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Stéphane Rotenberg dit tout sur La meilleure danse

Robin Girard-Kromas
Publié le 11/04/2012 à 19:56 Mis à jour le 11/04/2012 à 19:57

Robin Girard-Kromas : La meilleure danse, après une première saison proposée sur W9, revient sur M6. Est-ce toujours le même programme ?

Stéphane Rotenberg : Oui, mais II y a une fin différente. Les membres du jury qualifient un candidat et éliminent l’autre à chaque duel. Tous les éliminés passent alors aux rattrapages et cette fois-ci, c’est le public présent dans la salle qui choisit contrairement à la première saison. Cela change beaucoup de choses : il y a désormais un double jury : un jury de pro, qui juge avec son œil de pro, et le public qui sauve un des candidats. Cela ajoute beaucoup de tensions au programme. En dehors de ça, c’est la même chose, mais cette petite différence change toute la dramatique du show parce que le public sait qu’il va prendre le pouvoir à l’issue des duels.

Travailler pour M6 ou pour W9, vous n’y voyez aucune différence ?

Oui, aucune. Au départ, c’est d’ailleurs plus dans mes habitudes de travailler pour la Six ! Ici, on retrouve les mêmes producteurs, les mêmes membres du jury et on n’a quasiment pas eu l’impression de changer de chaîne. On a légèrement modifié le logo, passant d’un violet à la W9 à un rose un peu plus soutenu. Mais on a fait l’émission exactement de la même façon qu’avec W9. Le plateau est différent, car on était dans une salle de spectacle l’année dernière et que cette fois-ci nous sommes en studio. Donc c’est un peu plus facile : on a plus de place, donc plus de lumière et de caméras, mais c’est simplement, car la salle dans laquelle nous avions tourné pour la saison 1 n’était pas disponible à cette période de l’année. Après, le parfum est le même et on a ressenti les mêmes émotions !

En passant sur M6, les objectifs d’audience du programme deviennent bien plus ambitieux. Comment appréhendez-vous cela ?

C’est difficile. On sait que ce n’est pas évident d’imposer une nouvelle marque, car, même si certains ont déjà vu le programme, beaucoup ne le connaissent pas encore, car W9 n’a pas le poids et l’importance de la Six dans le paysage audiovisuel. Mais c’est tout le challenge. Nous, on pense qu’on a tous les ingrédients : de très bons artistes, un jury exceptionnel et une mécanique qui marche. C’est un concept français, et moi qui fais beaucoup de concepts étrangers, je goûte à ce plaisir : on fait ce qu’on veut quand on veut le modifier, sans avoir besoin d’appeler l’ayant droit. Dans tout les cas, on y croit et on est fier de ce programme. Donc oui, c’est un gros défi, mais on en a eu tellement maintenant avec Studio 89 (filiale de M6, société de production de La Meilleure danse, Top Chef..., ndlr) ! On en a réussi pas mal, donc à nous de réussir celui-là.

Avez-vous jeté un coup d’œil au format de danse de NT1, You Can Dance ?

Non, car je n’étais pas là (l’animateur était en tournage pour Pékin Express, ndlr). En revanche, je connais Danse avec les stars sur TF1. Mais on est vraiment sur une mécanique complètement différente. Et puis j’ai déjà vécu cela avec Top Chef et MasterChef, deux émissions qui ont leur propre existence, leur propre univers, leur propre public et qui marchent très bien chacune de leur côté. On a eu aussi le même cas avec Koh Lanta et Pékin Express, deux formats d’aventure qui fonctionnent. Personne ne confond Koh Lanta et Pékin Express ou Top Chef et MasterChef. Je pense que ce sera la même chose avec La Meilleure danse. On le fait à notre manière, ils le font avec la leur et le public s’y retrouve.

Pourriez-vous vous même vous prêter au jeu en participant à Danse avec les stars ?

Danser non, mais l’animer sans doute ! (rires) Je serai totalement nul et incapable de faire ce qu’ils font sur la piste de danse !


Au fil des saisons, Pékin Express a expérimenté de nombreuses cases horaires sur M6. L’émission a même été proposée le samedi soir alors que la chaîne était généralement très faible dans ce créneau. Comment l’expliquez-vous ?

C’est une émission itinérante ! Moi, on me dit que c’est bon signe, car on nous met face à des programmes forts. Et il faut le dire : c’est vrai qu’on a souvent été envoyés au front ! Mais c’est la même chose avec Top Chef, quand j’ai appris que c’était le lundi, j’ai pensé « quel jour infernal » ! Bibiane (Godfroid, directrice des programmes de M6, ndlr) m’a par la suite expliqué que la chaîne diffusait ses programmes forts dans des cases où elle sait qu’en face cela va taper fort. Pékin Express fait partie de ces marques : la chaîne sait qu’elle va être pleine en publicité et qu’on va résister. Le samedi, c’est vrai que c’était une case historiquement difficile sur M6, même si maintenant une solution a été trouvée. Après, la particularité de Pékin Express, c’est que les gens iront dans tous les cas chercher où il se trouve sur la grille.

Pékin Express est l’un des programmes les plus chers de la Six. Malgré certaines éditions moins suivies, il n’a jamais été vraiment menacé. Selon vous, l’excellente image de l’émission est-elle plus importante aux yeux de la chaîne que ses seules audiences ?

Ce qui est sûr, c’est que les valeurs et la bonne image de Pékin Express jouent. Maintenant, je ne me fais pas d’illusion, l’audience reste un élément clé pour toutes les émissions de télévision. M6 a besoin d’en faire pour que les programmes soient rentabilisés. Donc même si on avait une image en or massif, mais pas de public, on ne serait pas sauvés ! Après, cette bonne réputation aide, car on a aussi vu des programmes qui marchaient très bien se faire remplacer, car leur image était trop mauvaise. Donc il faut avoir les deux : l’image et l’audience !

Il y a plusieurs années, vous présentiez le Bachelor sur la Six. Après seulement 3 saisons, M6 avait décidé d’arrêter l’aventure. Aux États-Unis, l’émission connaît actuellement sa 16e saison et en France, elle est annoncée de retour sur TMC ou NT1. Qu’en pensez-vous ?

Ils ont raison de la relancer ! (rires) Les États-Unis, c’est un peu un cas à part : ils ont gardé le programme alors que dans le monde entier il s’est peu à peu délité. Mais il y a une raison à cela. Le principe du Bachelor, c’est celui du prince charmant. Il faut donc qu’on y trouve des rendez-vous extraordinaires. Les Américains font des échanges marchandises, avec des placements produits un peu partout, ce qui permet au programme de coûter relativement peu cher, car tout ce qui passe à l’écran est offert. En France, on ne pouvait pas procéder de même et il fallait tout payer : les yachts, les villas, les jets privés... C’était donc un programme extrêmement couteux ! Le budget du Bachelor américain et du Bachelor français étaient ainsi très proche ! Et puis, outre cette question de coût, il y a eu sur M6 la volonté d’être plus proche des gens, avec des émissions comme L’Amour est dans le pré. Pour ma part, j’ai adoré faire cette émission et la résistance du programme aux États-Unis m’impressionne !

Avez-vous une idée du successeur que vous aimeriez avoir ?

Aucune, mais en tout cas, je lui dirai qu’on s’amuse beaucoup sur l’émission !

Bibiane Godfroid a évoqué la possibilité d’une nouvelle émission musicale sur la chaîne. Seriez-vous intéressé par ce nouveau projet ?

Je suis déjà bien occupé (rires) ! Je suis rentré de Pékin Express, et dès que mon avion s’est posé, je partais pour les répétitions de La Meilleure Danse ! Mon envie, je ne dis pas le contraire, est là, mais il y a un vrai problème de disponibilité et même de présence d’antenne. Car je n’ai pas de chance : les programmes où j’apparais sont quasiment tous diffusés dans la même période, bien que je les fasse sur une année entière. Donc, j’affiche complet !