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Mayim Bialik (Amy) et Melissa Rauch (Bernadette) : « Avec Big Bang Theory, le geek est devenu chic »

Claire Varin
Publié le 06/09/2014 à 19:24 Mis à jour le 15/09/2014 à 23:35

Avec Kaley Cuoco, Melissa Rauch et Mayim Bialik forment le trio féminin de la sitcom à succès, « The big bang theory », créée par Chuck Lorre. Pour Toutelatele, les interprètes de Bernadette et Amy ont partagé leur geek attitude. Rencontre.

Claire Varin : Quelle est, selon vous, la force de The Big Bang Theory ?

Melissa Rauch : La qualité de l’écriture est la clé de la série et de son succès. Chuck Lorre, Bill Prady, Steve Molaro et les autres scénaristes font un travail remarquable. Ils ont créé ce formidable univers. C’est une comédie incroyablement bien écrite.

Y a-t-il de la place pour l’improvisation ?

Mayim Bialik : Melissa est bien meilleure que moi à cet exercice. Mais on n’improvise pas sur la série. Tout ce qu’on le voit à l’écran est écrit sur le papier. C’est très écrit. Chaque mot compte.

Melissa Rauch  : Les mots sont comme les ingrédients d’une recette. S’il en manque un ou qu’il y en a un peu trop, vous ratez le plat. C’est assez strict, c’est vrai.

Vous sentez-vous proche de cette communauté geek ?

Mayim Bialik  : Oui, je suis moi-même une geek. J’adore les comic-books de science-fiction. J’ai passé mon enfance à traîner dans les librairies spécialisées. Je suis aussi une neuro-scientifique. On peut donc dire que cette série est faite pour les gens comme moi. (rires)

Melissa Rauch : Je suis définitivement une geek ! Pas une scientifique, mais plutôt une grande fan de comédie. Plus jeune, j’étais obsédée par le stand-up et les comedy albums enregistrés par Woody Allen ou Bill Cosby. J’étais vraiment obsédée par tout ce qu’ils faisaient.

Pensez-vous que la série a changé l’image des geeks ?

Melissa Rauch  : Absolument, être geek est devenu chic ! (rires) La manière dont The Big Bang Theory embrasse la culture et les différences : on n’avait jamais vraiment vu des personnages comme ceux-là à la télévision. S’il y en avait eu avant, ma vie à l’école aurait peut-être été plus simple.

« La qualité de l’écriture est la clé de la série et de son succès »

Comprenez-vous toutes les références faites dans la sitcom ?

Mayim Bialik : Je ne connais rien de la pop culture alors j’interroge Melissa. Et parfois, elle me demande de lui expliquer les références scientifiques. C’est important pour les auteurs que tout soit exact, en particulier pour tout ce qui concerne les sciences. Nous avons un consultant, Dr Saltzberg, qui est un professeur de UCLA. Mais, c’est amusant lorsque j’écoute les garçons répéter les termes techniques pour eux ce ne sont que des mots alors que moi, j’ai besoin de connaître le concept. (rires)

Est-ce important, pour vous, de représenter des femmes geeks à l’écran ?

Mayim Bialik : En tant que scientifique, je trouve ça génial que nos personnages puissent représenter les femmes de sciences. Je crois qu’il y a plusieurs genres de femmes représentés à la télévision. À l’évidence, le personnage de Penny (jouée par Kaley Cuoco) est un type de femme. Celui de Melissa et le mien sont deux autres genres. Bernadette est un peu la poupée. Elle est plus féminine. C’est un personnage plutôt traditionnel. En revanche, Amy est un type de personnage que l’on voit moins souvent (son asociabilité et son manque de goût pour la mode). C’est important de représenter ces différentes femmes parce qu’elles existent.

Partie 2 > Amy frustrée ? / Les envies pour la suite


Vos personnages ont apporté un équilibre à la sitcom, qui était très masculine au début…

Mayim Bialik : Cela fait aussi partie de l’intérêt de The Big Bang Theory. Penny était la seule femme et elle n’était pas une nerd comme les garçons. Grâce à Bernadette et Amy, on a pu voir une autre facette du personnage. C’est bien de la voir aussi interagir avec des femmes. Nos personnages ont une relation d’amitié avec Penny. Maintenant, elles existent en dehors des garçons.

Melissa, pensez-vous que Howard et Bernadette vont se marier ?

Melissa Rauch : Je l’espère, je voudrais garder mon emploi. (rires) Je veux rester positive et croire qu’il y a quelque chose de spécial entre eux. Ils ont toujours réussi à naviguer entre les hauts et les bas de leur relation. Parfois, il se passe des choses inattendues. Les scénaristes font un travail fantastique en choisissant de bons retournements de situations. Par exemple, Bernadette adore les enfants et il s’avère que Howard ne les aime pas du tout. C’est intéressant de voir comment les choses vont évoluer.

« Les fans apprécient l’ambiguïté »

Sheldon est un personnage asexué, mais ce n’est pas le cas de votre personnage. Amy est-elle frustrée ?

Mayim Bialik : On explore un peu de cette frustration dans la saison 4. Puis, on développe davantage leur relation dans la saison 5. C’est une relation adorable. C’est l’union de deux esprits. Souvent les gens me disent que mon personnage est un stéréotype négatif de la femme geek. Au contraire, c’est formidable que Sheldon ne mentionne jamais son apparence ou s’il me trouve attirante. Ce qui l’attire est à l’évidence dans mon personnage, c’est son intellect et sa personnalité. Mais, il est vrai qu’Amy est influencée par Penny et Bernadette. C’est un peu la beauté de cette relation féminine. Penny et Bernadette lui apprennent à découvrir ses désirs.

Qu’espérez-vous pour la suite de la série ?

Mayim Bialik : Les fans apprécient l’ambiguïté et ils aiment voir Jim Parsons faire le show. J’espère que ces éléments qui font le succès de la sitcom ne disparaîtront pas. Il est important que le personnage de Sheldon reste vrai par rapport à ce que les fans attendent. Mais, il est aussi important que les autres personnages maintiennent l’équilibre de la série.

Mayim, quel souvenir gardez-vous de votre expérience sur la série des années 80 Petite Fleur ?

Mayim Bialik : C’était une période joyeuse. L’atmosphère était très positive. Nous étions très jeunes. Ce n’est pas toujours facile de grandir à Hollywood. Et l’adolescence est une période difficile pour chacun. Mais nous avons été très chanceux qu’aucune drogue ne traîne sur le plateau. Nous étions tous très sains. Les gens continuent de me parler de Petite Fleur et j’en suis heureuse. Ce sont de très bons souvenirs.