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La programmation française condamne-t-elle les contenus audacieux ?

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Directeur de la publication
Publié le 26/09/2013 à 16:19 Mis à jour le 07/10/2013 à 13:56

Devant l’explosion du paysage audiovisuel et ses 25 acteurs gratuits sur la TNT, la programmation française a fortement évolué ces dernières années. Pour être bien identifiées des téléspectateurs, la majorité des chaînes ont opté pour des blocs d’émissions, enchainant ainsi 4 à 5 épisodes de série ou de divertissement à la suite. M6, dont les secondes parties de soirées ont quasiment disparu, a fait des émules.

Excepté le service public, peu de diffuseurs proposent désormais des cases de seconde partie de soirée dans leur grille de programmes. D8, qui s’était essayée à proposer du contenu inédit avec The Borgias, a ainsi été forcé de déprogrammer en toute hâte cette série « achetée pour la case ». Résultat : les chaînes sont invitées à ne plus investir sur de telles tranches horaires, où des rediffusions de l’émission proposée en prime time sauvent généralement les meubles.

La fin de cet investissement pose toutefois la question de programmes plus audacieux et innovants. Suite aux réglementations du CSA, les programmes « déconseillés aux moins de 16 ans » sont interdits de diffusion avant 22h30, tandis que ceux « déconseillés aux moins de 12 ans » ne peuvent être proposés en prime time qu’épisodiquement chaque année.

La disparition de la seconde partie de soirée provoque donc le développement d’une télévision unique faite pour le « grand public », disponible en access et en prime time. Pour les adultes, trouver un programme plus audacieux est aujourd’hui un chemin de croix sur la télévision gratuite. Pourquoi une chaîne irait-elle dépenser de précieux euros pour acquérir un programme de premier choix sans avoir de case où la diffuser ? Quant au développement de formats originaux, impossible de l’imaginer…