Toutelatele

Trop de violence à la Télévision ?

Arthur Anthamatten
Publié le 02/04/2002 à 16:50

Une équipe de psychologues dirigée par le Dr Jeffrey Johnson, de l’Université de Columbia et de l’Institut psychiatrique de l’État de New York indiquent que les adolescents et jeunes adultes qui passent plus d’une heure par jour devant la télévision sont plus susceptibles de faire preuve d’agressivité au cours de leur existence.

Ainsi en chiffres, l’étude a trouvé que seulement 5,7% des adolescents qui passaient moins d’une heure chaque jour devant la télévision commettaient des actes violents à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte, contre 22,5% de ceux qui regardent la télévision entre une et trois heures et 28,8% qui la regardent plus de trois heures.

Ces travaux, publiés dans la revue américaine Science sont les premiers du genre à se pencher sur les effets à long terme de la télévision sur les comportements des adultes. Cette étude fait donc beaucoup parler d’elle sur le continent américain mais surtout elle contredit l’hypothèse commune selon laquelle la violence dans les médias n’affecte que les enfants.

Pourtant, selon une étude du Centre pour les médias et les affaires publiques, les scènes de sexe et de violence sont devenues moins fréquentes sur les écrans de télévision américains ces deux dernières années.

Ainsi, la violence a diminué de 17% en heure de grande écoute. Elle a baissé de 11% sur le réseau hertzien et chuté de 65% sur le câble avec abonnement. L’étude déclare que la série la plus violente est Xena, la guerrière, avec une moyenne de 63 scènes par épisode tandis que Girlfriends, avec 25 scènes, est la série à la plus forte en contenu sexuel.

En France, après la tuerie de Nanterre, Dominique Baudis a été interrogé sur Europe 1 sur l’influence de la violence télévisuelle sur la jeunesse. Le président du CSA a profité de cet entretien pour annoncer l’adoption d’une nouvelle signalétique, pour les films et émissions de plateau, inspirée du modèle canadien : on indiquera dorénavant 6, 12 ou 16 dans un coin de l’écran, cela veut dire décommandé en dessous de 6, 12, ou 16 ans.

L’application de cette nouvelle signalétique devrait arriver bientôt puisque le président du CSA a déclaré que la loi avait été votée et qu’il attendait que le décret soit pris pour instaurer ce conseil aux téléspectateurs.

La signalétique est aussi identique pour le cinéma et la télévision sur le territoire canadien, peut-être aurons nous la même logique en France ?