Toutelatele

Sébastien Folin, de la Météo à Acoustic

Emilie Lopez
Publié le 15/12/2008 à 16:08 Mis à jour le 04/06/2010 à 15:12

Aux commandes d’Acoustic sur TV5MONDE depuis 2006, Sébastien Folin s’envole, le temps d’un week-end, pour Agadir, afin de tourner deux spéciales de son émission, l’une dédiée à Mariana Ramos, grande chanteuse cap-verdienne, et l’autre consacrée au Concert pour la Tolérance. L’occasion pour Toutelatele.com d’en savoir un peu plus sur ce programme 100% musical, comme une récréation pour le Monsieur Météo de TF1...

Emilie Lopez : Vous présentez, depuis 2006, l’émission Acoustic, sur TV5MONDE. Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette aventure ?

Sébastien Folin : Je faisais une émission musicale à la Réunion. Lorsque je suis arrivé à Paris, j’ai commencé comme réalisateur pour Michel Field, et ai fait quelques interviews de musiciens pour son site. J’ai également fait quelques clips, pas mal de mags pour 13ème rue, et la météo sur TF1. J’ai réussi, également, à entrer à RTL, tout seul, comme un grand... Et quelqu’un qui me connaissait de la Réunion a soufflé mon nom à TV5 pour Acoustic. Ils m’ont appelé, m’ont fait passer un entretien, et m’ont jeté dans le bain sans pilote !

Au vu des différentes programmations (Alpha Blondy, Yelle, Zazie, Thomas Dutronc ou encore Amel Bent.), l’éclectisme de l’émission saute aux yeux. Quel est le principal critère pour le choix des artistes ?

L’aisance en live. Les artistes viennent faire cinq chansons, il n’y a pas de public, et l’émission est très précise en terme de son. On évite de se retrouver avec un artiste obligé de refaire 25 fois la même chanson. D’autant qu’on a un budget restreint, on n’est pas Canal+ non plus ! Au final, il y a un vrai rapport qualité prix : c’est une émission de qualité, faite avec beaucoup d’énergie, et les moyens de TV5.

Avez-vous des contraintes, voire des quotas, pour le choix des artistes ?

On essaye d’avoir un équilibre de femmes, de noirs, de jaunes, des rouquins aussi parce qu’il y en a pas beaucoup ! (rires). Non, pour être sérieux, nous n’avons pas de quota précis, on essaye de réfléchir à avoir un peu de tout, de world, de variété, de jazz, de hip hop...

Participez-vous à la programmation de l’émission ?

Bien sûr. On est une petite équipe sur la fabrication de l’émission. Au final, on est 5 à choisir : la chargée de prod’, Sonia, le réalisateur, Philippe Sommet, le programmateur Philippe Vanier, le directeur des programmes, Frédérick-Louis Boulay, et moi. Et c’est très démocratique. On a tous cette notion de « grand public » de l’émission, on essaye donc de trouver un équilibre entre, à la fois, des jeunes talents, et des talents confirmés.

Quelle différence y a-t’il, selon vous, entre Acoustic et les autres émissions musicales ?

La Musicale a un son très rock, très branché, plus ou moins pointu. Taratata, eux, sont à mi-chemin entre le côté découverte et le « grand public ». Pour notre part, il n’y a aucune contrainte, aucune charte établie. Et, à la différence des autres émissions, nous n’avons pas de public. Il n’y a donc pas de double mise en danger pour les artistes, c’est vraiment confortable pour eux. Mais cela peut avoir ses revers : Jacques Higelin, par exemple, n’a pas pu faire l’émission, car il a besoin du public pour se produire !


Quelle a été votre plus belle rencontre musicale ?

Sans hésiter, Tété. Je pense qu’il fait partie de ces artistes majeurs de la scène française, qui va le devenir de plus en plus. On ne soupçonne pas l’étendue de son talent, c’est juste hallucinant ce qu’il sait faire ! Il a un parcours vraiment passionnant. J’ai d’ailleurs décidé de faire un portrait de 52 minutes sur lui.

Vous avez tourné à Agadir deux spéciales d’Acoustic. Que peut apporter ce changement de décor ?

Déjà, il y a le fait d’avoir un joli plateau multi-artistes, avec Natasha St-Pier, Anggun, Louisy Joseph, Grégoire... De plus, faire la spéciale « Mariana Ramos » en Afrique me semble être une bonne chose. Cela n’aurait pas été la même chose à Suresnes, l’énergie est différente. Et c’est, je pense, un clin d’œil sympathique.

Pensez-vous renouveler l’expérience ?

Marie-Christine Saragosse, la nouvelle directrice générale de la chaîne, souhaite effectivement que quatre ou cinq fois dans l’année, on se « délocalise ». TV5MONDE coproduit le Concert pour la Tolérance, c’était donc logique de commencer par là.

Par ailleurs, outre Acoustic, et vos activités sur TF1, vous avez sorti un livre, Les fils du volcan...

C’est un recueil de contes tout public, qui racontent l’histoire d’un archipel sous marin, ayant donné naissance à des légendes et des personnages. C’est tout un univers qui peut se rapprocher de ce qu’est Madagascar et la Réunion. Il y a 11 contes, plus ou moins longs, plus ou moins innocents. En gros, ce n’est ni Oui-Oui, ni petit Ours Brun, ce n’est pas aussi manichéen que ça. Et ma femme s’est occupée de l’illustrer.

Outre vos activités télévisuelles, vous avez travaillé sur RTL. Souhaitez-vous renouveler cette expérience ?

J’ai affiché clairement mes envies à la direction des programmes de RTL, ils connaissent ma position : A la rentrée de septembre 2009, je veux être sur une grille d’une généraliste. Et si ce n’est pas RTL, ce sera ailleurs. J’en ai la capacité, le talent et la compétence. C’est justement une de mes tristesses de la rentrée, de ne plus en faire. C’est plus mon métier que ne l’est la télé. Car j’ai senti que je faisais quelque chose de bien une fois que j’ai commencé à RTL, et pas avant. Cette année, j’ai savouré chaque fois que j’ai donné l’heure ! C’est con, mais la radio, c’est mon rêve de gosse...