André Manoukian (Eurovision 2018) : « L’Eurovision est en train de changer : même les bobos trouvent ça bien ! »

Quand pour incarner l’Eurovision, France 2 choisit la solennité de Stéphane Bern, France 4 fait le pari d’un visage et d’une voix à contre-courant : André Manoukian. L’ancien juré de Nouvelle star retrouve Christophe Willem pour commenter les demi-finales de l’événement. La seconde est diffusée en direct de Lisbonne ce jeudi 10 mai à partir de 21 heures.

Il y a quelques années, André Manoukian n’aurait pas forcément accepté d’être du voyage : « L’Eurovision aujourd’hui, c’est à la fois populaire et hype », analyse-t-il auprès de Toutelatele, « Même des bobos très pointus se retrouvent entre potes pour le regarder et ils trouvent ça bien ! »

Selon le musicien, la victoire de Salvador Sobral pour le Portugal avec le titre « Amar pelos dois » illustre à merveille ce revirement. « L’année dernière, c’est la transgression qui a gagné : une ballade jazzy en portugais, une chanson d’apparence anti-commerciale », avance-t-il. « J’ai pris une telle claque que je l’ai même passée sur France Inter ! »

Grâce à l’influence des télé-crochets et l’explosion de la musique sur internet, la qualité des interprètes ne cesserait de s’améliorer : « On rentre dans un ère de super-héros. On atteint une norme qui devient pratiquement surhumaine. » Plus difficile désormais de départager les candidats selon leur performance vocale. « Du coup, ce sont ceux qui sont un tout petit peu à la marge qui retiennent notre attention. »

Seul bémol pour celui qui est surnommé « Dédé » : le style très uniforme des morceaux proposés à l’Eurovision et la prédominance des paroles en anglais. « On dit que la musique exprime l’âme d’un peuple », explique-t-il. « Quand j’entends l’Azerbaïdjan et l’Arménie [éliminés lors de la première demi-finale, NDLR] chanter de la pop de bas étage plutôt que mettre en valeur les sonorités du Caucase, ça fait mal. »