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Hélène Rollès : « J’étais contre la relation entre Annette et Roger Girard »

Tony Cotte
Publié le 25/04/2013 à 15:56 Mis à jour le 07/05/2013 à 01:36

Elle l’a chanté pendant des années : elle est une fille comme les autres. Ou presque. A l’occasion d’une soirée spéciale avec la diffusion du documentaire « Hélène et les sitcoms », puis du concert encore inédit enregistré à l’Olympia en 2012, Hélène Rollès revient pour Toutelatele sur ses années de gloire et son expérience sur les Mystères de l’amour. Peu à l’aise quand il s’agit de répondre aux questions de la presse, l’interrogée reste fidèle à sa réputation...

Tony Cotte : Vous assurez la promotion d’une soirée spéciale sur AB1, l’occasion d’évoquer une nouvelle fois votre passé. Est-ce un exercice pour lequel vous estimez être rodée aujourd’hui ?

Hélène Rollès : Oui, mais je n’aime pas la promotion. J’aime faire les choses, pas en parler. Nous sommes bien obligés de nous livrer à cet exercice pour faire plaisir aux gens.

Depuis toutes ces années, quelle est la question qu’on vous a le plus souvent posée ?

De la part du public c’est : « Où sont les garçons ? ». Mais ils n’attendent pas de réponse. Tout le monde se croit seul à faire des bons mots, je l’entends donc un milliard de fois. Ça reste gentil...

Cette soirée spéciale est composée d’un documentaire sur les années sitcom, suivi du concert enregistré à l’Olympia en 2012. L’aspect comédie et l’aspect musical semblent indissociables dans votre parcours. Pourriez-vous faire l’un sans l’autre ?

Je pourrais le faire, mais ça ne s’est jamais présenté. Les deux me plaisent. On me propose de chanter, je ne refuse pas ; on me propose de jouer, je ne vais pas refuser non plus.

« Je n’aime pas la promotion »

Interpréter le générique des Mystères de l’amour n’a donc pas été une condition sine qua non pour rester dans la série ?

Pas vraiment. J’entendais souvent cette musique et j’ai eu envie de poser des paroles dessus. J’ai proposé l’idée à Jean-Luc (Azoulay, ndlr) et il m’a laissée faire. On travaille comme ça : à l’envie et sans plan établi.

Quels souvenirs gardez-vous de votre concert à l’Olympia en 2012 ?

C’était merveilleux. Il y a eu beaucoup d’émotion pour ces retrouvailles et un trac énorme, comme d’habitude. Je n’arrive à rien gérer. Même au fil des années, j’ai toujours les genoux qui tremblent.

Au cours de ce concert, vous avez interprété le titre inédit « Sur mon étoile ». Les paroles peuvent être interprétées comme la retranscription d’un état suicidaire (« Ça se passe en général quand tout est égal, quand tu n’as plus d’envies, moi c’est comme ça que je suis partie pour un voyage sans escales » / « J’ai contemplé le monde pour la première fois et suis restée sans voix. En suspension dans l’espace la terre est à tomber... d’amour »)...

On me l’a déjà dit, mais ce n’était pas du tout mon intention. La chanson a simplement été écrite sur le besoin de prendre du recul dans la vie. J’écris mes chansons et ça me fait du bien. Après, chacun peut y voir ce qu’il a envie d’y voir. Je n’ai pas pensé que ça pourrait prêter à ce genre d’interprétation, ni même au suicide, je vous rassure (rires).

Même si vous aimez laisser la place à l’imprévu, un nouveau concert est-il en projet ?

J’ai envie de faire un spectacle. Je ne sais pas quand précisément, mais c’est prévu.

Partie 2 > Son rapport à la célébrité


Vous avez connu la gloire, fidélisé un public et pu profiter d’un silence médiatique de votre propre chef, un luxe quand...

[Elle coupe] C’est un luxe ou une folie. Des gens trouvent que j’ai été complètement idiote d’arrêter au sommet. Si on pense en tant que plan de carrière, effectivement, ce n’était pas terrible. Mais j’ai pensé à moi, comme d’habitude. Je n’ai pas réfléchi plus que ça. J’ai eu envie d’arrêter et je l’ai fait.

Aujourd’hui, quel est votre rapport à la célébrité ?

Je ne sais pas si j’en ai un. Ce n’est pas quelque chose que j’ai voulu. Désormais, je peux sortir de chez moi. Je continue à faire des photos et signer des autographes. On m’aborde comme si j’étais un membre de la famille ; je suis une cousine qu’on n’ a pas vue depuis longtemps. Mais je le fais avec plaisir pour ne pas casser le rêve des gens.

Êtes-vous déjà tombée dans certains pièges inhérents à la médiatisation ?

Non.

Si vous deviez recommencer, referiez-vous tout de la même façon ?

On fait les choses sur l’instant, avec le recul qu’on a. J’ai toujours fait ce que j’ai pensé être bien, même si je n’ai peut-être pas fait tout bien. Je n’y pense pas ; je ne vais pas me torturer l’esprit sur le passé. Je n’aime pas non plus savoir de quoi demain sera fait. Il est important de laisser la place à l’imprévu...

« On trouve que j’ai été complètement idiote d’arrêter au sommet »

Vous a-t-on déjà reproché de ne pas avoir les deux pieds sur terre ?

On m’a toujours dit l’inverse. Je dois ça à ma famille, unie et solide. Ne pas être dans Paris, ça aide aussi. Même si j’y ai vécu 15 ans, j’ai toujours fait les allers-retours. La vie est beaucoup plus détendue en province.

Quels conseils donneriez-vous à des personnalités dont l’exposition médiatique est à la fois soudaine et importante ?

De bien choisir les gens qui les entourent. Il ne faut pas croire ce que tout le monde dit autour de soi. Sans une famille, on peut très vite croire qu’on est les meilleurs et les plus beaux. Si on écoute ceux qui travaillent pour nous, ça frôle parfois le ridicule. Une famille sera toujours plus objective que tous ces compliments.

Partie 3 > Touche pas à mon poste et l’AnnetteGate


Vous semblez afficher un certain recul, à l’inverse de ce qu’a pu dire Christophe Carrière suite à votre passage dans Touche pas à mon poste (« Hélène Rollès, exemple typique de la fille qui n’a aucun humour, aucun recul » - Toutelatele.com - Mars 2013)...

L’émission s’est très bien passée. Il a été très sympathique et m’a dit au revoir. Le lendemain, il a dit que je l’avais traité de je ne sais pas quoi. Il a menti. Je ne sais pas pourquoi il a inventé une histoire. On a rigolé pendant son émission et j’ai dansé avec lui (Hélène semble ici faire référence à Cyril Hanouna, ndlr). Je trouve ça étonnant. Il doit avoir ses raisons. Peut-être regrette-t-il de m’avoir invitée ? Je ne sais pas.

Cette situation est-elle un cas isolé dans votre carrière ?

Il y a dû y en avoir. Mais je ne m’en souviens pas. J’avais même déjà oublié pour Touche pas à mon poste.

Doit-on comprendre que vous ne retournerez plus dans cette émission ?

Je ne vais pas chez les gens qui ne m’aiment pas.

On vous retrouve actuellement à l’antenne de TMC pour les Mystères de l’amour. Êtes-vous satisfaite de l’évolution de la série qui semble se tourner de plus en plus vers la comédie ?

Ça dépend des épisodes. Je préfère la comédie au policier. Je trouve ça plus sympa. Je passe un beau moment avec mes potes à tourner ça. C’est plus de plaisir que du travail.

« L’AnnetteGate ? Moi, ça me choque »

Pour la promotion de la troisième saison, vous aviez accordé une interview à Télé Star au cours de laquelle vous avez affirmé : «  Le personnage central, c’est Jeanne. (...) Elle est jouée par l’épouse du scénariste et producteur, ceci explique peut-être cela...  » Partagez-vous toujours ce sentiment aujourd’hui ?

Ce ne sont pas les mots exacts que j’ai employés. Ça a été monté en épingle. Ce sont des histoires qui n’ont pas lieu d’être. Isabelle a arrêté de toute façon, elle ne tourne que pendant ses vacances. Elle avait envie d’arrêter.

Plus récemment, la série a fait parler d’elle sur les réseaux sociaux pour ce qu’on appelle le « AnnetteGate ». Qu’en avez-vous pensé ?

[Temps d’arrêt] Ah oui pour son couple avec Roger ? Je n’étais pas pour. J’ai prévenu Jean-Luc que ça allait choquer. Il m’assurait que non. J’avais bien raison. Moi, ça me choque. Je ne suis pas la seule et suis bien contente que les gens réagissent comme moi. Ça prouve qu’ils ont quand même un minimum de moralité

Et quand le personnage de Peter Watson dit d’Hélène qu’elle est « sauvage » quand elle fait l’amour, on a du mal à l’imaginer...

Il a dit ça ? Je n’ai pas entendu. [Semblant confondre l’interprète de son personnage :] Des fois il se lâche, il dit des mots. Mais je l’aime bien. Il est Belge. J’aime bien les Belges.

À quelques jours du tournage de la saison 5, vous sentez-vous prête à vous engager au-delà ?

Si tout le monde est d’accord pour faire une sixième saison, on la fait. C’est sympa d’être tous ensemble. Si certains veulent arrêter, ça changerait un peu le truc. Je parle des « vieux », bien évidemment.