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Zone Interdite > Comment élever ses enfants quand on est dans la précarité ?

Tony Cotte
Publié le 07/03/2010 à 20:45 Mis à jour le 10/03/2010 à 00:46

Mélissa Theuriau sur M6

Ils habitent dans un local à poubelles, dans un taudis, dans une caravane, ou même dans une voiture. Ce ne sont pas des SDF comme les autres, ce sont des familles, avec de jeunes enfants. Ils vivent de petits boulots, d’allocations, de débrouille. Ils ne sont pas hors du système, mais ils vivent sous le seuil de pauvreté. Avec un revenu inférieur à 910 euros par mois, ils sont aujourd’hui 8 millions (soit 500 000 de plus qu’il y a 10 ans) à vivre la précarité au quotidien. Beaucoup sont ballottés d’un logement à l’autre, sans l’assurance de trouver un vrai toit et d’y rester. Les équipes de Zone Interdite ont suivi des Français qui ne baissent pas les bras, malgré des conditions de vie indignes.

Natacha, 32 ans, vivait avec ses 3 jeunes enfants dans un 22m2 insalubre à Paris. Il y a 2 ans, elle a été expulsée par sa propriétaire. Faute de logement social, Natacha et ses enfants ont trouvé refuge chez des amis, dans un petit pavillon en banlieue parisienne. Avec moins de 1 000 euros par mois pour 4 personnes, elle n’a pas d’autre solution.

Mélissa, 18 ans, et Selim, 20 ans, ne gagnent pas assez pour trouver un logement stable. Alors, ils vivent carrément dans une voiture, abandonnée dans un parking. Pour se laver et se nourrir, ils vont dans des centres d’hébergement pour SDF. Selim travaille pourtant comme serveur en extra dans un grand établissement des Champs-Élysées. Pour tenir, il leur faudrait un 2e travail en CDI.

À Roubaix, Sébastien et Gwendoline, 22 ans, ont emménagé en résidence sociale il y a 3 ans avec leurs enfants de 4 ans et 18 mois. Mécano bénévole pour l’association Auto Solidaire, Sébastien fait tout pour décrocher un emploi fixe. De son côté, Gwendoline doit se faire aider par une assistante sociale pour élever les petits et gérer le quotidien.

Une famille entassée depuis 6 ans dans une caravane de 10m2 plantée au milieu d’un camping de la Côte d’Azur. Trois enfants mineurs à élever dans ce minuscule espace. Un trajet de 10km à pied pour aller faire les courses. Comment se débrouiller dans ces conditions avec 1 160 euros par mois d’allocations familiales, quand la caravane en coûte déjà 360 euros ?