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Joy et Ruben, les gagnants du Dîner presque parfait : la meilleure équipe de France

Alexandre Raveleau
Publié le 10/08/2011 à 16:40 Mis à jour le 11/08/2011 à 11:49

Grands gagnants de la Meilleure équipe de France du Dîner presque parfait, Joy et Ruben ont littéralement épaté le jury des 23 chefs (48 étoiles au compteur) lors de la finale sur M6. Tout au long de l’aventure, les deux benjamins de la compétition ont montré toute l’étendue de leurs talents, entre précision, technicité et inventivité. Au lendemain de leur victoire, ils ont accepté de livrer leurs premières impressions « à chaud ».

Alexandre Raveleau : Vous êtes devenue la Meilleure équipe de France du Dîner presque parfait. Comment avez-vous vécu cette soirée ?

Joy : On ne peut être que très content. J’ai revu les images de la finale sur M6. C’était vraiment intéressant parce qu’on a enfin pu découvrir les plats qu’avaient proposés les autres équipes.

Ruben : À chaque fois qu’il y avait une émission, moi j’étais complètement replongé dans la compétition, au point de me sentir presque frustré de ne pas pouvoir y retourner ! J’ai revu toutes les erreurs qu’on a pu faire...

Vous partiez grands favoris par rapport aux autres équipes. Pensez-vous avoir mérité cette victoire ?

Joy : Je pense qu’on s’est plutôt bien débrouillé. Notre faiblesse a toujours été la gestion du temps. On aurait pu perdre à cause de cela parce qu’on a vraiment été limite bien des fois.

Ruben : Pour le dîner des chefs, Stéphane Rotenberg a même demandé à la régie quelles seraient les conséquences si on n’avait pas le temps de finir... Globalement, notre victoire est quand même méritée. Si nous avions perdu, vu ce qu’on dit les chefs, je n’aurais pas trop compris. Il y a bien eu quelques imprécisions, mais on avait au final beaucoup plus de travail et d’audaces de notre côté par rapport à Christelle et Jérôme.

Joy : Je n’avais pas vraiment conscience qu’on pouvait être les favoris. Pendant la finale, on ne regardait jamais nos adversaires. On ne pouvait pas savoir ce qu’ils préparaient.

Ruben : À la fin du tournage, Stéphane Rotenberg nous a avoué qu’on avait été les favoris tout au long de l’émission. La production avait même lancé des paris sur nous !

Le travail en équipe a paru parfois un peu compliqué. Ruben n’a, par exemple, pas toujours été très tendre envers vous...

Joy : J’ai laissé ma susceptibilité de côté. Il valait mieux !

Ruben : En cuisine, je ne regrette rien parce qu’on s’était dit avant le jeu que tout ce qui s’y passait n’était pas la vraie vie, à cause du stress et de la pression. Il fallait l’emporter ! On devait tout se dire. Par contre, je regrette ma réflexion face caméra, quand j’ai dit que la cuisine de Joy était celle d’une ménagère. Je ne sais même pas pourquoi j’ai dit ça. Il devait être tard...

Joy : Nous avions de toute façon le même objectif, donc ses petites réflexions... J’ai laissé courir. Notre équipe a pourtant été sélectionnée grâce à pas mal de petites choses que Ruben n’a pas voulu voir mais c’est pas grave.

Vous avez en effet été déterminante pour les épreuves des fruits, avec le travail du sucre, ainsi que le poulet de Bresse...

Ruben : Quoi ? Sur le poulet, je n’ai pas du tout fait la recette de Joy ! Elle n’était même pas là puisqu’il s’agissait d’un relais. J’ai rattrapé le coup plutôt parce que je ne me voyais pas mixer une volaille de Bresse ! Je ne veux pas être mauvais joueur, mais elle était encore paniquée. Pour le sucre, par contre, c’est vrai.

Vous n’avez pas peur qu’on retienne surtout votre prétention comme trait de caractère ?

Ruben : Au fil des épreuves, plus personne ne faisait attention à son image. On a tous été naturels. Et c’est peut-être ma nature d’être comme ça... Mais je le vis bien parce qu’en réalité, j’étais persuadé qu’on pouvait aller au bout. J’avais confiance en moi.


Quels étaient les points forts et les points faibles de Christelle et Jérôme, vos ultimes adversaires ?

Ruben : Leur entente a joué un rôle très important. Parfois, Jérôme se reposait un peu trop sur Christelle mais globalement leur binôme fonctionnait très bien. Il leur a peut-être manqué un peu d’homogénéité.

Joy : La finale a vraiment été très belle parce qu’on s’entendait tous très bien en réalité. Il n’y a pas eu de coups de couteau dans le dos par exemple. Je suis même passé chez Jérôme hier ! Je regrette juste qu’on n’ait pas pu goûter leurs plats.

De Jean-François Piège, Georges Blanc et Cyril Lignac, lequel des chefs a été de meilleur conseil pour vous ?

Ruben : Je me suis toujours plus identifié à la cuisine de Jean-François Piège. Il fait ce que je voudrais proposer dans mon futur restaurant. Il m’a par exemple bien aidé sur la cuisson du lapin en finale. Il m’a donné une technique pour aller encore plus vite. Si je ne l’avais pas écouté, je serais encore passé pour un prétentieux... (rires)

Joy : Les trois membres du jury ont été très justes. Ils ont toujours cherché à tous nous aider.

Ce concours remporté, la cuisine restera-t-elle toujours une priorité pour vous ?

Joy : À ce jour, je travaille à Rungis. Je fais des corbeilles de fruits et légumes. Ce sont d’ailleurs mes collègues qui m’avaient inscrite au jeu au départ. Aujourd’hui, je ne souhaite pas changer ma vie du tout au tout. Selon les opportunités, si elles se présentent, on verra bien. Il ne faut jamais dire jamais.

Si jeunes, comment avez-vous acquis autant de techniques ?

Ruben : Je cuisine tout le temps depuis trois ans. J’ai acquis les techniques à travers des stages chez des professionnels pendant toutes mes vacances. Bientôt, je vais partir chez Georges Blanc qui a accepté que je vienne dans ses cuisines. C’est une très belle récompense. Après, je pars au Canada trois ans pour finir mes études. Je reprendrai la cuisine après.

Joy : J’ai eu la chance d’avoir une maman qui cuisine beaucoup et qui aime ça. Du coup, j’ai appris un peu dans ses jupes et, lorsque je me suis installée toute seule, il a fallu tout faire moi-même. J’ai commencé avec les livres de cuisine et petit à petit les techniques sont venues. Par contre, je n’ai jamais pris de cours.

Ruben : Ma maman a également eu un rôle très important. Elle m’a toujours laissé faire ce que je voulais. Grâce à elle, j’ai pu vivre ma passion pleinement.

Seriez-vous prêts à participer à un duel l’un contre l’autre ?

Joy : À voir. C’est une question que je ne m’étais jamais posée ! À trop vouloir en faire en un temps imparti, Ruben peut perdre. Je ne pars jamais défaitiste ! Mais, il est vraiment très doué pour son âge.

Ruben : La rencontre peut être intéressante, mais la pression serait énorme de perdre face à elle. Sur une épreuve, tout est toujours possible.

Grégory, l’un des gagnants emblématiques du Dîner presque parfait, a participé à Top Chef sur M6. Seriez-vous partants pour cette expérience ?

Joy : Je ne sais pas... Si on me le propose, pourquoi pas !

Ruben : C’est trop tard pour moi. Je pars au Canada. Par contre, dans trois ans, ce sera avec plaisir.