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Laurent Weil, monsieur cinéma de Canal +

Aurélie Demarcy
Publié le 23/02/2007 à 00:18 Mis à jour le 22/02/2015 à 23:28

Les 24 et 25 février, le cinéma est mis à l’honneur puisque se succèdent La cérémonie des César pour la France et celle des Oscars aux Etats-Unis. Une fin de semaine dédiée au septième art, mais également deux journées marathon pour notre le monsieur cinéma de Canal +, Laurent Weil. Au cœur de ces deux événements annuels, il commentera les Oscars, aux côtés de Sami Bouajila, Roschdy Zem et Bernard Blancan. Gros plan sur cet expert du grand écran.

Aurélie Demarcy : Vous allez présenter les César le 24 février et les Oscars, le 25. C’est un week-end marathon. Comment s’organise-t-il ?

Laurent Weil : Avant la diffusion des César, j’accueille et interviewe les nommés et les personnalités qui vont venir remettre des prix. Puis j’enchaîne avec l’enregistrement de l’émission spéciale - en compagnie des lauréats - qui sera diffusée dimanche sur Canal +. Quelques heures après je m’envole pour Los Angeles pour commenter les Oscars. Et le lendemain, des duplex sont prévus dans La Matinale et Le Grand Journal.

Aurélie Demarcy : Quels sont vos pronostics en ce qui concerne les récompenses ?

Laurent Weil : Pour les César comme les Oscars, c’est très ouvert. Il n’y a pas vraiment de film qui fasse l’unanimité cette année. J’espère que Guillaume Canet avec ses huit nominations pour Ne le dis à personne récoltera quelques César. J’aime beaucoup également Je vais bien ne t’en fais pas, La tourneuse de pages, le film d’auteur Lady Chatterley qui devrait également rafler quelques récompenses. Concernant les Oscars, Babel et Blood Diamond devraient être primés. Ensuite, ça va dépendre des catégories. Forest Whitaker, qui a été récompensé par un Golden Globe, est excellent dans Le dernier roi d’écosse. Pour ce qui est du meilleur film étranger, on retrouvera Indigènes face à La vie des autres et Le labyrinthe de Pan de Del Toro. Ca risque d’être assez serré.

Aurélie Demarcy : Vous présentez la rubrique cinéma dans le Grand Journal. Comment se passe votre collaboration avec Frédéric Beigbeder et Ariane Massenet ?

Laurent Weil : Très bien ! C’est une des raisons pour lesquelles le programme fonctionne. Il s’opère une synergie autour de la table, on a de vrais atomes crochus ce qui alimente le climat détendu qui se dégage de l’émission. Je connais Frédéric depuis vingt ans et c’est quelqu’un avec qui j’ai beaucoup de plaisir à travailler. Ariane, je l’ai découverte sur Le Grand Journal, notre entente est parfaite, le tout avec Michel Denisot comme chef d’orchestre qui gère ça parfaitement bien.

Aurélie Demarcy : Vous vous dites introverti, le fait de passer à la télé est un moyen d’y remédier ?

Laurent Weil : Oui, au début ça m’a très certainement servi de thérapie car c’était vraiment un exercice contre nature. D’ailleurs, mes premières années à M6 ont été très douloureuses et m’ont demandé un véritable effort. Certains font du théâtre, d’autres de la musique, moi ça a été de la télévision mais comme j’ai toujours voulu être journaliste, ça restait dans mes cordes. Aujourd’hui ça va beaucoup mieux, je suis épanoui et ravi.


Aurélie Demarcy : Vous avez commencé par être chroniqueur sportif. Pourquoi vous êtes vous orienté vers le cinéma ?

Laurent Weil : C’est un hasard de la vie. Après la fermeture de l’agence de presse pour laquelle je travaillais, j’ai postulé pour être journaliste à Hit FM, une radio spécialisée dans le cinéma. En quelques mois, j’ai remis ma culture cinématographique à niveau et je suis devenu un spécialiste du cinéma. Cela dit ça ne fait pas de moi un cinéphile, je n’ai absolument pas envie de réaliser, ou de jouer. C’est le journalisme qui m’intéresse par-dessus tout.

Aurélie Demarcy : Votre entourage vous sonde-t-il avant de se décider sur le choix d’un film ?

Laurent Weil : C’est en général la première question qu’on me pose dans un dîner : Quel est le film à voir ? (rires). Le seul souci est que je visionne les longs-métrages un ou deux mois avant leur sortie dans des projections de presse donc je ne sais jamais lorsqu’on m’interroge, quels sont ceux qui vont sortir ou qui sont sortis. Les gens pensent que je suis à la page mais pas du tout, j’ai toujours du mal à me repérer, c’est un peu compliqué (rires).

Aurélie Demarcy : Dans Voici, vous avez déclaré que L’île aux trésors avec Gérard Jugnot et Alice Taglioni était un film raté et que vous n’aviez pas aimé Jacquou le croquant. Pourquoi ces films ne vous ont pas plu ?

Laurent Weil : Pour L’île aux trésors, je trouve un peu dommage que le réalisateur ne soit pas allé plus loin dans la parodie car du coup le film navigue entre deux eaux. Dans Jacquou le croquant, c’est l’univers en deux parties qui pêche. D’ailleurs je crois qu’à la base, il voulait faire deux films avec Jacquou enfant et Jacquou adolescent. Cette scission au niveau du montage est un peu déséquilibrée mais cela dit concernant le cadre, il y a vraiment un savoir faire indéniable avec des plans magnifiques.

Aurélie Demarcy : Quel est le film qui vous a le plus marqué ?

Laurent Weil : Il y en a beaucoup mais j’ai commencé à m’intéresser et à aimer le cinéma avec A l’est d’Eden d’Elia Kazan. C’est certainement celui qui m’a le plus touché enfant et qui aujourd’hui encore m’accompagne. La façon dont il a été tourné, ses acteurs, et tout ce dont il est porteur thématiquement parlant, en font un film marquant.

Aurélie Demarcy : Quel regard portez-vous sur les fictions françaises ?

Laurent Weil : Très sincèrement, je n’en regarde aucune. D’abord parce que je passe mon temps à voir des films au cinéma, et ensuite parce que je suis un consommateur assidu de football. Je suis plus championnat de Ligue1 que séries télé, toutes chaînes confondues.

Aurélie Demarcy : Et sur la télé qui se veut proche de la réalité ?

Laurent Weil : Je regarde très peu la télévision également. Les rares fois où je suis tombé sur la Star Academy ou Nouvelle Star, j’y suis rarement resté plus de 40 secondes. C’est peut-être un problème de génération, je ne me sens absolument pas concerné par ce genre d’émission.