Sophie Davant : de la matinale à succès au prime time
Depuis 1998, Sophie Davant est aux commandes de son émission fétiche C’est au programme. En ce début 2010, l’animatrice phare des matinales de France 2 s’accorde quelques nouvelles expériences en assurant la présentation d’un nouveau rendez-vous, Toutes les images de notre vie, dont le premier numéro est diffusé ce mardi 12 janvier en prime time sur la chaîne publique.
Esseulée par ses fidèles chroniqueurs de début de journée, l’animatrice va donc devoir faire face à la caméra à une heure de grande ecoute, un nouveau défi qui n’a pas l’air d’angoisser outre-mesure l’ancienne présentatrice météo : « C’est vrai qu’après 22 ans passés à France 2, c’est plutôt drôle que ce soit la première fois. Mais cette émission demande de l’expérience, de la maturité. Tout concorde ! », affirme-t-elle dans une interview accordée à Télé Star.
« Expérience et maturité » là est peut-être la combinaison clé du succès de sa quotidienne matinale, C’est au programme qui, malgré l’arrivée d’une toute nouvelle émission en 2008, 10h le mag, emmenée par Julien Arnaud et Sandrine Quétier, a su garder le cap. En effet, le programme de TF1 a fait pâlir France 2 à son arrivée. Une concurrence qui pourrait, entre autres, expliquer le lifting de C’est au programme, remis au goût du jour à la rentrée 2009 avec une diffusion du lundi au vendredi, de 9h45 à 10h50. Dès lors, en conservant les bastions du concept, à savoir la présence d’invités en direct et de chroniqueurs, le tout servi par des débats, conseils pratiques et autres informations, C’est au programme décide de surfer sur la vague de l’interactivité, en agrémentant les discussions grâce aux interventions des téléspectateurs par le biais du téléphone, d’Internet et autres SMS.
Stratégie purement concurrentielle ou simple lifting visant à gommer les ridules de la décennie passée ? Force est de constater qu’avec en moyenne 580 000 fidèles au rendez-vous, soit 19.4% du public présent devant son petit écran entre 9h55 et 10h40, et un record de 755 000 fidèles, enregistré le mois dernier, C’est au programme continue de caracoler en tête des audiences matinales mettant sa concurrente au tapis. Un combat par KO puisque TF1, en décembre dernier, annonçait l’arrêt du programme dont les coûts de fabrication étaient trop élevées pour les performances réalisées. Une déclaration face à laquelle Sophie Davant ne peut que s’enorgueillir : « L’arrêt de « 10h le mag », c’est une grosse victoire. On était inquiets lorsqu’ils sont arrivés, mais je ne pensais pas qu’ils arrêteraient aussi vite. »
Si la quotidienne est la marque de fabrique de la journaliste, l’ex-directrice du service météo de France 2 a également fait ses armes aux côtés de Patrice Laffont lorsqu’en 1990, elle a co-présenté pendant deux saisons l’émission Fort Boyard. Un jeu cathodique auquel elle a d’ailleurs volontiers participé cet été en tant que candidate à l’occasion d’une spéciale. Autre émission récurrente à son palmarès : celle du Téléthon où, chaque année, accompagnée de nombreux animateurs, elle assure les 30 heures de direct nécessaires à l’événement. Voilà donc pourquoi, l’intéressée n’hésite pas à parler d’« expérience et de maturité » lorsqu’elle fait une rétrospective sur sa carrière.
C’est ainsi en toute sérénité que celle-ci s’affaire à orchestrer Toutes les images de notre vie. Du genre de l’infotainment, à savoir l’alliance d’information et de divertissement, ce magazine propose un flashback allant des années 60 à nos jours. Le but étant de décrypter l’évolution des mœurs sociales, en compagnie d’anonymes mais également de célébrités, chacun venu apporter son témoignage, sur les thèmes abordés. Et lorsqu’il s’agit de présenter l’esprit du concept, l’animatrice ne manque pas de références : « Ce serait un mix entre ce que font Béatrice Schönberg, Jean-Luc Delarue et Mireille Dumas ! Sans oublier les extraits d’émissions télé ou de séries ! »
Place à la famille donc, pour ce coup d’envoi. L’émergence et la banalisation des foyers recomposées tiendront le haut du pavé de ce premier numéro, au cours duquel Claude Sarraute, Michel Blanc, Bruno Solo ou encore Guy Bedos viendront ajouter leur pièce à l’édifice du débat.
Hasard ou coïncidence ? Il se trouve que l’univers familial de Sophie Davant a fait l’objet d’une autobiographie intitulée : Au-delà, grandir après la perte. Un ouvrage dans lequel elle évoque la disparition de sa mère : « Je n’ai pas fait ce livre pour attirer l’attention sur moi, je n’ai plus l’âge, mais pour transmettre mon expérience » affirme-t-elle.
Ainsi, à l’heure où l’intimité dévoilée à le vent en poupe, où les témoignages fascinent davantage que la parole de l’expert, où la nostalgie d’époques révolues s’immisce dans l’univers cathodique, Toutes les images de notre vie condense les caractéristiques d’un programme prêt à s’inscrire dans l’air du temps...