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Xavier Gandon, directeur de l’antenne et des programmes de D17 : « Cartman et Vincent Desagnat vont dynamiter le Morning ! »

Robin Girard-Kromas
Publié le 12/07/2013 à 13:10 Mis à jour le 22/07/2013 à 12:20

Après avoir dressé le bilan de D8 pour cette saison 2012 /2013, Xavier Gandon en a fait de même pour D17, chaîne dont il est également directeur de l’antenne et des programmes. Du nouveau Morning en passant la musique, les séries, les rediffusions de programmes de D8 et le partenariat avec MTV, retour sur une saison qui laisse entrapercevoir des changements plus poussés.

Robin Girard-Kromas : Quel bilan dressez-vous des premières audiences de D17 ?

Xavier Gandon : On est très content. On a commencé à effectuer des modifications sur D17 qu’un peu plus tard dans la saison, car les équipes étaient plus concentrées sur D8 à la rentrée. On se rend compte aujourd’hui que le trend de croissance de D17 est assez bon : on a récupéré la chaîne à 1.2% et on est monté à 1.4% en mai-juin. On voit qu’on est sur une montée en puissance de la grille, c’est assez satisfaisant. Ce résultat est d’autant plus encourageant dans un environnement où toutes les chaînes de la TNT baissent entre janvier et juin, avec D8 qui prend un point et les six nouvelles chaînes qui en prennent deux.

Quelle est véritablement la ligne éditoriale de D17 ?

Elle se construit autour de deux thèmes majeurs, la musique et l’Entertainment au sens large, que ce soit via de la fiction, du manga et des émissions de flux. Globalement, on s’adresse aux 15-49 ans. En journée, on est plus sur des cibles plus jeunes, autour de la musique et des séries, tandis que sur la soirée, on a une offre un peu plus large avec des fictions qui visent plutôt les 25-49 ans.

On a souvent dit que Canal ne voulait pas de D17. Estimez-vous que la chaîne possède un véritable potentiel d’audience avec ses quotas musicaux ?

On nous disait la même chose lorsqu’on a repris D8 ! Bien sûr, on n’a pas les mêmes objectifs, car on est sur le canal 17, mais si on regarde dans le détail, la musique et les Tops font partie des programmes performants le week-end, le Morning fonctionne bien... Si on veut atteindre 3 ou 4%, ce sera un problème, mais pour une chaîne qui fait aujourd’hui 1.4% et qui demain fera peut-être 1.7%, ce n’est pas un frein.

Avez-vous demandé à réduire vos objectifs en terme de musique comme on a pu l’entendre ?

Il y a des discussions en cours pour offrir à la musique une exposition plus qualitative.

Depuis la reprise par Canal +, les magazines musicaux comme Star Story ont été relégués en troisième partie de soirée au profit de téléfilms, films ou séries....

Sur Star Story, on a préféré consacrer les cases de prime time musicaux à des cérémonies live sur lesquels on a investi de l’argent. Plutôt que faire des documentaires autour de la musique, on mise sur des évènements forts et identitaires. C’est quelque chose qu’on a commencé cette année, en diffusant les American Music Awards et les Brit Awards. On a d’ailleurs réalisé de belles performances sur ces programmes là. On va donc continuer avec cette politique la saison prochaine.

Outre ces cérémonies, D17 a également rediffusé Nouvelle Star et Popstars. Pour cette dernière, les performances ont été particulièrement désastreuses (tout juste 60 000 téléspectateurs le 28 juin)...

Certains programmes fonctionnent mieux que d’autres ! Sur la multi-diffusion de Nouvelle Star, les audiences avaient été très positives sur D17. C’était intéressant, car ça avait permis au programme de rencontrer un autre public que sur D8. Pour Popstars, le démarrage a été plutôt bon, mais les audiences ont baissé sur D8 et du coup ça a été le cas aussi sur D17.

« On est sur une montée en puissance de la grille »

D17 possède assez peu de visages pour incarner sa grille...

Ça fait partie de nos axes de réflexion pour la rentrée.

Pourquoi avoir choisi Cartman et Vincent Desagnat pour succéder à Gérard Baste et Johanna Lefèbvre au Morning de la chaîne ?

Ce sont deux comédiens de grand talent, l’un en télévision, l’autre en cinéma. On a connu Cartman avec Touche pas à mon Poste !. Le projet était en discussion avec lui pour une nouvelle formule du Morning. Ça lui a plu tout comme à Vincent Desagnat qui faisait des happenings avec lui.

La nouvelle émission sera produite par H2O, la société de production de Cyril Hanouna. Cela signifie-t-il que la formule du Morning va évoluer ?

Dans le cadre de la montée en puissance de D17, on veut une formule plus enrichie, plus créative que ce qu’on avait auparavant. Cartman et Vincent Desagnat ont carte blanche pour réinventer le Morning TV. On est ravis de leur arrivée. Ils vont dynamiter la case !

Partie 2 > Les séries et les mangas


Pour les fêtes, le duo du Morning Star a présenté des prime time spéciaux (« Les meilleurs moments »). Comptez-vous renouveler l’opération ?

On y réfléchit encore. On a vraiment une politique de divertissement générationnel qui est très efficace autour de ce type de programmes rigolos type Le Zap ou Les meilleurs moments.

Après Pretty Little Liars, comptez-vous poursuivre cette politique de séries « adolescentes » inédites sur D17 ?

C’était un premier pas dans une démarche qui va être la nôtre, à savoir une programmation identitaire et exclusive et pas seulement adolescentes en matière de séries. C’était une première étape qui a bien fonctionné avec des performances particulièrement bonnes sur les cibles féminines et jeunes. Cela nous encourage et nous proposerons l’année prochaine une line-up de séries inédites et exclusives D17 pour un public de 15-49 ans.

Vous proposez en prime time la série française Commissaire Moulin. Quelle est la cohérence de ce programme avec votre ligne éditoriale ?

Nous avons des quotas de diffusion à respecter comme toutes les chaînes. On a donc préféré consacrer une case par semaine à la fiction française, où on s’adresse à un public différent. Par ailleurs, Commissaire Moulin reste une série assez moderne dans son écriture, plutôt polar. Beaucoup de scénarios sont signés Olivier Marchal.

Les téléfilms érotiques connaissent un grand succès sur D17 le dimanche soir. Font-ils partie de l’ADN de la chaîne ?

Non, c’est simplement une case hebdomadaire le dimanche soir en deuxième partie de soirée qui s’inscrit dans la tradition de l’ancienne case de M6. On rediffuse souvent des téléfilms qui avaient été produits par la chaîne à cette époque.

« Nous allons proposer des séries inédites et exclusives D17 pour un public de 15/49 ans »

Les mangas occupent une place très importante sur la grille de D17. Comptez-vous continuer à proposer ce type de programme l’année prochaine ?

Cela fait partie de nos axes de réflexion. On va vraisemblablement garder une politique de mangas sur la grille, mais en se concentrant sur les épisodes inédits. Nous serons donc moins dans une approche de rediffusions du lundi au vendredi. On gardera notre rôle de prescripteur de mangas, mais à priori nous proposerons autre chose à nos téléspectateurs en access du lundi au vendredi.

D17 a annoncé un partenariat avec MTV en début d’année. Pour autant, la chaîne n’a proposé qu’un seul programme issu de ce catalogue, Pimp my ride...

Nous prévoyons de diffuser des nouveautés issues de ce partenariat à la rentrée.

Quel est votre objectif pour la saison prochaine ?

Il n’y a pas d’objectif précis si ce n’est arriver à construire une grille de plus en plus attractive pour atteindre le seuil symbolique des 1.5% de part de marché. Nous ne voulons pas faire des « coups » en grimpant un seul mois, mais mettre en place une vraie dynamique de progression des audiences.

 Xavier Gandon dresse le bilan de la saison de D8 et revient sur les enjeux de la rentrée