Toutelatele

Sheryfa Luna sans langue de bois

Tony Cotte
Publié le 05/06/2008 à 14:02 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Après plus d’une heure de retard, Sheryfa Luna fait finalement son apparition au Studio 107 de la Plaine Saint Denis. En cette journée du 4 juin, la gagnante de Popstars enregistre pour MTV les commentaires des MTV Movie Awards en compagnie d’Elsa Pataky et des animatrices de la chaîne. Sur place, la jeune maman accorde quelques interviews. Mais attention à ne pas prononcer le nom de Benjamin Chulvanij, son ancien manager et juré de l’émission de M6, en sa présence ! Un peu sur la défensive, l’artiste ne mâche pas ses mots...
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Tony Cotte : Comment vous êtes-vous retrouvée aux commentaires des MTV Movie Awards ?

Sheryfa Luna : Je ne sais pas (rires). MTV a contacté ma maison de disques pour le faire. J’ai trouvé l’idée intéressante. C’est à la fois une chance de commenter une émission américaine et un challenge face à China et Linda Lorin qui sont des spécialistes en la matière.

Aviez-vous déjà suivi, en tant que téléspectatrice, ce genre d’événements « entertainment » ?

Je suis plus attirée par les grands événements musicaux. Ça fait un an et demi que je ne suis pas allée au cinéma. Les MTV Movie Awards vont me permettre d’être un peu à la page (rires).

Aimeriez-vous voir des cérémonies à l’américaine se développer en France ?

En règle générale, ce serait vachement bien d’avoir davantage de cérémonies en France où les artistes sont récompensés. Je pense que le public français est prêt, ça fonctionnerait bien. À part les NRJ Music Awards et les Victoires de la Musique, il n’y a pas grand-chose d’autre...

En 7 mois, vous avez déjà eu deux titres directement classés en tête des meilleures ventes de disques. Quelle a été votre réaction lorsque vous avez détrôné en novembre Johnny Hallyday, Rihanna ou encore Britney Spears ?

Je n’ai ni pleuré ni sauté de joie. Cartonner avec deux singles ce n’est rien, il faut voir sur le long terme. Après tout ce ne sont que deux titres, il y a aussi un album derrière qu’il est plus important de vendre. Je suis contente mais je vise un objectif un peu plus loin...

Restez-vous malgré tout confiante pour la suite de votre carrière ?

Ne vous méprenez pas : je suis confiante et contente. Mais je ne peux pas me reposer sur mes acquis juste parce que j’ai eu deux titres en tête des ventes...

Popstars n’a pas atteint les objectifs d’audience de M6. Finalement, considérez-vous le semi-échec de l’émission comme une aubaine pour votre carrière en échappant à l’étiquette « produit de la télé-réalité » ?

Comment peut-on parler de chance ? C’est triste pour M6 et moi même j’ai été déçue. Mais, peut-être, certains personnes se sont fait une image de moi sans avoir vu Popstars...

... et ce n’est peut-être pas plus mal ?

Je suis très fière d’avoir fait Popstars ! Je ne vais pas cracher sur cette émission à cause de ses audiences. C’est ce qui m’a propulsée, je ne vais pas la renier.

On vous retrouve actuellement en duo avec Mathieu Edward. Travailler avec un finaliste de la Star Academy n’est-il pas un risque, en France ?

Je m’en fous de cette image, c’est même marrant que M6 et TF1 se rencontrent. Pour ma part, j’ai suffisamment prouvé par mon travail que je ne suis pas là par chance. Avec un bébé en charge, j’ai réussi à encaisser une année de travail difficile. Mathieu a lui aussi les capacités pour échapper à cette image. Quand j’écoute les premiers sons de son album, je sais qu’il a un gros potentiel.

Pouvez-vous revenir sur les origines de cette rencontre ?

Je soutenais Mathieu pendant la Star’Ac. Mon ancien manager (Benjamin Chulvanij, ndlr) s’est occupé de lui à la fin de l’émission et m’a alors proposé le duo. Artistiquement, nous avions les mêmes attentes et tout s’est bien passé.


Accepterez-vous de participer à la prochaine saison de Star Academy ?

Je devais déjà être présente sur le plateau de la dernière saison, mais ma venue a été annulée à cause de ma grossesse. C’était prévu le jour de mon anniversaire et mon fils risquait de naître sous peu. Nous avons finalement préféré ne pas prendre de risques. J’accepterais volontiers de faire la Star’Ac. J’ai vécu un casting difficile en passant devant de grands professionnels. Je peux ainsi, par mon expérience, conseiller les futurs candidats.

Ne craignez-vous pas l’effet Diam’s, qui s’est faite vivement critiquer par la profession après sa participation lors de la troisième saison ?

Diam’s savait très bien ce qu’elle faisait. C’est une personne extraordinaire et au grand cœur. Elle a voulu chanter avec des apprentis artistes. Elle n’aurait pas participé à cette émission si elle n’avait pas repéré des candidats qui lui ont plu. Pour ma part, on peut me cracher dessus, je m’en fous. Les détracteurs sont, selon moi, des jaloux qui aimeraient faire leur promotion à la Star’Ac sans en avoir accès.

Les médias font plus souvent allusion à votre déni de grossesse et la naissance de votre fils qu’à votre musique. Cette situation vous dérange-t-elle ?

Effectivement. Je suis avant tout connue pour être une chanteuse et non une maman. Aujourd’hui, on ne me parle plus du déni de grossesse et je n’ai plus envie de l’évoquer. J’ai accordé suffisamment d’interviews sur le sujet et il y a même eu une émission récemment (Zone Interdite, ndlr). C’est du passé, le bébé est là et il va très bien. La presse people parle souvent de mon fils et attend de le voir mais ce n’est pas pour tout de suite...

Vous ne ferez donc pas de Une de Gala avec votre enfant et son père ?

Je n’ai pas envie d’exposer mon fils. Il faut le protéger et je n’ai pas à décider de le montrer dans les pages des magazines. Je n’aimerai pas qu’il soit déçu en grandissant et qu’il me dise un jour « pourquoi m’as-tu fait ça maman ? »

De nombreuses artistes féminines ont mis leurs carrières entre parenthèses pour s’occuper de leur vie de famille. L’histoire nous montre qu’un retour sur le devant de la scène musical est ensuite compliqué. Comment allez-vous, pour votre part, gérer ces deux facettes ?

J’ai conscience qu’aujourd’hui je ne peux pas me consacrer qu’à mon fils, c’est impossible. Le marché du disque est beaucoup trop en crise. Il faut être réaliste : on se lasse beaucoup plus facilement qu’avant et je dois rester dans l’actualité en permanence si je veux durer. Heureusement, j’ai la chance d’avoir un mari qui me seconde énormément et dès que j’ai du temps libre, je le passe en famille.

Si « l’incident » avec Cauet est aujourd’hui réglé, on peut retenir en revanche l’absence de Benjamin Chulvanij en tant que manager et ses conséquences. Votre carrière est-elle réellement plus difficile à gérer sans lui ?

Ça ne vous regarde pas et ça ne regarde personne. Ma séparation avec Benjamin est personnelle, je n’ai pas envie d’en parler (silence). Je ne vois pas en quoi les gens seraient intéressés de savoir si la gestion de ma carrière est difficile sans lui. (rire nerveux) Ce n’est pas Benjamin qui arrive à me faire chanter ou travailler, il gérait juste mon planning, d’autres personnes savent le faire, ce n’est pas gênant.

Est-ce difficile pour une personnalité aussi forte que la vôtre de dépendre d’un planning et de suivre plus ou moins des ordres de sa maison de disques ?

J’ai un caractère fort et tout le monde en a conscience. Les gens de la maison de disques ne m’agressent pas et ne me donnent pas d’ordres. Ce n’est pas du travail à la chaîne, ils me font des propositions pour établir un planning et je donne mon accord.

Les médias l’avaient déjà évoqué pour le premier album, finalement un duo avec Diam’s est-il possible dans un futur proche ?

Je n’ai pas revu Diam’s depuis plusieurs mois. Ce serait une de mes plus grosses envies artistiques, mais elle n’est pas d’actualité.