Sporza : une chaîne éphémère consacrée au sport
L’été 2004 est synonyme de grands événements sportifs. Du côté de la Belgique, en Flandre et à Bruxelles (UPC, Brutélé, Wolu-TV et Coditel), les téléspectateurs sont gâtés. Une chaîne éphémère dédiée entièrement au sport émet en effet du 31 mai au 3 septembre. Baptisée Sporza, elle est donc la « troisième » station de la VRT (Vlaamse Radio en Televisieomroep) durant trois mois.
Et c’est la chaîne publique qui est à l’origine de ce projet. Celle-ci dispose des droits pour les événements sportifs les plus importants. Afin de les rentabiliser au maximum sans bousculer l’ensemble de la grille de programmes, l’idée de créer Sporza est née il y a six mois. Cette station émet tous les jours de 13h30 à 23h30 ou plus tard si cela s’avère nécessaire. Les internationaux de tennis de Roland-Garros ont ouvert les festivités. Suivront, entre autres, l’Euro 2004, le Tour de France, le Mémorial Ivo Van Damme et les Jeux Olympiques. Des jeux, des reportages et des talk-shows sont également prévus ainsi que des retransmissions d’anciens grands événements.
Cette initiative n’est évidemment pas du goût des concurrents de la VRT, les privées VTM et VT4 en tête. Celles-ci s’étaient vivement opposées au projet, craignant une concurrence déloyale et des baisses d’audience. Le ministre flamand des médias, Marino Keulen, avait même tenté de trouver un compromis. Il avait, en effet, proposé une solution pour le moins inattendue, à savoir le partage des recettes publicitaires de Sporza entre les trois chaînes. Mais le contrat de gestion interdit toujours la publicité sur le service public. Les deux chaînes commerciales ont donc refusé cette offre par peur de voir la station en profiter pour engranger des recettes supplémentaires et prolonger cette dérogation. Dans cette guerre du sport, le privé tient de toutes façons déjà sa revanche. VTM et VT4 se sont en effet associés et ont obtenu les droits télé de la Coupe du Monde de football 2006. C’est la première fois que la VRT ne diffusera pas cette compétition.
Il s’agit en tout cas d’une initiative qui ravira non seulement les amateurs de sport mais aussi les autres. Ceux-ci pourront en effet suivre leurs programmes habituels sans subir l’invasion sportive sur nos petits écrans. De plus, c’est surtout une preuve supplémentaire de la grande vitalité du paysage audiovisuel flamand, y compris de son service public.