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Un dîner presque parfait : le caviar de M6, décliné en sauce royale

Alexandre Raveleau
Publié le 27/02/2009 à 13:15

Tout le monde attendait Stéphane Rotenberg sur les chemins torturés d’Asie avec la nouvelle saison de Pékin express. Le road-movie réalité de M6 se faisant attendre, l’animateur a troqué son drapeau rouge pour une toque blanche. Lundi 3 mars, le voici aux commandes de la spéciale du Dîner presque parfait. À 20h50, la poule aux œufs d’or de M6 joue les Koh-Lanta, en conviant ses héros maison autour de la table.

Un an après son lancement, le succès du Dîner presque parfait n’est plus à démontrer. Avec son concept a priori rudimentaire, importé tout droit de Grande-Bretagne, la chaîne privée est parvenue à mettre au tapis tous les poids lourds de la concurrence. Depuis février 2008, Benjamin Castaldi (1 contre 100) et Nikos Aliagas (Star Academy) ont en effet successivement assisté, en temps réel et sans parade possible, à la dérobade de leurs fidèles ménagères au profit de M6.

Côté service public, les déçues d’Une surprise peut en cacher une autre et de la série The Closer ont également rapidement trouvé leur refuge, optant, avant toute chose, pour la gourmandise. Qu’il pleuve ou qu’il vente, le rendez-vous des marmitons semble désormais indéboulonnable. Chaque soir, ils sont en moyenne 2.8 millions de fidèles à se régaler, entre 17h55 et 18h45.

À l’exception de l’été dernier, où les dîners avaient un petit arrière-goût de déjà vu, il aura fallu attendre le 5 janvier 2009 pour voir une riposte sérieuse de la part de TF1. À 18h25, Arthur a été prié de regonfler les chiffres d’audiences, à l’aide de ses boîtes fétiches. Si les courbes ont effectivement eu tendance à s’infléchir, un Dîner presque parfait reste toujours leader de sa tranche de diffusion. 2009 est même l’année de tous les records.

Lundi 9 février, 3.43 millions de Français optaient pour le dîner parisien, soit 21.8% de part de marché sur l’ensemble du public, et surtout 37.7% sur les femmes de moins de 50 ans. Cette semaine là encore, 3 millions de fidèles ont suivi les convives dans la capitale, pour une moyenne de 21.1% de part de marché. Des scores en perpétuelle évolution. En un an, l’audience a ainsi été presque multipliée par trois.

À ce tarif-là, M6 se réjouit. Locomotive pour Estelle Denis et son 100% Mag, un Dîner presque parfait est également un moteur des plus lucratifs. Véritable piège à ménagères, le divertissement est la proie de tous les publicitaires avertis. Et les places sont chères. Voire très chères.


Pour 30 petites secondes de promotion, les sommes peuvent atteindre les 28 000 euros, soit 45% plus cher que la moyenne de la concurrence, selon les chiffres dévoilés par Rue89 et Carat expert. À l’époque où Smallville se débattait encore en access, le prix à payer se négociait jusqu’à 200% moins cher. Pendant ce temps-là, autour de la table, les candidats chantent, boivent, se déguisent et cuisinent pour le plaisir, mais accessoirement également pour 1 000 euros.

Il n’en fallait pas plus pour que M6 réfléchisse à la version prime time du jeu. Il est de coutume sur la chaîne de décliner ses succès à toutes les sauces, plus ou moins réchauffées. 66 minutes, D&Co et Nouvelle Star, entre autres, ont connu pareille évolution. Lors de son premier passage à 20h50, un Dîner presque parfait avait fait une escale remarquée au camping. Lundi 8 septembre, de retour de vacances, les téléspectateurs avaient mordu à l’hameçon. 3.25 millions de Français s’étaient passionnés pour la salade périgourdine aux crevettes de Raymond, soit 16.5% du public.

Ce lundi, le gratin des cuistots en herbe s’élancera cette fois-ci dans un tour de France gustatif de haute volée. Martine (Paris), Florence (Toulouse), Fabrice (Strasbourg) et Christophe (Biarritz) ont accepté de retourner aux fourneaux. Et pour ce véritable retour des héros, point de tarentules et bols de riz gluants, les mets devront être d’exceptions.

Après une première phase de « qualifications », les trois meilleurs hôtes de l’année 2008 se rendront dans un lycée hôtelier pour cuisiner des plats à destination de palais expérimentés. Cyril Lignac, Jean-François Piège (deux étoiles et chef du restaurant les Ambassadeurs au Crillon) et Frédéric Robert (une étoile et chef à la Grande Cascade) activeront leurs papilles et éliront le champion. 3 000 euros sont à la clé.

Pendant plus de 2h40, Un dîner presque parfait va tenter de redonner quelques couleurs à la case du lundi soir. Peinant à dépasser les 10% de part de marché, Super Nanny serait sur le point de lâcher prise. Quant aux contre-attaques de Cyril Lignac, elles n’atteignent pas vraiment la concurrence, malgré plusieurs tentatives. Chez M6, on croise les doigts pour que le fleuron ne retombe pas comme un soufflé.