Jean-Paul Rouve (Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils) : « Ce que l’être humain est capable de faire est fascinant »


UUn soir, sur la route de Honfleur, après sa journée de travail, Philippe Tessier (Jean-Paul Rouve), père de deux filles, renverse accidentellement un garçon à vélo. Redoutant les conséquences, il laisse l’enfant, qui mourra de ses blessures, sur le bord de la route. Anéanti, le père du garçon, Antoine Harfouche (Sami Bouajila), décide de retrouver l’assassin de son fils... C’est ainsi que commence Ce soir, je vais tuer l’assassin de mon fils , téléfilm, réalisé par Pierre Aknine et adapté du roman de Jacques Expert, que TF1 diffusera lundi 31 mars à 20h50.
« On se dit qu’il fait ça par lâcheté. Après, on se rend compte de tout ce qu’il y a derrière : le poids de la société que l’on a tous, l’image que l’on veut donner est plus importante que l’image de ce que l’on est vraiment. Et là, l’image par rapport à sa femme, à ses enfants, à son entreprise, par rapport à tout. C’est ce poids qu’il a sur les épaules » raconte Jean-Paul Rouve à propos de son personnage.
« Je défends toujours mes personnages, quels qu’ils soient. Il faut toujours trouver l’humain. Si on ne trouve pas l’humain, les personnages n’existent pas. Jouer un salaud, ça ne veut rien dire. Il faut toujours essayer de comprendre le personnage, explique le comédien. Ce qui naît en lui c’est le sentiment de culpabilité et ensuite, très vite, le déni. Je me suis dit : il faut le jouer comme s’il n’avait pas fait ça. »
« Mon obsession sur le tournage a été de ne pas jouer, d’épurer au maximum », raconte Jean-Paul Rouve, se refusant à inclure tout sous-texte dans son jeu. « Le sous-texte est dans la réalisation, le montage et chez les gens qui regardent le film. » Le comportement de son personnage, l’acteur le lie à ces « gens qui tuent et dans l’heure d’après, ils vont au cinéma. Il y a une montée d’adrénaline qui fait perdre le sens des réalités. »
« Je n’ai pas tué ce gamin » a été au cœur de son interprétation, insiste Jean-Paul Rouve. « On était beaucoup dans le quotidien. C’est ça qui rend les choses horribles. Je pense à ces gens en Haute-Savoie, dans le chalet... Et une semaine après, ils sont à la télé [L’affaire Flactif, ndlr.] Ils ont tué la famille. Il y avait du sang partout. C’est dingue ! Et une semaine après, ils sont dans la cuisine. Ce que l’être humain est capable de faire est fascinant. »