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Antoine Stip (Cut ) : « Charles est un peu le phœnix qui renaît de ses cendres »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 08/12/2014 à 15:57

Antoine Stip a remplié pour une saison de Cut sur France Ô dans le rôle du redoutable Charles de Kervelec. Sur le tournage de la série à la Réunion, l’acteur est revenu sur l’évolution de son personnage dans cette deuxième salve d’aventures.

Benjamin Lopes : Charles de Kervelec est encore plus redoutable dans cette saison 2 de Cut. Vous avez rempilé sans hésitation ?

Antoine Stip : J’adore mon personnage tout d’abord, et le résultat global de la première saison m’a convaincu. C’est une chance inouïe de pouvoir jouer Charles dans le temps. Je peux vivre avec lui et le construire. C’est extraordinaire de pouvoir jouer un méchant et un manipulateur. Il a beaucoup de ressort de dramaturgie et même des moments comiques dans cette saison 2.

En quoi est-ce jubilatoire de jouer un méchant ?

On me donne les clés avec le jeu, le texte et la mise en scène et je peux me lâcher. Dans la vie, c’est rare qu’on reconnaisse qu’on est méchant. Là, c’est un postulat. Pour moi l’intérêt, c’est d’avoir de l’empathie pour lui. C’est génial d’être J.R., car Bobby est un peu fadasse si on devait faire un parallèle avec Dallas. Je suis très content d’avoir ce rôle là.

Le personnage de Charles a-t-il foncièrement évolué dans cette saison 2 ?

Dans la première saison, et c’était inévitable, on devait présenter les personnages. Il y avait beaucoup de redîtes pour que le téléspectateur entende bien. En saison 2, les intrigues sont plus nourries et j’avais mes marques. Lors de la première saison, Charles était psychorigide, tyrannique, manipulateur, et autoritaire. Dans la saison 2, il commence à mettre un genou à terre et le monde se dérobe sous ses pieds. Il perd tout et se lance dans la politique. Il est alors obligé de rentrer sur le terrain de la séduction même s’il n’est évidemment pas sincère. Il tombe amoureux aussi.

N’est-ce pas un risque de mettre en faiblesse le personnage « méchant » de la série, là où les autres fictions attendent en général le dénouement pour le faire tomber ?

Charles est un peu le phœnix qui renaît de ses cendres. Il aime bien perdre aussi. C’est assez incroyable. On connait tous un homme d’affaires très connu en France, qui de loin peut ressembler à Charles. Quand les huissiers sont venus chez lui prendre ses tableaux, il était aussi heureux que lorsqu’il les avait achetés. Il aime ce rapport et il aime le conflit. Il déteste quand la vie est plate. Et en plus, il adore simuler.

« Charles attendrit la chair et il donne un coup de couteau quand il peut »

Charles a un rapport très conflictuel avec les femmes. Pourra-t-il rencontrer l’amour ?

Les deux mères de ses fils ont eu des destins tragiques. En saison 1 on le voit avec une escort girl. Victoire dans la saison 2 change la donne. Il est ébloui par son talent d’avocate d’affaires, son intelligence et sa beauté. Elle est aussi manipulatrice donc ils se rejoignent. Il est attiré par ses vices. Ce sont tous les deux des scorpions.

Quel est le point faible de Charles ?

Son principal point faible est de croire qu’il n’en a pas. Il a deux fils, un qu’il aime, l’autre qu’il n’aime pas. Stefan réapparait après dix-sept ans d’absence. Il se retrouve dans le même temps dans son petit fils. Mais les relations avec les autres restent complexes pour lui. Il attendrit la chair et il donne un coup de couteau quand il peut.

La saison 2 de Cut a une dimension politique. Vous êtes-vous inspiré de la politique locale ou nationale ?

Je me suis évidemment inspiré dans la construction du langage et du phrasé, car un homme politique a une façon de parler, il prend son temps. Ce n’était pas gênant pour le coup de frôler la caricature dans ce cas, au contraire. Le tournage a en plus eu lieu pendant la campagne électorale à la Réunion. On croisait le Maire tous les jours à l’hôtel. C’était amusant. J’étais complètement dans le bain.

Cut utilise beaucoup de ressorts traditionnels dans les séries. Comment se démarque la série selon vous ?

On est ici dans une écriture classique avec des imbroglios familiaux assez forts et dans le même temps les intrigues sont assez réunionnaises. On colle à la réalité de l’île et c’est donc forcément différent des fictions métropolitaines.

Êtes-vous force de proposition pour façonner votre personnage ?

On y est de plus en plus sensibilisé avec le temps. J’espère qu’il y aura une saison 3. On a commencé à proposer des éléments sur la deuxième saison. Plus on avancera, plus on pourra le faire. Maintenant, j’aurai jamais m’impliquer dans l’écriture. J’ai mes propres projets, notamment de faire de théâtre.