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Geneviève de Fontenay (Miss Prestige / La guerre des belles-mères) : « On est dans une société qui part en vrille »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 12/01/2014 à 13:56 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Ex-présidente du Comité Miss France et actuelle présidente d’honneur du Comité Miss Prestige national - dont l’élection est prévue ce dimanche 12 janvier, Geneviève de Fontenay sera la maîtresse de cérémonie de « La Guerre des belles-mères », la nouvelle télé-réalité de AB1. Ce show d’un nouveau genre voit deux mères se concurrencer pour la préparation du mariage de leurs enfants. Pour l’occasion, la Dame au Chapeau est revenue sur ce nouveau challenge et, sans œillères, a décrypté la télévision actuelle. Rencontre.

Clément Gauthier : Comment AB vous a contacté pour présenter La Guerre des belles-mères ?

Geneviève de Fontenay : Par un mail en m’expliquant ce qu’ils voulaient faire, car je correspondais bien à la personne recherchée. Je représente quelque chose vis-à-vis des Français qui colle bien avec cette histoire de mariages. C’est une institution qui existe depuis toujours, on ne peut pas aller contre. Finalement, j’ai trouvé ça très sympa.

La chaîne cherchait-elle à vous accorder un rôle d’entremetteuse ?

Pas d’entremetteuse, mais c’est plutôt que je vais devoir choisir entre deux familles et deux couples. Il y a deux belles-mères de chaque côté et elles peuvent avoir des comportements différents. Du coup, je sélectionnerais l’un ou l’autre mariage en fonction.

Quel sera votre rôle précis ?

J’opte pour l’une des deux familles en montrant que l’une mérite plus que l’autre de gagner. Et je tourne ça de manière habile pour éviter de froisser les autres. Il faudra que je fasse un choix. Je n’ai pas tellement eu à faire des choix jusque-là, mais ça n’a pas de grandes conséquences.

Par quoi avez-vous été séduit dans le projet ?

Les belles-mères vont essayer de faire la plus belle robe pour la mariée, un beau costume avec une certaine façon d’organiser le mariage. Ça peut être drôle et moi ça m’amuse.

« Je représente quelque chose vis-à-vis des Français qui colle bien avec cette histoire de mariages »

L’esprit de compétition entre les deux familles vous a-t-il charmé ?

Non, parce que je n’ai jamais fait partie des jurés. Je n’ai pas du tout l’esprit de compétition. Dans La Guerre des belles-mères, c’est une aimable compétition et j’espère que ça ne finira pas par un mort [rires].

Sur quels critères jugerez-vous les deux belles-mères ?

Je n’ai pas de critère. C’est par rapport à ce que je vais voir ou entendre. C’est comme la beauté, il n’y a pas de code ni de norme. C’est indéfinissable, c’est ce qui se dégage de quelqu’un. Là, je pense que je verrais au fur et à mesure pour me rendre compte d’un côté comme de l’autre ce que je trouve bien ou non. Ça va être une découverte pour moi, car je ne sais pas où ça va m’amener.

Partie 2 > Son regard sur la télévision


Aimeriez-vous que ce challenge de présentatrice en appelle d’autres ?

Peut-être, après tout, pourquoi pas. Je suis encore en bonne santé donc tant que ça va.

Pensez-vous pouvoir poser la griffe Geneviève de Fontenay caractérisée par votre franchise sur les plateaux de télévision ?

J’espère qu’on la retrouvera. Récemment, j’ai parlé à des personnes charmantes qui me disaient qu’ils admiraient ce que je fais. Les gens me connaissent depuis plus d’un demi-siècle. Quelque part c’est réconfortant, car on voit que des jeunes sont encore sensibles aux valeurs. Il y a une adhésion par rapport à ce que j’ai fait et ce que j’ai refusé de faire. C’est ma récompense, je pense ne pas avoir perdu mon temps. Par exemple, je crache mon venin quotidiennement sur MFM radio pendant deux minutes. On trouve que je dis des choses que personne n’ose dire.

Est-ce une image que vous cherchez à prolonger à travers vos passages à la télévision ?

Oui, bien sûr, c’est trop tard pour que je change de toute façon [rires]. Et puis, j’aurais du mal à changer, car je me rends compte qu’on est dans une société qui part en vrille. De mon temps, ce n’était pas comme ça. Il n’y avait pas de drogues, les gens avaient du travail. Et comme gouverner c’est prévoir, personne n’a rien prévu.

Maintenant que vous participez à des émissions d’un genre nouveau et plus actuel, espérez-vous faire changer les mentalités ?

Je dis ce que je pense, mais je ne sais pas si ça servira et si ça sera utile. Ça me fait plaisir et ça me réconforte d’être entendu à la radio. On a le résultat d’une société où les valeurs s’envolent quand on voit que des Zahia sont mises en valeur par les médias. Les gamines n’ont plus la notion de la réalité après ça. C’est pour ça que ma clientèle, si je puis dire, c’est la France profonde, des traditions, du terroir, du folklore, des fêtes de Cornouaille ou encore des fêtes celtiques à Lorient. Ce ne sont pas de « peopleries »

Quels programmes vous plaisent encore à la télévision ?

Je regarde beaucoup Stéphane Bern et ses Secrets d’histoire, Les plus beaux jardins, Thalassa, des reportages avec Bernard de la Villardière, Public Sénat, BFM Business, Arte. Je ne regarde plus TF1 ni ses séries « Amerloques ». On cultive les gens par le bas car avec des séries très violentes comme il en existe sur TF1. De son côté, Stéphane Bern a quand même un auditoire. C’est enrichissant, on y apprend plein de choses. J’ai aussi aimé le Tour de France pour Jean-Paul Ollivier car c’est un livre d’histoire.

« Il y a une adhésion par rapport à ce que j’ai fait et ce que j’ai refusé de faire »

Êtes-vous nostalgique de la télévision de l’époque ?

Je me rappelle des pièces de Au Théâtre ce soir [entre 1966 et 1985 sur l’ORTF puis TF1, ndlr.] ou des émissions avec Bernard Pivot [la plus récente en date, Double Je, entre 2002 et 2005 sur France 2, ndlr.]. C’était de la bonne télévision. Il n’y avait pas toutes ces vulgarités. Ça a vraiment changé.

Envisagez-vous d’autres projets télévisuels ?

Je vis ma vie tranquillement. Je dis toujours : « On part de chez soi le matin, on ne sait pas si on rentre le soir. » Je laisse faire venir les choses et finalement elles se font bien. À mon âge, je pense être encore une privilégiée et je l’apprécie. Je suis déjà en cire au musée Grévin mais je ne suis pas encore raide dans ma caisse [rires].