Toutelatele

Tex (20 ans des Z’amours) : « Si France 2 veut arrêter demain, ils peuvent le faire »

Par
Directeur de la publication
Publié le 12/02/2015 à 11:21 Mis à jour le 25/03/2015 à 12:38

Depuis février 1995, France 2 propose quotidiennement son jeu de dating « Les Z’amours ». 20 ans de présence à l’antenne, dont 15 pour son animateur Tex, avec plus de 17 000 couples candidats pour 20 000 questions posées et des milliers de coups de carton sur la tête. A l’heure où la télé évolue, « Les Z’amours », avec son million de fidèles, semblent insubmersibles. Pour Toutelatele, Tex dresse le bilan.

Jérôme Roulet : Vous célébrez les 20 ans des Z’amours et vos 15 ans à la tête de l’émission. L’animateur de la version américaine a tenu près de 20 ans. Êtes-vous prêt à relever le défi ?

Tex : Je trouverais ça super bien ! J’ai changé d’avis au fur et à mesure que j’ai présenté cette émission. Au départ, je voulais le faire pour rentrer dans le monde de la télévision et après je me suis dit que j’allais faire ça pour être celui qui allait rester le plus longtemps. C’est pour ça qu’à chaque fois qu’on m’a proposé autre chose j’ai dit non. Et j’ai une chance énorme, c’est l’émission qui me ressemble le plus, donc ça me va très bien.

Pourquoi Les Z’amours n’ont pas les honneurs d’un prime pour leurs 20 ans ?

Ça a été ma demande depuis à peu près deux ans, car j’aurais eu un casting de folie. On aurait fait ça avec trois ou quatre couples de stars. Mais malheureusement on n’a pas été suivi. Donc à un moment donné, ça ne sert à rien... Mais, je suis persuadé que c’est un carton si on le refait !

Que proposerez-vous dans les deux émissions spéciales du 13 et 14 février ?

Dans la première, on retrouve trois couples qui ont participé au jeu il y a 15/20 ans, un avec moi et deux autres avec Jean-Luc Reichmann (premier présentateur du jeu, ndlr). On voit où en sont les couples. Et puis, on repose les mêmes questions en comparant avec les réponses d’antan. Le 14 février, des candidats participeront dans leur tenue de mariage. Et toute cette semaine, on propose des archives.

Les Z’amours est un jeu qui alimente les bêtisiers de toutes les chaines. Comment l’expliquez-vous ?

Oui c’est vrai ! Les gens se lâchent quand ils parlent d’amour, ils sont naturels. Le thème est indémodable et inépuisable. On le voit aujourd’hui avec 4 mariages pour 1 lune de miel ou L’amour est dans le pré, et pourtant on a été les premiers sur le créneau. Et puis, en ce moment, le divertissement est une chose fondamentale. On fait un excès de magazines anxiogènes, il faut développer du divertissement et de la rigolade.

« Les audiences c’est important, mais je ne veux pas être esclave de ça »

Certains candidats ne sont-ils pas là pour simplement faire le show ?

Oui, mais on ne peut pas leur en vouloir puisqu’ils font face à un animateur qui vient faire le show ! Et je ne dirais pas que « certains en tiennent une couche » comme j’ai pu lire dans Télé 7 jours (Tex parle de sa dernière interview accordée à l’hebdomadaire, et est mécontent de cette expression qui lui a été associée, ndlr). Jamais je n’aurais parlé des gens de la sorte. Ça m’a fait drôle de lire ça. Je respecte énormément les candidats. Ce sont eux qui font le show. Je ne pourrais pas faire cette émission si je pensais ça des gens.

Depuis le 26 janvier, Les Z’amours rassemblent plus d’un million de fidèles pour 19.4% de part d’audience. C’est en progression sur un an et vous creusez l’écart avec la concurrence. Êtes-vous fier de ce leadership ?

Avec ce qui se passe, c’est même exceptionnel ! Des efforts ont été faits et on est récompensé. Les dernières améliorations ont été effectuées au niveau des questions et sur le style de l’animation. On travaille le fond, et la forme s’en ressent. On fait évoluer cette émission en suivant le cours du temps. On est content que ça marche et que la chaîne continue à nous faire confiance.

Avez-vous les yeux rivés quotidiennement sur les audiences ?

Les audiences c’est important, mais je ne veux pas être esclave de ça. Je me tiens plutôt au courant de ce qui fait rire les gens, c’est ma came ! Je suis un déconneur, je n’observe pas la misère du monde. Je vends de la déconne, il faut amuser les gens et leur vider la tète avec du divertissement. J’évite donc toutes les choses anxiogènes. Je veux que cette émission soit un spectacle permanent sans en être la vedette puisque ce sont les candidats. Je crois qu’on réussit assez bien.

« Les Z’amours suivent inévitablement l’évolution de la société »

Avez-vous carte blanche sur l’émission ?

Ça serait exagéré de dire qu’on me laisse tout faire. J’ai poussé quelques limites. Mais je discute beaucoup et je défends mes positions. Je me permettrais toujours de faire les accents, je ne pense pas que ce soit stigmatisant. Je raconterais toujours des histoires, car elles appartiennent à tout le monde. Et je ne me prendrais jamais au sérieux. Au début, on m’a dit qu’il fallait rentrer dans les clous comme certains amis animateurs que j’ai vus changer ou évoluer. Mais moi je m’en fous, je fais ce que je sais faire, je suis un mec de spectacle.

Après quinze ans aux commandes de la même émission, n’avez-vous pas envie de tourner la page ?

Non ! La seule chose qui pourrait me lasser c’est qu’en ce moment on tourne sept émissions par jour pour des raisons économiques. Au bout de la cinquième de la journée, l’envie on va la chercher ailleurs, c’est une grosse accumulation de fatigue. C’est dommage pour la qualité de l’émission, mais on s’y fait. Dire que je me bagarrais pour en enregistrer cinq par jour il y a 5 ans, et maintenant j’en ai sept (rires) !

Un nouveau jeu de matinée va être testé sur France 2. Une menace ne plane-t-elle pas sur Les Z’amours ?

S’ils veulent nous arrêter demain, ils peuvent le faire. Je suis préparé à ça depuis le début ! Après je pense que ça mériterait de rester à l’antenne pendant encore une bonne dizaine d’années. Les Z’amours suivent inévitablement l’évolution de la société avec, aujourd’hui, l’amour numérique !

Vous prenez rendez-vous avec le public pour les 30 ans en 2020 ?

Si on me le demande c’est oui, il n’y a aucun doute là-dessus ! Tex aux Z’amours jusqu’à la fin des temps ! (rires)