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Oscars 2013 : tous les pronostics et les enjeux selon Laurent Weil

Alexandre Raveleau
Publié le 24/02/2013 à 19:20 Mis à jour le 22/02/2015 à 23:25

Vendredi aux César depuis le Châtelet, dimanche aux Oscars à Los Angeles, Laurent Weil connaît traditionnellement une fin février plutôt chargée. Sur Canal+, Monsieur Cinéma est sur tous les fronts, entre Cérémonie, Croisette et Rencontres dominicales en clair. A quelques heures des Oscars, Laurent Weil revient sur les enjeux et les coulisses de cette soirée.

Alexandre Raveleau : Chaque année, fin février rime avec César et Oscars. Sur Canal+, la mécanique semble bien huilée à l’antenne. Comment se déroule votre week-end ?

Laurent Weil : Avant toute chose, il faut préciser que c’est le week-end où je n’ai absolument pas le droit d’être malade ! (rires) Dans les faits, je n’ai pas le choix de me poser trop de questions entre le lancement des César au Grand Journal le vendredi et mon retour des Oscars. Il y a une espèce d’énergie qui se créée, et qui me porte, pendant 72 heures.

Quel est votre programme de ce dimanche ?

Dans la nuit des César, je suis en montage des interviews des lauréats et remettants. Après, je prends le premier avion pour Los Angeles. Je dors. En général, je vais directement en répétition et on enchaîne ensuite les cinq heures de direct avec Didier Allouch. C’est très long, d’autant que nous avons d’abord deux heures de tapis rouge. Et si, l’an passé, nous avions près d’une centaine de Français sur place, cette fois-ci, il va falloir meubler... Après la fin du show, j’enchaîne avec La Matinale et puis le lundi soir Le Grand Journal pour le debrief.

Votre coeur balance-t-il pour les César ou plutôt les Oscars ?

Lorsque j’ai commencé l’exercice, mon coeur balançait clairement pour les Oscars. Depuis deux ou trois ans, je trouve que nous n’avons plus rien à envier aux Américains au niveau de la cérémonie. Antoine (de Caunes ndlr) fait un très bon boulot. Après, ce qui change fondamentalement une soirée, c’est la salle. Aux États-Unis, malgré les guerres intestines, tous les acteurs sont là pour célébrer le cinéma. En France, l’ambiance est bien souvent glaciale.

Que sait-on du show que prépare Seth MacFarlane, le maître de Cérémonie des Oscars 2013 ?

S’il est totalement inconnu chez nous, il a signé l’un des succès de l’année, Ted. L’ours du film devrait très certainement apparaître sur la scène à ses côtés. Et il allume sévère ! Dans l’ensemble, ça risque d’être assez drôle, beaucoup plus dans le stand up. Ce que j’aime bien chez Seth MacFarlane, c’est qu’il n’a rien à perdre.

Est-il possible de rivaliser avec les numéros de Billy Crystal ?

Billy Crystal a effectivement marqué les grandes heures des Oscars, même si je l’ai trouvé un peu vieillissant l’année dernière. Il ne faut pas oublier que Hugh Jackman, en 2009, avait lui aussi été formidable. Après la catastrophe absolue de James Franco et Anne Hathaway, ils ne peuvent pas faire pire ! C’était pathétique.

« Mon choix personnel irait vers Argo que j’aime beaucoup. Ben Affleck fait une carrière de réalisateur vraiment formidable »

Emmanuelle Riva, nommée dans la catégorie Meilleure actrice pour Amour, a-t-elle une chance de l’emporter ?

Très sincèrement, je ne pense pas. Jessica Chastain (Zero Dark Thirty ndlr) sera très dure à aller chercher. J’ajoute, que je trouve bizarre que Marion Cotillard ne soit pas nommée. Dans De Rouille et d’os, elle est exceptionnelle. Dommage, parce qu’elle est incroyable.

Qui sera, selon vous, le grand gagnant de cette soirée ?

Mon choix personnel irait vers Argo que j’aime beaucoup. Ben Affleck fait une carrière de réalisateur vraiment formidable. Je le compare un peu à Guillaume Canet. Ensuite, les prix risquent de se répartir entre Django avec Christopher Waltz et Lincoln pour Steven Spielberg et Daniel Day-Lewis. Dans tout ça, il y a deux films que je n’aime pas : Les Misérables, d’un ridicule absolu, et L’Odyssée de Pi dont je ne suis pas très fan.

Dans un autre registre, vous présentez également chaque dimanche matin Rencontre de cinéma, en clair. Peut-on parler de promotion quatre étoiles pour vos invités ?

Il faut juste savoir que les Rencontres sont liées aux partenariats de Canal+. Je ne suis pas toujours décisionnaire sur les choix des films que nous présentons. J’assume complètement le côté promotion. Je préfère donner la parole à des réalisateurs et des acteurs pendant 25 minutes, plutôt que faire une émission critique qui défoncerait. Ce n’est pas mon fond de commerce. Pour la Rencontre, je veux surtout instaurer une discussion. À vrai dire, je ne prépare pas grand-chose. Les réponses m’amènent vers d’autres territoires. Des fois ça marche, d’autres fois, c’est un peu du ronron promo. Il n’y a plus d’émissions de cinéma à la télévision. Je me bats pour qu’on puisse garder cette place. Je fais tout sauf me plaindre. Je fais un très beau métier et j’en suis le premier conscient.