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Tout le monde en parle, véritable phénomène au Québec

Arthur Anthamatten
Publié le 08/10/2004 à 01:44 Mis à jour le 08/10/2004 à 02:07

La version de Tout le monde en parle, diffusée chaque dimanche soir à 20 heures sur Radio-Canada, est devenue l’un des gros succès de la chaîne publique. En effet, les trois premières émissions ont réalisé des audiences records avec une moyenne de 2.2 millions de téléspectateurs. Le talk-show se place ainsi fréquemment en tête des meilleures audiences de la semaine. Alors que chaque lundi matin tous les médias parlent de l’émission programmée la veille, Tout le monde en parle est devenue un véritable phénomène de société au Québec.

Par rapport à l’originale, animée par Thierry Ardisson sur France 2, la version québécoise comporte plus d’humour et moins de débats, ce qui correspond mieux aux attentes du public québécois. Si son animateur Guy. A.Lepage ne manie pas aussi bien l’art des interviews que Thierry Ardisson, la révélation de l’émission est certainement Dany Turcotte, le Laurent Baffie local.

Mais dimanche dernier a eu lieu un important duel avec la chaîne privée TVA qui a présenté sa nouvelle émission de real tv, Pour le meilleur et pour le pire, dans le cadre d’une soirée spéciale de deux heures, programmée à partir de 19 heures. Au final et à la surprise générale, le gagnant de la soirée fut Tout le monde en parle avec plus de 1.9 million de téléspectateurs contre 1.4 million pour la real tv de TVA.

Fait marquant de ce dimanche, le chanteur Pierre Lapointe a été coupé au montage et n’a jamais été diffusé. L’animateur et aussi co-producteur, Guy A.Lepage, parle d’un choix éditorial : « C’est une émission de montage et on a jugé que c’était le moment qu’il fallait couper pour réduire à deux heures. Non que l’entrevue avec Pierre Lapointe n’était pas intéressante. Au contraire. C’est un artiste que toute l’équipe adore et c’est pour cela qu’on l’a invité ». Une situation étrange qui a déçu certains téléspectateurs qui ne comprennent toujours pas pourquoi l’équipe de production a donné autant de place à une actrice porno plutôt qu’à la relève musicale.

Programmée en deuxième partie de soirée sur France 2, la version originale peut se permettre plus d’audace et donner la parole à des gens moins en vus à la télévision ou plus pointus qu’en prime-time comme sur Radio-Canada. Il faut chercher la cause de la non-diffusion de l’entretien de Pierre Lapointe dans une guerre de réseaux entre TVA et Radio-Canada. Même si les deux programmes ne s’opposaient qu’entre 20 et 21 heures, il fallait que le talk-show gagne sa bataille contre le premier épisode de la real tv de TVA, quitte à « sacrifier » une révélation musicale pour garder une actrice porno au ton plus racoleur. D’autant plus que le chanteur sera certainement invité à nouveau.

Face aux résultats de Tout le monde en parle, le vice-président de la programmation de TVA, Philippe Lapointe a déclaré « Nous sommes contents d’avoir tenu le coup devant le phénomène qu’est Tout le monde en parle ». De son côté, la directrice des variétés de Radio-Canada, Dominique Chaloult, une des personnes clés de ce succès, pense que TVA a fortement sous-estimé l’effet de Tout le monde en parle en programmant trois semaines plus tard sa real tv. La télé réalité vedette de TVA ferait peut-être les frais d’une erreur de programmation... Reste que bien peu de monde pensait que l’adaptation de l’émission phare de France 2 allait aussi vite conquérir le public québécois.

Toujours diffusée sur TV5 chaque mardi soir, la première de Tout le monde en parle, animée par Thierry Ardisson, a été quivie par 45 000 téléspectateurs, alors qu’elle n’en captivait que 20 000 la saison dernière. Il faut croire que beaucoup de curieux ont ainsi voulu faire la comparaison.

Mais Tout le monde en parle doit maintenant affronter le plus dur : continuer à créer, chaque dimanche, l’évènement . Des dimanches soirs au Québec qui promettent des duels chargés dont tout le monde devrait encore parler...