Toutelatele

The Knick ou les prémices de la chirurgie

Yoann Jenan
Publié le 04/08/2014 à 13:30 Mis à jour le 04/07/2015 à 01:01

À New York, au début des années 1900, l’hôpital Knickerbocker, dit The Knick, s’efforce de gérer avec les moyens du bord un taux de mortalité effrayant. À la suite du suicide de son mentor, qui avait perdu sa patiente sur la table d’opération, le docteur John Thackery (Clive Owen) hérite du service de chirurgie. Il passe ses journées à tenter désespérément de sauver la vie de ses patients. Et si le diagnostic ne constitue pas le problème majeur, la série s’attarde davantage sur l’opération. Dans un amphithéâtre, en public, Thackery se livre à des expérimentations sanglantes. Les séquences au bistouri, filmées de près, sont donc très nombreuses. Le chirurgien new-yorkais doit alors repousser les limites d’une discipline encore balbutiante. Quitte à confectionner lui même ses propres outils dans le sous-sol de son lieu de travail. Comme si cela ne suffisait pas, il souffre d’une addiction à la cocaïne.

Parallèlement à tout cet aspect purement médical, la fiction créée par Jack Amiel et Michael Begler met en scène certaines conditions sociales de l’époque. Dès le premier épisode, intitulé « Method et Madness », Algermon Edwards (Andre Holland), fort de son expérience en Europe, se heurte à un problème de taille pour l’époque : sa couleur de peau. Ainsi, lorsque Cornelia Robertson (Juliet Rylance), dont le père finance l’hôpital, impose ce brillant docteur comme responsable adjoint du service de chirurgie, John Thackery ne voit pas cette arrivée d’un bon oeil. Pour lui, ses patients n’accepteront jamais d’être opérés par un médecin noir. Par ailleurs, The Knick n’échappe pas à la corruption des services de santé ou au commerce de cadavres.

Derrière la caméra, Steven Soderbergh réalise l’ensemble des dix épisodes de cette première saison. Un projet qui lui tenait particulièrement à coeur, malgré une retraite anticipée annoncée l’année dernière : « Je suis le premier à avoir reçu ce scénario. Je n’ai pas osé le refuser, car je savais que la personne suivante qui le lirait accepterait immédiatement de le faire. C’est dire à quel point c’était spectaculaire », a-t-il récemment expliqué à TV Guide. Pour restituer l’atmosphère la plus réaliste possible, le réalisateur des Ocean’s a recréé le New York des années 1900 à travers Brooklyn et Manhattan. Il s’est également servi de la Burns Archive, la plus grande collection privée de photographies médicales au monde. Et dans un souci du détail, l’américain de 51 ans a filmé The Knick caméra à l’épaule.

Peu importe l’audience réalisée par la série, elle est déjà renouvelée pour une seconde saison, avec toujours Soderbergh à la barre.

 Diffusion US : Dès le vendredi 8 août sur Cinemax
 Diffusion France : Dès le samedi 9 août à 22h30 sur OCS City