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Philippe Caroit (A qui profite le doute ?) : « J’ai refusé toutes les séries quotidiennes »

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Rédacteur - Expert TV & Audiences
Publié le 17/06/2025 à 20:37

Ce mardi 17 juin 2025 sur France 3, Philippe Caroit campe le personnage de Giovanni Castello dans le téléfilm A qui profite le doute ?. Le comédien s’est confié sur ce rôle et sur son tandem avec Isabel Otero.

Emmanuel Lassabe : Vous incarnez un ancien commissaire, Giovanni Costello, dans le téléfilm À qui profite le doute sur France 3. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre personnage ?

Philippe Caroit : C’est un ancien policier assez rigoureux, assez orthodoxe, qui a eu quelques complications dans son métier et dans sa vie affective, puisqu’on comprend qu’avec Vera (Isabel Otero), cela a été une des raisons de leur séparation. Il en a visiblement eu un peu marre de son travail de policier, et il a décidé de changer de vie, probablement en prenant une retraite anticipée. Avec son pécule, il s’est acheté un voilier et fait du convoyage. Il n’a pas du tout envie de remettre son nez dans les affaires.

Par quoi va-t-il être convaincu de faire machine arrière et de retourner à ses anciens amours ?

Ce qui va le convaincre de revenir, c’est cette petite gamine qu’il a connue enfant, le personnage joué par Alice Cornillac. Il l’aimait bien, car quand on élève un enfant, cela laisse toujours des traces. Il se dit alors qu’il va voir ce qu’il peut faire. Il a les vieux réflexes qui reviennent, et sa passion pour le travail. Il se replonge donc dans cette enquête, un peu en dehors des clous.

Croit-il en l’innocence de Sibylle au départ ?

Je ne sais pas trop. Au début, je pensais que oui, mais après, beaucoup d’éléments se croisent. Sa mère en est intimement persuadée. Lui, il ne sait pas trop. Il vient pour voir et démêler le vrai du faux. Il dit à Vera que si le résultat de son enquête aboutit à la culpabilité de sa fille, il ne mettrait pas cela sous le tapis. Il a toujours ce côté flic qui revient au galop. Il n’est donc pas persuadé de son innocence.

« Giovanni couvre le secret de Sibylle »

Il retrouve alors une ancienne collègue et son amante, Corinne Mathis (Nadia Fossier). L’ancien commissaire, en travaillant étroitement avec cette dernière, retrouve-t-il le goût des enquêtes ?

Quand on a pratiqué ce métier pendant 20 ou 30 ans, même si à un moment on arrête parce que l’épuisement se fait sentir, quand on nous rappelle, on a des réflexes pavloviens qui reviennent, qui sont encore assez bons, même si on n’a pas pratiqué depuis quelques années. Si mon personnage est arrivé au grade de commissaire divisionnaire, c’est qu’il n’était pas mauvais et qu’il aimait ça. Il retrouve son sens de fin limier... et son plaid également.

Son passé amoureux avec Vera est vaguement évoqué, mais leur relation n’a pas vraiment été révélée. A-t-il encore des sentiments pour la femme d’affaires ?

Il n’est plus amoureux, il a un attachement un peu fraternel. Comme moi, qui ai eu plusieurs histoires d’amour dans ma vie, je suis excessivement attaché aux femmes qui l’ont jalonnée. Il est dans ce rapport avec Vera. L’histoire est finie, elle est partie. Elle essaie de lui tendre la perche, mais il lui fait comprendre que c’est derrière lui, qu’il n’a pas le goût du réchauffé.

Il met le doigt sur un énorme secret lors de la deuxième partie de l’enquête. Quelle est sa réaction au moment de cette révélation ?

Il choisit de ne rien dire, au vu de son attachement pour cette gamine. Il a démêlé l’intrigue, et il couvre le secret de cette manière, comme pour dire à la police de faire le même travail que lui et de confondre les coupables.

« Je n’ai aucune nostalgie des sagas de l’été »

La fin laisse présager une suite pour Giovanni Costello. Cela pourrait-il vous plaire ?

Je serais ravi, en tout cas. C’est une des idées du producteur, Matthieu Tarot, avec cet appel où mon personnage est sollicité pour une autre affaire, et il a besoin d’argent pour réparer son bateau. Il pense sérieusement à y aller. La chaîne n’a pas commandé d’écriture pour la suite, ce qui arrive parfois avant même la diffusion du pilote. Si ça se présente, je suis partant, et je serais heureux de continuer l’aventure.

Avez-vous envie d’une nouvelle série policière dont vous seriez le héros, comme Le Voyageur ou Capitaine Marleau ?

Je suis absolument disponible et évidemment partant, surtout s’il y a la qualité de Le Voyageur . Je m’entends très bien avec le producteur, et je pourrais intervenir dans la conception et l’écriture d’une suite.

Vous retrouvez Isabel Otero, avec qui vous aviez joué dans Les grandes marées en 1993 sur TF1, avec également Jean-Marc Thibault. Comment se sont passées vos retrouvailles ?

Elles se sont très bien passées. C’est comme si on s’était quittés la veille. Par ailleurs, on s’est revus de temps en temps. Nous n’avions pas tourné ensemble depuis 32 ans. À chaque fois qu’on se voyait, c’était avec plaisir. Je suis ce qu’elle fait, et inversement. Quand on m’a proposé son nom pour jouer Vera, j’ai dit que c’était une très bonne idée et j’étais ravi de la retrouver.

« Je ne me retrouve pas dans les séries quotidiennes »

Vous êtes l’homme des sagas, avec de nombreuses séries estivales dans les années 1990 et 2000. Cette période des sagas de l’été ne vous manque-t-elle pas ?

Je n’ai aucune nostalgie, mais j’y pense avec beaucoup de bonheur, car c’était souvent des tournages agréables : à La Rochelle pour Les grandes marées , à Menton pour Méditerranée , à Collioure pour Tramontane . C’était, à chaque fois, de merveilleux souvenirs de tournage, pendant la période du printemps, mais très accaparant cependant en rôle principal. Je suis ravi de les avoir faits, parce que cela vous donne une incroyable popularité. Certaines années, je n’étais pas disponible parce que je tournais beaucoup à l’étranger.

La réalisatrice, Stéphanie Tchou-Cotta, est également scénariste pour la série Un si grand soleil. Avez-vous été tenté de rejoindre une des séries quotidiennes comme Demain nous appartient ou Ici tout commence ?

On me les a toutes proposées et je les ai toutes refusées. Autant je savais m’investir pendant quatre mois dans une grande saga de l’été, parce que je savais ce que j’avais à jouer de A jusqu’à Z, même si c’était parfois modifié en cours de tournage. Autant donner un blanc-seing à une production, même si je suis bien payé et que le lieu de tournage est agréable, je n’ai pas envie de m’inscrire dedans. Même si j’ai plein de copains qui sont partis dans ces quotidiennes, je ne m’y retrouve pas en tant que téléspectateur. Si on me propose une arche, j’y réfléchirais toutefois avec plaisir.