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Un Dîner presque parfait : la meilleure équipe de France est...

Claire Varin
Publié le 09/08/2011 à 20:45 Mis à jour le 10/08/2011 à 16:49

Stéphane Rotenberg sur M6

Après quatre semaines de compétition, les meilleures équipes s’affrontent une dernière fois au cours de cette grande finale nationale. Émilie et Xavier, Christelle et Jérôme, Nicole et Alexis, et Ruben et Joy relèvent le challenge de cuisiner en binôme, en espérant remporter le concours d’Un dîner presque parfait : la meilleure équipe de France.

C’est à la Cité universitaire de Paris que les quatre équipes se retrouvent pour la première journée de la finale, au terme de laquelle une équipe sera éliminée. Des étudiants étrangers posent les questions d’un quizz culinaire. Qu’est l’Oileta en Espagne ? Un ragoût. Le premier à avoir la réponse a accès au garde-manger. C’est Ruben qui part le premier à découvrir que l’émissole (un requin) est l’ingrédient de base. Le pays d’origine du radis ? La Chine. Xavier et Émilie arrivent ensemble. Puis, Nicole accède au garde-manger avant Alexis, qui s’inquiète des choix de son ainée. À la sixième question, Jérôme n’a toujours pas répondu correctement, mais au bout de dix minutes, la septième est la bonne. Il rejoint enfin Christelle.

Ruben de Paris prend les commandes de son association avec Joy. La jeune femme de 21 ans excuse les petits remarques de son partenaire, « Il est encore un peu jeune » dit-elle. Ruben présente un tartare d’émissole, « une assiette qui sort de l’ordinaire » et « un beau plat » selon Cyril Lignac. Du côté des représentants d’Aix-en-Provence, Émilie se montre très directive, ce qui énerve Xavier. Pour Nicole et Alexis, le poisson imposé est déstabilisant. La mamie de Nîmes est plutôt défaitiste. Leur « Feuilleté de la mer aux framboises » est présenté aux chefs par Alexis. Jérôme écoute et exécute les consignes de Christelle. Sa nonchalance habituelle agace la jeune femme. Partis avec un handicap, les deux sont finalement les deux premiers à dresser leur plat. Jérôme défend son équipe avec « Émissole à la vapeur, asperges et champignons ». Après une heure de cuisine, ils sont les premiers qualifiés. Le plat servi froid est une prise de risque qui a séduit les chefs.


Le second plat impose la volaille de Bresse. C’est une épreuve de relais. À son retour, Ruben est plutôt surpris des choix de sa coéquipière. Volaille mal découpée, peu d’ingrédients... Le jeune homme de 18 ans est tendu. Émilie ne comprend pas ce que Xavier a débuté. Dix minutes avant la fin, les équipes se retrouvent. Alexis tient tête à Nicole, « non pas encore de la crème fraiche » Le jeune homme fatigue des tics de cuisine de sa partenaire, « trop souvent d’huile d’olive, de beurre et de crème fraiche. » Les trois chefs jugent la « Volaille aux légumes de saison » amenée par Xavier. Nicole présente un poulet « aux saveurs des Cévennes » un peu déstructuré. Tandis que l’« originalité » du plat de Ruben et Joy est mise en avant par les chefs. Georges Blanc note « la prise de risque » et Cyril Lignac « la technicité » selon Cyril Lignac. Les Parisiens remportent l’épreuve.

La troisième étape qualificative se fait à base de langouste. Alexis part sur une recette mais il se refuse de tuer l’animal. À son retour, Nicole plonge la langouste dans l’eau bouillante. L’ambiance est tendue mais Alexis se montre confiant. Tandis que cette nouvelle une défaite décourage un peu Émilie. La baisse de moral fait ressortir la fatigue physique. Xavier remotive sa partenaire. Les deux équipes s’activent pour dresser leur assiette à temps. Animées par la volonté de gagner et de passer une nuit dans un palace.

« Homard poilé sauce à l’orange et à l’estragon » d’Aix-en-Provence face « Langouste à la martiniquaise » de Nîmes. Les chefs dégustent hors des regards des binômes. Les chefs échangent beaucoup devant la difficulté de choisir la meilleure assiette. « Deux très beaux plats » selon les trois chefs. Jean-François Piège annonce la victoire de « son coup de cœur », la langouste réalisée par Xavier et Émilie. Déçus mais fières de leur parcours, Nicole et Alexis quittent la compétition heureux.

Soirée détente dans un palace pour les trois équipes qualifiées. Pour Joy, le stress Devenus très amis, Christelle et Jérôme profitent à fond du cadre. De leurs côtés, le binôme d’Aix-en-Provence peaufine leur idée de plat. Mais, alors que tout le monde partage un moment sympathique, l’ambiance entre Xavier et Émilie met les candidats mal à l’aise. Une petite réflexion d’Émilie faite un peu plus tôt a vexé Xavier, qui laisse éclater son mécontentement. Les autres équipes notent donc leur faiblesse de cohésion. Lors du dîner gastronomique, les équipes apprennent qu’une épreuve de défis les attend. Seuls deux d’entre elles accèderont à la cuisine du prestigieux restaurant.


Premier défi annoncé par le chef Éric Fréchon : 15 minutes pour cuisiner des pâtes mais avec un volume d’eau insuffisant par rapport à la quantité de féculents. Le chef étoilé livre sa méthode de cuisson façon risotto. Le chef attribue un point à son plat préféré. Il n’est pas fan de l’utilisation de la crème de Christelle et Jérôme, qui alourdit le plat. Un reproche semblable est fait à Xavier et Émilie. Alors, quand Paris réalise l’assiette la « plus gouteuse et la moins riche », le binôme de la capitale remporte le point.

Le chef Marc Haeberlin lance la seconde épreuve : la préparation de l’œuf frit. L’équipe de Brive ne répond pas à la cuisson demandée, les deux autres binômes non plus. L’assaisonnement se fait alors décisif. Le point est attribué à Christelle et Jérôme. Puis, Le radis est le troisième aliment à cuisiner. Mais, le chef Nicolas Stamm rejette le gâchis et demande que l’ensemble de la botte de radis soit utilisé, du bulbe à la fane. Chef Stamm vérifie les poubelles. Il note le travail sur la texture du plat réalisé par Christelle et Jérôme. Pourtant, la tartine de Paris gagne le point.

Sublimer des fruits avec du sucre filé conclut l’étape des défis. Chef Michel Guérard juge les propositions des candidats. Il salue l’idée et la réalisation « presque sensuelle » aux fraises et framboises tournées dans le beurre de Joy et Ruben. Ses papilles gustatives sont séduites, le chef donne le point à Paris.

Jean-François Piège a eu un coup de cœur pour les pâtes d’Aix-en-Provence. Il donne deux points à Xavier et Émilie. Cyril Lignac donne lui ses deux points aux fraises de Joy et Ruben. Les radis de Brive-la-Gayarde remportent les deux points attribués par Georges Blanc. C’est donc au tour d’Émilie et Xavier de quitter le concours au pied de la dernière épreuve.


Les jeunes parisiens proposent, eux, une « salade de Homard » puis « Lapin et sa garniture printanière » et un « Champagne gourmand ». Les tâches se répartissent vite. En salle, 23 chefs, cumulant 48 étoiles, attendent les premiers plats pour la dégustation. Joy leur fait face la première. « Un homard cuit à la perfection » juge Jean-François Piège. La jeune femme ne se montre pas fébrile devant les questions pressantes des professionnels. En cuisine, Cyril Lignac conseille Ruben sur le désossage du lapin. Le jeune candidat rejoint la salle et répond aux questions des chefs étoilés. Visuellement, l’assiette plait mais sur le dressage et la réalisation certains des 23 chefs apportent un bémol. Sur le dessert, la tension monte un peu. Élégant, Ruben note que Joy fait une cuisine « de ménagère », « moins technique » que la sienne. Visuellement, le dessert est gourmand. Le travail et l’engagement du binôme impressionnent.

Menu de l’équipe de Brive : « Diadème d’asperges sur coussinet de Panacotta » puis « Agneau aux croutes des spéculos », et en dessert « Madeleine d’orange et fraise ». Jérôme ne dément pas sa réputation de grand mou. Christelle, plus énergique, donne le tempo. « Il y a eu des moments où elle était soulante, mais je l’adore quand elle est soulante » commente le jeune homme. Le jury de professionnels remarque un intitulé de l’entrée « un peu pompeux ». « Une jolie entrée mais rien d’exceptionnel » selon Jean-François Piège, mais le résultat « bluffe » pourtant un autre chef. En cuisine, la visite de Cyril Lignac ravit Christelle, qu’elle nomme son « idole ». La candidate présente à son tour leur préparation - jugée rustique - de l’agneau. Son association avec le spéculos séduit les chefs. Leur dessert est jugé « maitrisé », « un travail de fauvistes des saveurs ».

Une nouvelle fois, le jury doit choisir entre la technique de Joy et Ruben et l’authenticité de Christelle et Jérôme. Le suspense est total pour les deux équipes. Cyril Lignac donne son point à Paris, tout comme Georges Blanc et Jean-François Piège. Au final, « L’audace et la technique » de Joy et Ruben sont plébiscitées par la majorité des 23 chefs. Les deux Parisiens remportent le concours et 10 000 euros.