Toutelatele

Zone Interdite > 6 mois au cœur d’une prison française

Tony Cotte
Publié le 23/09/2007 à 20:50 Mis à jour le 19/05/2011 à 15:06

Mélissa Theuriau sur M6

La maison d’arrêt d’Amiens est un établissement pénitencier « ordinaire » et c’est le lieu choisi par les équipes de Zone Interdite pour installer ses caméras pendant six mois. Ici, on peut compter 600 détenus pour une capacité de moins de 500 places. Dès le 4 janvier dernier jusqu’au mois de juin, les journalistes de l’émission se sont ainsi intéressés aux métiers de surveillants, travailleurs sociaux, médecins, enseignants ou encore juges d’application des peines : « Un reportage des deux côtés des barreaux ».

Du celui des détenus, le quotidien en cellule se fait « sans eau chaude, sans toilettes séparées et sans autre plaque chauffante que la chauffe » fabriquée à l’aide d’huile, d’une mèche et de canettes vides. Mais pour améliorer l’ordinaire, certains prisonniers se livrent à des trafics et les conditions de détention engendrent chez certains des formes de violence : insultes, racket ou encore agressions physiques. Une violence que les prisonniers retournent parfois contre eux-même ! Les infirmiers distribuent ainsi chaque jour de fortes doses de calmants, de somnifères et d’anti-dépresseurs.

Les surveillants, eux, évoquent leur activité. Certains ont préféré d’ailleurs rester anonymes de crainte d’être reconnus dans la rue. Une angoisse justifiée par de nombreux « accidents » : il y a plusieurs années, une bombe a explosé au domicile d’un gardien !

Un des prisonniers, suivi par l’émission, a signé son nom dans sa cellule avant de la quitter. Quelques mois après sa libération, Rémi est de nouveau condamné. Le reportage s’achève ainsi sur un dicton : « N’écris jamais ton nom sur le mur, tôt ou tard tu reviendras l’effacer »...

Sur le plateau, Rachida Dati, la ministre de la Justice, fait part de ses impressions suite au visionnage du reportage. « Ce tournage décrit une réalité. Il faut dire la vérité (...) Il ne faut pas cacher l’état des prisons aux Français. La population doit savoir dans quelles conditions sont enfermés les détenus », avoue t-elle. A la question de Mélissa Theuriau, si la Garde des Sceaux considère les établissements pénitenciers comme « indignes de notre démocratie », celle-ci répond : « Ce n’est pas en tout cas l’honneur de la France ». Mais cette dernière ajoutera que depuis 2002 des efforts ont été faits et le budget a été débloqué pour que la prison d’Amiens soit réhabilitée d’ici 2009.