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Wallace Langham (Les Experts) : « Nous avons supplié Marg Helgenberger de rester »

Claire Varin
Publié le 14/05/2013 à 19:44 Mis à jour le 22/05/2013 à 18:38

Depuis 2003, Wallace Langham incarne David Hodges dans Les Experts. En 2012, l’acteur de 48 ans était de passage à Paris, alors qu’il venait de terminer le tournage de Hitchcock (« Trois jours fantastiques »). Toutelatélé l’a rencontré pour évoquer la série policière à succès, son personnage et l’arrivée de Ted Danson...

Claire Varin : Les Experts : Miami a été annulée. Pensez-vous que Les Experts reste la meilleure série de la franchise ?

Wallace Langham : Les Experts Las Vegas, Miami et Manhattan ont leurs univers propres. On ne se connait pas. Ces séries coutent beaucoup d’argent et chaque année, le risque d’une annulation se fait sentir. J’ai le sentiment que notre série est encore assez bonne pour continuer. Nos producteurs, nos acteurs et notre équipe de techniciens se sentent toujours très impliqués. La série gagne en qualité. Il y a toujours la science et les mystères, mais dans cette saison 12, on en apprend un peu plus sur les personnages et leurs vies privées. Je crois que c’est une bonne idée de donner l’opportunité au public d’en savoir plus. Et moi, je suis heureux de vieillir avec la série (rire).

Pensez-vous que ces développements des personnages étaient nécessaires ?

Notre productrice exécutive Carol Mendelsohn a une vision pour la série. Chaque année, elle se bat pour que des questions soient soulevées concernant nos personnages. La saison 11 a eu beaucoup de retournements de situations autour du personnage de Laurence Fishburne. Les histoires étaient très dynamiques et sombres. La saison 12 introduit de nouveaux personnages et c’était important de pouvoir les connaître un peu plus. Après douze ans d’existence, il était nécessaire que la série change d’angle et montre comment toutes ces enquêtes – tous ces évènements – influencent le caractère des personnages.

« J’ai demandé à ce que mon personnage soit désagréable »

Que pouvez-vous dire de l’évolution de votre personnage, David Hodges ?

Hodges n’est pas très sympathique. Personne ne l’aime. C’est un genre d’anti-héros. Au début, sa présence se résumait à « Puis-je avoir les preuves ? OK, merci. Au revoir  ». C’était assez ennuyeux. Alors j’ai demandé à ce que le personnage soit désagréable, mais très bon dans son travail. Il y a des gens comme ça, qui sont doués dans leur boulot, mais mauvais dans les relations humaines. C’est comme cela que j’ai voulu Hodges. Puis au fil des saisons, il devient plus sympathique avec les gens. Mais je veille à ce qu’il ne devienne pas trop sensible. Il ne sait pas comment être amoureux. C’est un scientifique qui ne connait que la science. En cela, sa relation avec Wendy est intéressante. Il rate sa chance d’être heureux avec une très belle femme.

L’interprétez-vous comme un geek ?

C’est exactement ça. Hodges est un geek, qui secrètement aimerait être un héros. Il aimerait que les autres reconnaissent sa grande intelligence. Alors, il leur répète constamment qu’il est très intelligent (rire).

Hodges avait des interactions intéressantes avec Grissom (William Petersen). Qu’en est-il avec le personnage de Ted Danson, qui a rejoint le casting ?

La relation entre Hodges et D.B. Russell me rappelle un peu celle qu’il avait avec Grissom. Les scènes entre Grissom et Hodges étaient toujours étranges parce qu’ils avaient tous les deux l’esprit ailleurs. Ces deux personnages avaient une façon similaire de fonctionner. Un peu comme des joueurs d’échec, ils pensent déjà au coup d’après pour résoudre une enquête. Pour Hodges, être avec Grissom le rendait meilleur dans son travail. Avec le personnage de Ted Danson, c’est un peu pareil. D.B. Russell regarde le plateau d’échec dans son ensemble et pointe du doigt la bonne pièce à déplacer. Il est très étrange. C’est un très beau personnage.

Comment est-ce de jouer avec un acteur aussi renommé que Ted Danson et avec lequel vous partagez une expérience certaine de la comédie ?

C’est fantastique ! C’est très excitant, car effectivement, nous venons tous les deux de la comédie. Nous nous amusons beaucoup à mettre en valeur des éléments de comédie dans nos scènes ensemble.

Partie 2 > Le départ de Marg et le rôle de William Petersen

La comédie vous manque-t-elle ?

Oui, beaucoup. S’il y a un personnage des Experts qui peut se permettre d’apporter un peu de comédie, c’est Hodges. Je suis donc très reconnaissant que ce soit moi l’interprète et que les producteurs me l’autorisent parce que je ne suis pas sûr que je pourrais aborder les choses aussi sérieusement tout le temps. Ce ne serait pas aussi intéressant pour moi.

Ne vous êtes-vous jamais lassé de ce personnage ?

Non, jamais. C’est un super job. Je fais partie d’un groupe réunissant de très bons acteurs, toujours très gentils les uns avec les autres. Tout le monde est attaché à faire le meilleur travail possible. Tant que je serai capable d’aller sur le plateau pour donner le meilleur et d’avoir d’aussi bonnes journées, je continuerai.

Quels sont vos rapports avec les scénaristes ?

Il est important pour la série que l’ambiance reste saine. Ils sont donc à l’écoute. S’il y a un problème ou si nous avons des suggestions à faire concernant nos personnages, ils veulent que nous leur en fassions part. Quelques fois, il peut m’arriver d’avoir des frustrations, uniquement parce que je ne comprends pas ce qu’ils veulent dire à propos mon personnage. Mais, dans ces cas-là, je vais immédiatement les voir et les malentendus se règlent très vite. C’est une vraie collaboration.

« Nous avons souvent supplié Marg Helgenberger de rester »

Vous avez écrit un épisode des Experts. Que pouvez-vous dire de cette expérience ?

J’ai coécrit un épisode de la saison 10 avec Liz Vassey. À l’époque, Naren Shankar, qui était producteur exécutif, nous a demandé de proposer des idées. Liz Vassey est une scénariste intelligente, qui travaille vite. C’était une expérience fantastique. J’aime le genre policier et j’apprécie que les scénaristes de cette série soient très attachés à la précision. Certes, on ne peut pas obtenir des résultats ADN en une journée, mais la manière dont on montre ce qu’il se passe dans un labo correspond à la réalité. Je continue de proposer des idées et j’aimerais réaliser un épisode. J’avais réalisé un épisode des Dessous de Veronica et j’aimerais beaucoup renouveler l’expérience. Il faut que je passe plus de temps derrière la caméra pour observer, car je ne suis pas encore prêt.

William Petersen est toujours producteur de la série. Est-il parfois présent sur le plateau ?

Il est toujours consultant, mais il ne vient pas sur le plateau ou alors simplement pour dire bonjour. Il est très occupé, il travaille sur d’autres projets. Il prépare une nouvelle série, To Appomattox, que j’ai hâte de voir. Mais, on se parle de temps en temps.

Comment avez-vous vécu le départ de Marg Helgenberger ?

C’était très triste. Nous savions que cela allait arriver. Depuis deux ou trois saisons, elle ne cachait pas sa volonté de quitter la série. Nous l’avons souvent supplié de rester. Et au début du tournage de la saison 12, elle nous a dit, je dois partir. Pour son départ, nous avons souhaité que ce soit un épisode émouvant et très personnel. Les scénaristes ont fait en sorte qu’elle puisse revenir si elle le souhaite. J’espère qu’elle reviendra.