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Séries TV : Les vampires sortent les crocs

Publié le 16/11/2011 à 19:43 Mis à jour le 25/11/2011 à 17:33

Tous les êtres aux dents pointues ne sont pas de séduisants végétariens sortis de Twilight. Après une multitude de rôles au cinéma, le vampire est revenu « à la mode », occupant même une place de choix sur petit écran. Pour autant, les descendants de Dracula ont déjà n’en sont pas à leur coup d’essai à la télévision. Rétrospective...

Dark Shadows

Dark Shadows

1966. Décrit comme un « soap opera gothique », Dark Shadows révolutionne les programmes de mi-journée (daytime) outre-Atlantique, en incorporant progressivement des éléments fantastiques. Le feuilleton met ainsi en scène Victoria Winters, une orpheline en quête de vérité sur son sombre, passé. Pour ce faire, elle se rend à Collinwood, une demeure appartenant à la famille Collins.

Six mois après ses débuts, la série inclut son premier fantôme. Mais Dark Shadows devient un véritable succès d’audience à l’apparition du personnage de Barnabas Collins, un vampire. Avec 1225 épisodes produits, le feuilleton quotidien figure régulièrement dans les classements des « séries cultes » et a fait l’objet de plusieurs adaptations, dont une prochaine au cinéma par Tim Burton, avec Johnny Depp dans le rôle de Barnabas.

Dossiers brûlants / Kindred : le clan des maudits

Dossiers brûlants / Kindred : le clan des maudits

Si les suceurs de sang sont souvent considérés comme des prédateurs, ils ont aussi été la cible d’enquêteurs en tout genre. C’est le cas dans Dossiers Brûlants, diffusée sur ABC en 1974. Cette série met en scène Carl Kolchak (Darren McGavin), un journaliste de l’Independant News Service intéressé par les cas les plus étranges. On notera qu’un remake a été produit en 2005, sans succès.

Dans Kindred : le clan des maudits, un policier est prêt à tout pour arrêter la guerre sans merci que se livrent des groupes de vampires à San Francisco. Adaptée d’un jeu vidéo et produite par le génie Aaron Spelling, la série n’a connu que 8 épisodes, faute d’audience. Il n’aurait de toute façon pas été possible d’en faire davantage, l’acteur principal de la série, Mark Frankel, s’étant tué quelques jours après la diffusion du dernier épisode dans un accident de moto.

Le Justicier des ténèbres / Moonlight / Blood Ties

Le Justicier des ténèbres / Moonlight / Blood Ties

Nick Knight (Le justicier des ténèbres, 1989-1996), Mick St. John (Moonlight, 2007-2008), et Henry Fitzroy (Blood Ties, 2007) ont le point commun d’être de très vieux vampires travaillant pour la police. En quête de rédemption (Nick Knight) ou simplement doté d’un sens moral (Mick St. John, ne dévore ni femme, ni enfant, ni innocent), ces vampires sont des justiciers nocturnes. Cependant, au-delà de leurs enquêtes, ils restent les incarnations de la créature romantique. Ainsi, une femme mortelle se trouve à leurs côtés : Dr Natalie Lambert (Le justicier des ténèbres), Vicki Nelson (Blood Ties) et Beth Turner (Moonlight) représentent l’objet de leurs désirs et avec elles, ils forment des couples transgressifs, impossibles, romanesques et donc attractifs pour le public.

A l’inverse du Justicier des ténèbres, Moonlight et Blood Ties touchent essentiellement un public féminin. Mais ces deux séries ont rapidement été annulées, faute d’audience.

Buffy contre les vampires / Angel

Buffy contre les vampires / Angel

Encore aujourd’hui l’assimilation vampire et télévision ramène inévitablement à l’univers de Buffy contre les vampires. L’œuvre culte de Joss Whedon a été réduite à tort comme une « série destinée pour les adolescents » basique, les créatures aux canines aiguisées étant bien plus qu’un simple prétexte à voir une jolie fille se livrer à un jeu de massacre. La série s’est rapidement élevée au-dessus de sa condition. Des thèses universitaires sont dédiées à Buffy, explorant le traitement du féminisme, mais aussi du trotskisme, dont les valeurs seraient à plusieurs reprises véhiculées par l’héroïne. Les degrés d’interprétation sont tels que certains reprocheront même à la série de faire l’apologie du suicide, notamment au cours de sa sixième saison.

En 1999, le personnage d’Angel quitte Sunnydale pour être le héros de sa propre série. Le spin-off compte 5 saisons et 110 épisodes. Le vampire y propose ses services pour rendre justice dans un Los Angeles lugubre et glauque.

True Blood / Vampire Diaries

True Blood / Vampire Diaries

Très différentes à l’écran, les séries True Blood et Vampire Diaries ont pour point commun d’être des adaptations d’une collection de livres à succès, destinée avant tout à un public jeune et féminin. Si toutes deux ont également profité du succès commercial du film Twilight, la première, diffusée sur le câble (HBO), se montre bien plus crue que la seconde.

Dans la production d’Alan Ball comme de Kevin Williamson, il est question d’une jeune femme tiraillée dans son amour pour deux êtres aux dents pointues. Ces derniers sont plus que jamais propulsés au rang de sex-symbol.
Esquire Magazine expliquera l’attrait de la gent féminine pour les descendants de Dracula par l’attirance naturelle des filles pour les garçons homosexuels : « Les gays ne veulent pas être avec une femme de la même manière que les vampires ne peuvent entretenir cette même relation ». D’ailleurs, les vampires sont souvent considérés comme la métaphore de la communauté gay dans True Blood...

Blade

Blade

Diffusée en 2006 sur Spike, chaîne câblée au public masculin, l’adaptation télévisée du film Blade, lui-même issu d’un comic-book, n’a pas fait long feu. Malgré un excellent démarrage, en termes d’audiences, la série a été annulée après seulement 12 épisodes. Le public a déserté, visiblement peu satisfait de voir le héros des films Wesley Snipes remplacé par le rappeur Kirk Jones. Le rôle-titre possède, comme au cinéma, tous les atouts des vampires sans aucune de leurs faiblesses si ce n’est la soif de sang, qu’il contrôle grâce à un sérum. Pour la série, il est accompagné de Krista Starr, une jeune femme qui essaye de comprendre la mort mystérieuse de son frère.

Outre une mythologie très légèrement modifiée, la transposition sur petit écran perd certaines qualités des films, dont les sous-entendus politiques et des combats moins spectaculaires, le budget télé étant forcément moins important.

Vampire High

Vampire High

Créée en 2001 par Garry Blye, habituellement producteur, Vampire High ne compte qu’une saison de 26 épisodes. La série réunit des adolescents et de jeunes vampires, cohabitant dans un Lycée privé du type vieux manoir. Le professeur Murdoch y mène un programme de « civilisation » des vampires, les soumettant à la tentation afin qu’ils puissent contrôler leurs pulsions de tueurs. Comme toutes les séries adolescentes, Vampire High aborde des thèmes comme le changement, l’amitié et l’amour. L’intrigue principale suit la relation amoureuse romantico-tragique entre Drew, mystérieux et sombre vampire, et Sherry, une mortelle, qui enregistre ses pensées sur un dictaphone (comme Felicity).

Probablement influencée par Buffy et Fais moi peur, cette série (Z) sans originalité est loin d’être une réussite visuelle avec des effets spéciaux peu convaincants. En plus d’être victime d’un manque de budget apparent, la mise en scène peine à convaincre avec des mouvements de caméra étourdissants et ridicules.

Dracula : the series

Dracula : the series

Série canadienne de “syndication”, bénéficiant donc d’un budget restreint, Dracula : The series met en scène le héros du roman homonyme de Bram Stoker. Il y affronte les descendants de Van Helsing. Le rôle-titre est incarné par Geordie Johnson qui ajoute alors son nom à la longue liste d’acteurs sous les traits du personnage du conte Dracula, présent dans pas moins de 217 fictions (chiffre arrêté en 2009), où figurent les légendaires Béla Lugosi et Christopher Lee. La mythologie du livre culte est ici respectée plus minutieusement que dans bon nombre d’œuvres issues de l’univers de Stoker. Par exemple, les vampires peuvent vivre à la lumière du jour, en revanche, leurs pouvoirs en sont réduits.

Les sériephiles pourront reconnaitre Mia Kirshner dans l’un de ses premiers rôles, sous les traits de Sophie Metternich. L’actrice n’était alors âgée que de 15 ans. Vingt ans plus tard, elle apparaîtra dans Vampire Diaries dans le rôle d’Isobel Flemming.

Being human / Les Monstres

Being human / Les Monstres

Un vampire, un loup-garou et un fantôme en cohabitation, c’est le pitch original de Being Human, série britannique apparue en 2008. S’ils sont très différents, ils partagent tous les trois la même envie d’« être plus humains », mettant une nouvelle fois en corrélation le vampirisme et le thème de la différence. Succès d’audience en Grande-Bretagne, Being Human a été adaptée aux États-Unis par la chaîne Syfy, où elle a également connu une certaine réussite.

Being Human n’est cependant pas la première série à mettre en scène une ribambelle de personnages surnaturels. En 1964, Les Monstres appliquait déjà cette recette. Le patriarche y était le sosie de Frankenstein, la mère était un vampire et le fils un loup-garou. La ficion a été considérée à tort comme une copie de La Famille Addams, les deux productions ayant été lancées au même moment. Un remake des Monstres signé Bryan Fuller (Pushing daisies) est en développement pour la chaîne américaine NBC.

 Tout savoir sur la série Les Monstres

Young Dracula / Ma Baby-sitter est un vampire / Mon père dort au grenier

Young Dracula / Ma Baby-sitter est un vampire / Mon père dort au grenier

Le vampire, décrit comme dans l’œuvre de Bram Stoker, était une créature assez répugnante. Son apparence s’est, au fil des années, esthétisé et humanisé. S’il est tout particulièrement au centre des bluettes depuis le phénomène Twilight, le vampire s’invite également dans les séries destinées aux plus jeunes. La britannique Young Dracula, adaptation de livres pour enfants, met en scène la famille Dracula, ainsi que la famille Van Helsing, en incorporant, à sa façon, des éléments de l’œuvre de Stoker, tout en restant dans le registre de la comédie.

Dans la canadienne Ma Baby-sitter est un vampire, un groupe de jeunes, dont une vampire, affronte des forces surnaturelles. Quant à la française Mon père dort au grenier, il est davantage question du quotidien d’une famille dont le patriarche a été mordu par une chauve-souris. Un secret pas peu évident à garder, mais toujours au service de l’humour.