a beaucoup fait évoluer ce personnage. Il lui doit beaucoup. Je ne pense pas que Peter vive une descente aux enfers inévitable.

Préférez-vous incarner le Peter Watson des débuts ou celui qui est devenu « gentil » ?

J’aimais beaucoup jouer le Peter Watson de l’époque. Jusqu’à cette saison, j’avais un peu les mêmes scènes et jouer le Peter méchant pimentait l’intrigue. Et puis elle était écrite de façon à ce qu’il ne soit pas méchant « bêtement ».Ce personnage était malheureux en fait, de par l’histoire avec ses parents. Finalement, c’était la faille qui faisait que Peter se comportait mal. Il n’était pas fondamentalement méchant.

Comment avez-vous vécu ce changement de registre de « méchant » à « gentil » ?

À l’époque, quand Jean-Luc m’a rappelé pour la saison 4, et qu’il m’annoncé que j’allais tomber dans les bras de Hélène, j’ai dit « Oh non ! Je vais être gentil... » (rires). Je trouvais que c’était vachement moins intéressant. Finalement, ce n’est pas le cas, et on sent tout de même toujours cette notion de danger derrière ce personnage. Il lui arrive plein de choses, mais sa motivation n’est plus la même. Il souhaite maintenant sauver sa peau et préserver Hélène. Il veut que cet amour dure, même si parfois il pète un câble !

« Je prends un réel bonheur à tourner ces scènes où mon personnage pourrit les gens de façon la plus calme possible »

Donnez-vous votre avis à Jean-Luc Azoulay sur l’évolution de Peter Watson ?

Il y a une grande complicité et une confiance mutuelle avec Jean-Luc. Je participe à l’écriture du scénario. On discute ensemble de l’évolution du personnage, de ce qui pourrait lui arriver de drôle ou d’intéressant. De toute façon, le bureau de Jean-Luc est toujours ouvert pour parler des Mystères de l’Amour. Il aime recevoir les envies des comédiens. C’est important de savoir pour qui on écrit. Jean-Luc m’avait expliqué à l’époque m’avoir engagé pour jouer le rôle d’un homme d’affaires milliardaire, parce que j’avais fait des hautes études commerciales. Il m’avait dit : « Tu peux parfaitement comprendre et jouer un personnage de cet univers parce que tu sais ce que c’est. »

Quelle est votre part de liberté d’interprétation sur ce personnage ?

Une fois que les choses sont écrites, nous disposons de pas mal de liberté. Certaines intrigues ou répliques prises au premier degré pourraient d’ailleurs paraître trop « bisounours », mais le jouer au second degré donne quelque chose d’extrêmement drôle. Et cela imprime une direction au personnage. C’est ce qui fait tout le sel de jouer avec Hélène, avec qui je prends énormément de plaisir à jouer.

Comment a évolué votre collaboration avec Hélène Rollès ?

On est devenus très complices. On s’était déjà croisé sur Les vacances de l’Amour, qui étaient tournées à Saint-Martin, mais je n’avais qu’une scène avec elle là-bas. On se connaissait peu. Quand le scénario nous a mis ensemble, au début c’était un peu compliqué. On a appris à se connaître en tournant dans la maison. Le soir, on restait boire un coup au coin du feu, on discutait, on rigolait... Nous avons vraiment une relation de potes maintenant. Hélène est quelqu’un que j’adore. Elle est entière, pas toujours simple, mais elle me fait marrer. Elle a beaucoup d’autodérision. Durant certaines scènes, on improvise des choses, on fait des gestes qui peuvent surprendre. Hélène n’est pas franchement quelqu’un de très tactile avec ses partenaires. Avec moi, ça passe plutôt bien. On peut ainsi oser des choses. Notre jeu est devenu plus coloré, plus drôle et improvisé. Les rires paraissent plus naturels et les scènes plus réalistes. On ne calcule plus comment on va se prendre dans les bras ou comment on s’embrasse. Ça se sent, je pense. C’est du pur bonheur. J’espère que ça va s’arranger entre Peter et Hélène d’ailleurs !

Partie 2 > L’ambiance sur Les Mystères de l’Amour et l’annulation de Sous le soleil


Quelle est la plus grande différence entre Peter Watson et vous ?

Je ne suis pas du tout quelqu’un de colérique. Or, Watson pique parfois de grosses colères. Il peut être très dur, extrêmement sec et cassant. Ce n’est pas moi du tout. Mais en tout cas, c’est super drôle à jouer ! Je prends un réel bonheur à tourner ces scènes où mon personnage pourrit les gens de façon la plus calme possible (rires). C’est même plus crédible de s’énerver en gardant une voix douce.

Ressentez-vous cet esprit familial qui caractérise l’ambiance des Mystères de l’Amour ?

C’est effectivement une vraie famille. J’ai effectué pas mal de tournages, pour d’autres séries notamment, et ce n’est pas la même ambiance. Evidemment, les « historiques » se connaissent depuis vingt ans. C’est aussi un des éléments qui explique le succès de la série. Il y a beaucoup de nouveaux personnages, mais ils sont bien intégrés dans la bande. Tout le monde ressent cet esprit de famille. Il n’y a pas de rancœurs ou de guerres d’ego entre les comédiens. Ils se connaissent tous par cœur, et apprécient le bonheur d’être ensemble. C’est un vrai talent de Jean-Luc. Il a su former une vraie troupe de comédiens, qui va jusqu’à l’équipe technique. C’est ce qui fait la magie de ce groupe. On avance tous main dans la main.

Voyez-vous les acteurs des Mystères de l’amour en dehors des plateaux de tournage ?

Oui, je suis aussi très copain avec Pat (Patrick Puydebat, ndlr). Dans la série, ça se ressent moins, car que je suis moins tactile avec Pat qu’avec Hélène (rires). L’été 2013, il a tourné dans Camping Paradis dans le Sud de la France. Il est resté dix jours à la maison. Cet été, j’ai accueilli avec grand plaisir Sébastien Roch. Tout le monde dans l’équipe est le bienvenu pour passer un week-end au soleil chez moi (rires).

« Les fans de Sous le soleil n’ont pas retrouvé leur compte dans cette nouvelle version »

Pensiez-vous que Les Mystères de l’Amour connaîtrait un tel succès lors de son lancement ?

Je pense qu’Hélène et les garçons est inscrit dans l’inconscient collectif. On aime ou on n’aime pas. On trouve ça « cucul la praline » ou pas, mais on sent un consensus autour de la série quelque soit les générations, les fans des années 90 qui ont grandi avec Hélène, comme leurs enfants. Parallèlement aux Mystères, j’ai repris Sous le soleil de Saint-Tropez qui a tenté le même genre de come-back. Pour elle, ça n’a pas marché (La série a été annulée faute d’audience après sa saison 2, ndlr). Il n’y avait pas toutes les comédiennes initiales de la série. Seule Adeline (Blondieau, ndlr) était là, mais pour avoir tourné pas mal dans Sous le soleil, j’ai moins ressenti cet esprit de famille.

Comment avez-vous vécu cette annulation de Sous le soleil de Saint-Tropez ?

Je l’ai vécu en plusieurs étapes. Pour la reprise, on m’a appelé pour me demander si j’étais partant pour revenir jouer le rôle de Charles Peretti (tenu dans la série originale de 2000 à 2006, ndlr). J’ai dit oui. Puis mon personnage est devenu moins indispensable. Et en début de saison, ils m’ont rappelé pour que j’incarne un autre personnage ! Je n’ai pas bien compris sur le coup, mais ils ont raccordé les tuyaux en fin de saison. Et en début de deuxième saison, mon personnage meurt. Et là, je n’ai encore pas vraiment compris (rires) qu’ils me fassent revenir pour ça. Quand j’ai appris que la série était annulée, j’étais déjà mort. Ce n’est évidemment pas ce que je souhaitais pour la série. Je pense que les anciens fans de Sous le soleil n’ont pas retrouvé leur compte dans cette nouvelle version. Le virage qui a été pris était audacieux, mais ça n’a pas plu. Ce qui a fait le succès des Mystères de l’amour, c’est que les gens ont retrouvé leur petit cocon avec leurs personnages. Peu de choses ont vraiment changé.

Le rythme de tournage des Mystères de l’amour s’est intensifié. Comment le vivez-vous ?

Ça s’est accéléré. Il y a plus de choses à faire, et on est obligé de tourner le samedi. Mais sincèrement, je n’y vais pas à reculons. On se retrouve tous. Je prends du bon temps. On accueille les petites contraintes avec le sourire. On n’est pas 30 000 à pouvoir vivre de ce métier, et tourner dans une série qui marche, franchement, je n’ai pas à me plaindre (rires).

Menez-vous des projets parallèlement aux Mystères de l’Amour ?

Oui, j’en ai même pas mal sous le coude (rires) ! Je peins et j’ai monté une société autour d’un brevet déposé. J’essaie de m’inspirer de Peter Watson pour ne pas être trop mauvais dans le domaine des affaires (rires). J’ai réalisé un film (Libre échange en 2010, ndlr). Il m’a complètement échappé à un moment et je n’aime pas le résultat, mais ce n’est pas grave. Là, je suis en pleine gestation d’une série dramatique que j’ai écrite, accueillie favorablement par la chaîne sollicitée. Je croise les doigts. D’autant que l’acteur investi dedans est vraiment dans l’air du temps. Mais je ne peux pas en dire davantage pour l’heure...