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Zone Interdite > Enquête sur ce qui pourrait changer à l’école

Tony Cotte
Publié le 08/02/2009 à 20:40 Mis à jour le 14/05/2011 à 20:23

Claire Barsacq sur M6

Face à la peur de l’échec scolaire et du découragement des élèves comme des professeurs, de plus en plus de parents misent sur l’éducation à domicile. Si 10 000 enfants quittent volontairement l’école en France chaque année, un tiers d’entre eux étudient en famille. Pour celles qui tentent l’expérience, la priorité est de rendre l’apprentissage « comme un plaisir ». La pratique est surprenante mais reste légale. En effet, ce n’est pas l’école qui est obligatoire, mais l’instruction !

Les équipes de Zone Interdite ont ainsi suivi deux familles convaincues par cette expérience, comme Valérie et ses six enfants, surnommés les « non sco » (pour « non-scolarisés »). Ici, les cours débutent à neuf heures du matin, les matières sont variées et les élèves travaillent en fonction de leurs goûts, mais avec implications. Pas de notes, ni de devoirs et encore moins d’interrogations écrites pour cette joyeuse tribu.

Pourtant, le tout reste trop encadré aux goûts des familles. En effet, en France, pour déscolariser son enfant, il faut le déclarer à la marie et à l’inspection académique. La venue d’un inspecteur une fois par an pour vérifier les acquis est même jugée, par certains, comme « une épée de Damoclès sur la tête ». Il faut dire, l’éducation nationale voit en la déscolarisation un risque de dérives sectaires ou de maltraitances.

Pour les familles concernées, le système scolaire Français est à revoir, à l’instar des examens. A l’heure où le baccalauréat est plus que jamais controversé, les équipes de M6 ont enquêté sur la dévaluation de ce diplôme, attribué aujourd’hui à de plus en plus d’élèves, avec un record enregistré l’an dernier.

Avec les objectifs fixés par la loi 1989, où « 80% d’une classe d’âge doit arriver au niveau bac », moins de redoublements sont autorisés et le niveau des terminales reste inégal. Les correcteurs ont-ils des consignes de notation pour harmoniser le tout ? Certains professeurs chargés de corriger des copies témoignent à visage caché. Pour eux, si les notes sont trop basses, ce n’est plus au niveau des élèves d’être remis en cause mais à « la pratique d’évaluation ». Les enseignants d’histoire et géographie sont même obligés de surnoter, s’ils ne veulent pas voir leur matière devenir une option à la rentrée prochaine... Sur le plateau de l’émission, Luc Ferry, ministre de la Jeunesse et de l’Éducation nationale proteste suite à la diffusion du sujet : « Vous nous faites un sketch comme si nous étions en Corse » !