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Sophie Audouin-Mamikonian révèle tous les secrets de Tara Duncan

Aurélie Demarcy
Publié le 08/10/2010 à 16:31 Mis à jour le 08/10/2010 à 20:21

Alors que l’œuvre littéraire Tara Duncan est un véritable phénomène, avec plus de 7 millions de livres vendus à travers le monde et huit tomes déjà parus, M6 a pris le parti de porter le succès à l’écran sous forme de série animée. Une nouvelle aventure pour l’auteure de la saga, Sophie Audouin-Mamikonian qui, forte d’un humour et d’une passion à toutes épreuves, est revenue pour Toutelatele.com sur la genèse et les projets futurs de la petite sœur d’Harry Potter...

Aurélie Demarcy : Comment est née l’idée Tara Duncan ?

Sophie Audouin-Mamikonian : Je venais d’avoir ma première fille en 1987. Je pensais que ça allait être l’apocalypse, mais pas du tout ! Elle dormait 14 heures par jour et du coup je m’ennuyais comme un rat mort ! J’ai donc relu Shakespeare, notamment Le Songe d’une nuit d’été et me suis demandée d’où provenait la magie de Puck le lutin, Obéron et Titania. Si l’auteur situait la scène à Athènes, j’ai imaginé qu’elle pourrait venir d’un « autre monde », nom de celle qui a vu naître Tara Duncan...

Finalement, vous teniez donc votre personnage avant même la création d’Harry Potter...

Oui, 17 ans plus tôt ! Mais les éditeurs pensaient que ça ne marcherait jamais. Le genre de la Fantasy n’était pas d’actualité jusqu’à l’arrivée d’Harry Potter, que je remercie (rires). Je pense d’ailleurs, que ce genre littéraire connaît actuellement son âge d’or. Des enfants aux adultes, la Fantasy intéresse tous types de publics, et vaut à de nombreux auteurs d’être connus de tous.

Le dessin animé, diffusé sur M6, suit-il l’évolution des livres ?

Non, j’ai décidé de le situer entre le tome 7 et le tome 8, sorti en septembre. C’est le moment où Tara est bannie sur terre et chaque épisode donne lieu à une enquête fermée. Cela permet de dynamiser la série et de ne pas sombrer dans les dessins animés du type Candy, où on attendait 3000 ans avant qu’elle embrasse l’autre ! (rires)

Pour le dessin des personnages avez-vous participé aux croquis ?

J’ai donné des descriptions, mais je n’ai surtout pas participé aux dessins ! Pour l’anecdote, je racontais souvent les histoires de la vache Marguerite à mes deux filles qui un jour ont voulu que je leur dessine l’animal. Résultat, elles se sont exclamées : « Oh maman, il est beau ton éléphant ! » Définitivement, mon talent est dans l’écriture !

Quelles ont été vos impressions la première fois que vous avez visionné les épisodes ?

J’ai pleuré devant mon ordinateur ! Je trouvais ça génial de voir ma fille de papier transposée à l’écran. Ils ont parfaitement su saisir l’esprit, et ont vraiment suivi toutes mes recommandations.


Le phénomène Tara addict peut compter sur un nombre considérable de fans. Êtes-vous proches d’eux ?

J’échange énormément avec les Tara Addicts que ce soit depuis ma page Facebook ou mon blog, je passe en moyenne 5 à 6 heures par jour à communiquer avec les fans. Et puis ce qu’il y a de génial, c’est que le public est transgénérationnel. Mon lecteur le plus âgé à 97 ans maintenant et le premier mail qu’il m’a envoyé il y a 7 ans était : « Chère Sophie, je vous écris en reprenant les termes de mon petit-fils pour vous dire que votre livre, il déchire grave » Que demander de mieux ?

La saga est également prévue sur grand écran pour 2013. Où en êtes-vous dans le scénario ?

Il est terminé. J’ai mis trois ans à l’écrire. Il a fallu que je réduise 500 pages en 90 minutes, autant dire que ça a été l’enfer ! J’ai dû réécrire des scènes et en ajouter de nouvelles pour donner une unité au milieu des coupes.

Sur quel tome porte le film ?

C’est une adaptation du tome 1. Il raconte comment Tara Duncan découvre que sa mère contrairement à ce qu’elle croit n’est pas morte et est prisonnière sur la planète un « AutreMonde », et elle décide d’y aller la délivrer. Et là, c’est vraiment un choix. C’est la pilule bleue et la pilule rouge de Matrix. Si elle prend la bleue, elle oublie, si elle prend la rouge elle part dans un autre monde. J’aime beaucoup que les héros aient le choix de rester ordinaires où de devenir héros.

Qui envisagez-vous pour incarner le rôle de Tara ?

Alors là, je me suis rendue compte que mes goûts n’ont rien à voir avec ceux des casteurs. C’est un vrai métier, une fille banale dans la rue, ils vous la collent devant une caméra et c’est juste une bombe. Je n’ai pas cet œil, donc je vais laisser faire les casteurs, faire leur travail, c’est très important.