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X Factor > Marc Cerrone répond à Sinclair

Aurélie Demarcy
Publié le 09/12/2009 à 13:05 Mis à jour le 15/03/2010 à 13:20

Maître du disco, Marc Cerrone a fait danser des millions de noctambules sur les dance floor du monde entier, avec son single Supernature. Œuvrant dans l’ombre, il s’est ensuite adonné à la mise en place de nombreux concerts-spectacles événements, confirmant sa réputation dans le secteur musical. Aujourd’hui, avec X Factor, Marc Cerrone comparaît sous les projecteurs dans le rôle de jury. Une nouvelle expérience sur laquelle l’artiste revient sans détours pour Toutelatele.com.

Aurélie Demarcy : Quelle est la principale différence de X Factor par rapport aux autres télé-crochets ?

Marc Cerrone : On est non-stop avec les candidats. On les suit, on les fait répéter, on va au charbon comme on dit (rires). Dans les autres émissions, le jury s’occupe de la sélection mais n’a aucune proximité avec ses candidats.

Sinclair, ex-juré de Nouvelle Star, a déclaré que X Factor tuait le concept de Nouvelle star. Qu’avez-vous à répondre ?

Je trouve ça navrant, d’autant plus que dans tous les pays ayant connu Nouvelle star et X Factor, seule la dernière émission existe encore. Nous, on est sur le câble et on doit faire face à la concurrence de ce télé-crochet. Nous avons donc plus de mérite que quelqu’un qui critique en ne faisant plus partie du jeu et dont la présence n’aura pas laissé un souvenir impérissable... Et puis, si X Factor parvenait à faire naître un(e) artiste comme a pu le faire Nouvelle Star, j’en serais ravi.

Lors des premiers castings, il y a inévitablement des candidats très mauvais, voire ridicules. Comment conservez-vous votre sang-froid ?

On ne les garde pas ! Tout n’a pas été diffusé mais il y en a qui sont tellement drôles qu’on ne peut qu’éclater de rire. A Marseille, un candidat était venu sur un pari, autant dire qu’il a été reçu. On était très libres, à aucun moment la production ne nous a donné de consignes concernant notre comportement.

Au sein du concours vous êtes en charge de la catégorie « Groupes ». Les Basilics sont les derniers en lice, les voyez-vous vainqueurs ?

Absolument. Ce sont de vrais artistes, tous les quatre sont musiciens et bien ancrés dans leur art. X Factor est pour eux un moyen de se montrer au plus grand nombre, mais reste à savoir si les Français sont prêts à accueillir un groupe. Si c’était le cas, ça serait une vraie première parce qu’en plus, le public a tendance à préférer des artistes à registres plus populaires comme Marie.

Vous appréhendiez de coacher les groupes. Vos réticences étaient-elles justifiées ?

C’est vrai qu’on est dans un pays où les groupes ne sont pas à l’honneur. Il n’y a qu’à regarder ces 30 dernières années, cinq groupes, comme Téléphone par exemple, continuent sur la durée. Les chanteurs solos ont davantage la côte ici. Mais en voyant mes recrues, j’ai été rassuré !

Le groupe Gauthier Dymon et Flo vous a qualifié de « coach invisible ». Qu’avez-vous à répondre à ça ?

Ah bon ? Alors, j’aurais tendance à prendre cette remarque de manière sympathique. S’ils estiment que j’ai été invisible, alors que j’ai passé énormément de temps avec eux, cela insinue que j’ai su me faire discret et leur laisser une marge de manœuvre.


Alain Lanty, Julie Zenatti et vous-même défendez ardemment vos catégories respectives, êtes-vous toujours objectifs dans vos choix ?

Complètement. Même si on en joue lors des prime, il ne faut pas oublier que c’est de la télévision et donc du spectacle. Mais par exemple, quand Marie, qui fait partie de la catégorie de Julie Zenatti, a raté sa prestation sur Michael Jackson, le coach n’a pas manqué de la rappeler à l’ordre.

Comment se passe l’entente, hors caméras, au sein du jury ?

Magnifiquement bien. Que ce soit avec la production, toutes les équipes ou encore les membres du jury, il n’y a jamais d’accrochage. D’ailleurs, on nous dit souvent que si l’ambiance pouvait être la même sur les tournages d’émissions similaires, ça serait merveilleux !

Assumez-vous la casquette de « méchant » de la saison ?

Je ne suis pas méchant, je suis juste. Je ne peux pas dire oui à des prestations qui ne me conviennent pas. Mais je ne joue pas un rôle non plus. On ne peut pas tricher sur deux heures de direct hebdomadaires, et puis ceux qui me côtoient m’ont affirmé qu’ils me retrouvaient tels qu’ils me connaissent.

Lorsque vous dîtes à Annie qu’elle est arrivée au bout de ses limites, n’avez-vous pas l’impression d’être un briseur d’espoir ?

Si, c’est une situation extrêmement inconfortable. On a été indulgents avec Annie, par rapport aux choix des chansons ou avec la présence de chœurs pour l’accompagner, mais c’est avant tout une compétition. Et même si j’adore le personnage et que je la regrette, elle n’avait plus sa place dans le jeu

Le fait d’être hué par le public lorsque vous critiquez un candidat n’est-il pas frustrant ?

Pas du tout parce qu’on s’adresse également à deux millions de téléspectateurs. Le public en salle est essentiellement composé de fans donc leur agitation fait partie du show, mais j’aurais tendance à dire qu’on se tape un peu de leurs avis (rires)

Quels sont vos pronostics pour la finale ?

C’est très difficile à jauger et c’est d’ailleurs ça qui fait l’intérêt du jeu. Chaque candidat évolue de façon différente d’une semaine à l’autre et le suspens reste de taille. Après l’avant-dernière prime, j’aurais parié sur Guillaume. Maintenant, j’aime beaucoup ce que fait Marie, même si c’est du déjà vu. Sébastien est très performant, mais il a une étiquette de chanteur de comédie musicale dont il faudrait qu’il arrive à se décoller. Certains comme Garou y sont arrivés. Les Basilics ont de sérieuses chances, mais s’ils sont confrontés à Marie, c’est perdu d’avance. De toute façon, je m’accommoderai de la décision du public.

Si une seconde saison se présentait, seriez-vous de la partie ?

Je ne sais quelle serait ma réponse, mais si aujourd’hui je devais trouver des raisons pour dire non, je n’en n’aurais pas !