Koh-Lanta 9 > Raphaële dit tout sur les manipulations

Aurélie Demarcy : En participant à Koh Lanta, avez-vous cherché à vous débarrasser de l’étiquette d’ex-Miss Languedoc ?

Raphaële : J’ai eu envie de prouver que je pouvais me surpasser dans un contexte totalement différent. Mon but était de montrer que la Raphaële bien apprêtée des défilés pouvait aussi se rouler dans la boue pour gagner un totem.

Les concours de beauté demandent un certain esprit de compétition, y trouvez-vous des similitudes avec celui nécessaire à Koh Lanta ?

Je ne suis pas une arriviste et j’ai tendance à voir la moitié du verre plein. Le seul fait d’être sélectionnée pour Koh Lanta ou de participer au concours Miss France, sont des victoires. J’apprécie ce que j’ai sans miser sur ce que je pourrais avoir.

Isabelle est également une ancienne Miss. Avez-vous échangé sur vos expériences respectives ?

Elle n’en n’a jamais parlé, je ne l’ai su qu’après. Moi je l’avais évoqué lors d’une discussion et c’est peut-être pour ça qu’elle m’a prise en grippe dès le départ. Cela aurait été sympa d’échanger sur le sujet, mais en même temps, nous n’étions pas là pour ça non plus.

Vous êtes très citadine, comment avez-vous vécu le contraste avec les conditions de vie sur l’île ?

C’est vrai que je suis une fille de la ville, mais je m’étais mentalement préparée à une expérience rude. La seule chose à laquelle je ne me suis pas faite, c’est le manque d’hygiène, surtout pour une femme !

Effacée au départ, vous avez fait preuve de belles performances. Comment expliquez-vous cette évolution ?

J’ai eu du mal à trouver ma place, d’autant qu’on m’a mise sur la sellette dès le départ. Après la réunification, il n’y avait plus l’effet de groupe et je me suis sentie plus à l’aise. J’ai trouvé des personnes comme Louis-Laurent, Freddy ou Pascal qui me remontaient le moral. Mon regain d’énergie s’est vérifié dans les épreuves.

Malgré le mets alléchant proposé au gagnant de l’épreuve des vers, vous n’avez pu toucher aux yeux de poissons. La faim a-t-elle ses limites dans de telles circonstances ?

Absolument ! J’avais beau être affamée, l’aspect visuel de ces yeux m’a profondément dégoûtée et même pour du foie gras, je n’aurais pu ingurgiter ça.

A l’origine rouge, vous n’avez pas hésité à vous lier d’amitié avec certains Jaunes. N’avez-vous pas craint, à un moment donné, les représailles ?

Forcément, mais avant la réunification on s’était promis de préserver l’équipe des Rouges. J’ai donné ma parole, mais je ne vois pas pourquoi cela devait m’empêcher de sympathiser avec d’autres candidats. Cela ne remettait absolument pas en compte ma ligne de conduite. D’un certain côté, je m’entendais mieux avec les Jaunes et ils me le rendaient bien. Je les ai même trouvés moins manipulateurs que certains ex-Rouges, leurs rapports étaient plus sains. C’est d’ailleurs des gens que je prends plaisir à revoir depuis...

Y a-t-il des personnes avec qui vous ne vous entendiez absolument pas ?

Je ne serai pas aussi radicale, mais c’est vrai qu’il y avait des gens comme Isabelle ou Kader avec qui j’avais moins d’affinités. Ça ne m’a pas empêché pour autant d’avoir des relations politiquement correctes avec eux.

La sortie inattendue de Louis-Laurent vous a-t-elle étonnée ?

J’avais été formelle en disant aux ex rouges que je ne voterais pas contre lui. De leur côté, ils avaient fini par me dire que pour me faire plaisir ils ne le sortiraient pas du jeu. Cet élan de gentillesse m’a semblé louche et finalement, ils l’ont éliminé le soir même. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience qu’ils étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins. Et suite à la sortie de Louis-Laurent, je savais à quoi m’en tenir ! Même si Patrick et Isabelle, le jour de mon élimination, m’avaient assuré que je ne sortirais pas...

Vous étiez très proche de Christina qui a pourtant contribué à votre sortie. Quel regard portez-vous sur son choix ?

Je peux comprendre, mais j’ai du mal à pardonner sa décision. Son unique circonstance atténuante est qu’elle est la seule à avoir eu le courage de m’avouer avant le conseil que j’allais être la sortante. Patrick et Isabelle, eux, ont fait des promesses à tout va, sans jamais les tenir. Maintenant que je suis sortie, je me rends compte que même si j’ai fait les frais de quelques manipulations, mon intégrité dans Koh Lanta a été ressentie par le public et c’est là ma vraie victoire.

Quelle est votre réaction lorsque ces derniers s’acharnent sur le jeu de Rodolphe pendant l’épreuve des cerceaux ?

C’est de l’anti-jeu par excellence. L’esprit sportif nécessite de tout donner pour atteindre son but, mais en aucun cas de s’acharner sur un participant pour l’empêcher d’atteindre le sien. Cet épisode reflète parfaitement leur comportement dans l’aventure.

Peut-on dire que cette saison est celle de toutes les manipulations ?

Les stratégies de cette édition ont été très lourdes à gérer. Dès le premier jour, certaines personnes ont fait des alliances pour tenter de se protéger. C’est pour cette raison que je souhaite voir Fabienne remporter Koh Lanta. C’est, à mes yeux, la plus méritante du quatuor final.

Si vous deviez retenir un bon et un mauvais souvenir de l’aventure, quels seraient-ils ?

Le meilleur moment reste le totem remporté et dédié à ma mère. Quant aux mauvais, il y en a trois : ma mise sur la sellette au premier conseil. Le jour où Isabelle, à qui j’avais laissé ma place pour la réunion des ambassadeurs, m’a rendu plus ou moins responsable de l’élimination d’Alexandre, disant que je ne l’avais pas correctement briefée sur les conséquences de « la mort subite », et enfin, la sortie de Louis-Laurent.