Toutelatele

Intervilles

DIFFUSION

Jeudi 19 juillet 1962 à 20h30 sur la RTF
Arrêtée le samedi 29 juin 2013

PRODUCTION

RTF / ORTF / TF1 / GLEM / Air Production / Mistral Production

PRESENTATION

Guy Lux, Léon Zitrone, Simone Garnier (1962 - 1991), Roger Couderc (1962), Claude Savarit (1989 - 1991), Evelyne Leclerc, Denise Fabre et Patrick Roy (1991), Jean-Pierre Foucault (1995 - 1999), Fabrice (1995 - 1997 et 1999), Nathalie Simon (1995 - 1997, 1999, 2005 - 2009 et 2013), Olivier Chiabodo (1995 - 1998), Thierry Roland (1997), Julien Courbet (1998), Laurent Mariotte (1998 - 1999), Delphine Anaïs (1998), Robert Wurtz (1998 - 1999 et 2004 - 2007), Nagui (2004 - 2005), Juliette Arnaud (2004), Patrice Laffont (2005), Philippe Corti (2005 - 2008), Olivier Alleman (2005 - 2009), Vanessa Dolmen (2006 - 2007), Tex (2006 - 2008 et 2013), Julien Lepers (2006 - 2008), Alessandro di Sarno (2008), Sandra Murugiah (2008), Nelson Monfort (2009), Philippe Candeloro (2009) et Olivier Minne (2013)

SYNOPSIS

Mais que serait l’été sans Intervilles ? L’inventeur de ce programme, Guy Lux, décédé le 13 juin 2003 à l’âge de quatre-vingt trois ans, savait depuis belle lurette que son émission fétiche lui survivrait longtemps, très longtemps. Intervilles, comme le dit Nagui, le Guy Lux du XXIème siècle, fait partie des « fondamentaux » de la télévision. Faire s’affronter des villes en s’amusant, avec vachettes, piscines, toboggans et épreuves sportives : on croirait ce concept vieux de plusieurs siècles ! On ne se trompe d’ailleurs pas tant que cela. Intervilles est né le 19 juillet 1962, sous les caméras de Jean Bescont. Pour la première émission de ce qui allait devenir une institution française, la ville de Bayonne affrontait la ville de Dax. Au terme d’une longue et très physique épreuve d’endurance, c’est la première qui l’a emportée sur la deuxième, 10 points à 4 !

Déjà, le pays s’enflamme pour ce divertissement on ne peut plus populaire, qui fait appel à l’esprit citoyen de chaque habitant, se sentant soudain investi de la mission de défendre sa ville contre l’ennemi ! Les présentateurs sont Guy Lux, Léon Zitrone et Simone Garnier. Tandis que Guy et Léon défendent une ville chacun, Simone, elle, est chargée de compter les points et d’informer ses partenaires des résultats, tout au long de la soirée. Branle bas de combat en perspective... « Simone, je ne vous entends pas », « Guy, c’est Léon. On a cassé mes lunettes », « Léon, votre affaire est bizarre »... Entre les vachettes énervées, le rififi entre les maires, la clameur des supporters et le rythme très soutenu de l’émission, en direct intégral, il y avait effectivement de quoi ne plus savoir où on habite !

En 1964, pour tourner en dérision leurs personnages, Léon Zitrone et Guy Lux n’hésitèrent pas à enregistrer un disque, intitulé « Le tango d’Intervilles », où ils firent mine de ne pas s’entendre et de demander son avis à Simone la téméraire.

Intervilles, tout au long des années 60, fut un véritable phénomène de société, comparable à la télé réalité aujourd’hui. Les Français adoraient regarder l’émission mais également ses nombreuses parodies. En 1965, par exemple, Michel Serrault et Jean Poiret inventèrent un véritable sketch en prétendant que leurs conjointes désiraient absolument participer à Intervilles pour voir la vachette ! De quoi faire se tordre de rire des millions de français... Les chronomètres incertains, critiqués de toutes leurs forces par Léon et Guy, s’arrêtèrent pourtant en 1970, après neuf saisons. Entre temps, en 1965, Jeux sans frontières, du même Guy Lux, était apparu, à l’initiative du Général de Gaulle lui même, qui souhaitait instaurer « un rendez-vous télévisé avec les jeunes d’Europe ».

La folie des concours cathodiques en plein air n’est alors pas prête de cesser. Quand Jeux sans frontières s’arrête, en 1982, il ne faut pas trois ans pour que Guy Lux fasse rappliquer son Intervilles sur TF1, alors encore publique. En juillet 1985, c’est reparti ! En voiture, Simone et Léon, les éternels compères de l’inventeur du Schmilblick (1975) et de très nombreux autres jeux. Guy Lux, à soixante-cinq ans, ne compte pas prendre sa retraite ! Le voilà en train d’arpenter les routes de France, comme dans les années 60 ! En 1986, il lance même, coup sur coup, Interneige et Intercontinent, des déclinaisons d’Intervilles, l’hiver et entre pays différents. C’est un carton ! Plus de douze millions de téléspectateurs répondent présents.


Guy Lux passe la barre de la privatisation de TF1 en 1987 et continue sa course jusqu’en 1991. Cette année-là, Jacques Antoine, autre pape des jeux télévisés, met Fort Boyard sur sa route, le samedi soir. La France est divisée. Seuls 33% des téléspectateurs préfèrent encore Intervilles. TF1, fidèle à sa logique et alors dans l’attente de 40% de part de marché, stoppe l’aventure à la fin de l’été.

Mais on ne reste jamais bien longtemps sans voir les vachettes revenir en courant ! En 1995, la chaîne privée, en manque de rendez-vous cultes, remet Intervilles en selle. Bien sûr, Guy Lux, Simone Garnier et Léon Zitrone (décédé peu après) ont laissé place à d’autres « routards » du jeu, en l’occurrence Fabrice et Jean-Pierre Foucault. Pour l’occasion, voilà le nouveau couple star épaulé par Olivier Chiabodo et Nathalie Simon... La mécanique se remet en marche en un rien de temps. Pour la première, l’affrontement entre Saint-Armand les eaux et Valenciennes rassemble plus de neuf millions de téléspectateurs, mettant à mal la concurrence ! Intervilles redevient une émission phare. Le 2 juillet 1997, elle arrive même au centre de la polémique alors que Fabrice a cédé sa place à Thierry Roland. Olivier Chiabodo semble favoriser le Puy du Fou contre la ville d’Ancenis en indiquant la bonne réponse (la réponse numéro 3) avec ses doigts. Le Canard Enchaîné découvre le pot aux roses, photo à l’appui ! Olivier Chiabodo ne se remettra jamais vraiment de cette « drôle de tricherie » en disparaissant de l’antenne de TF1 aussitôt l’information révélée.

L’année suivante, en 1998, Intervilles s’essouffle, et seuls 28% des téléspectateurs assistent à la finale, entre Gap et Barcelonette. Pour cette nouvelle saison, seul Jean-Pierre Foucault était resté aux commandes de l’émission. Julien Coubert, Laurent Mariotte et Delphine Anais l’ont accompagné. La chaine, toujours chevillée à ses intangibles principes d’audience, saborde l’émission.

Un an plus tard, en septembre 1999, Intervilles revient pour un soir et Paris affronte Pékin. Las, 4.5 millions de téléspectateurs suivent les joyeuses joutes. Avec 26.3% de part de marché, cette spéciale enterre définitivement Intervilles, made in TF1.

Et c’est en 2004 que la compétition la plus mythique du PAF est revenue sur France 2, avec Nagui et Juliette Arnaud. Grande nouveauté : l’émission est alors quotidienne, à 19 heures. Malgré des scores honorables (19,1% en moyenne, soit trois millions de fidèles), elle redevient hebdomadaire l’année suivante, avec, non plus Juliette Arnaud, mais Patrice Laffont, Philippe Corti et une revenante, Nathalie Simon, à peine remise de Première compagnie.

Le programme sera ensuite de retour chaque été, cette fois-ci en prime time, sur l’antenne de France 3. En 2009, Philippe Candeloro et Nelson Monfort ont présenté la dernière version régulière en date du jeu mythique.

ANECDOTES

 « Une bonne idée est une idée qui plait au public que l’on s’est fixé pour cible », a un jour dit Guy Lux, quand on l’interrogeait sur le succès de ses émissions. Intervilles n’a finalement jamais quitté le coeur de cible le plus énorme de la télévision : le public « populaire ».

 Malgré l’arrêt de l’émission sur la télévision française, Mistral Productions n’a jamais cessé de produire Intervilles. Une version internationale est tournée chaque année. En 2012, Biélorussie, Russie, Chine, Etats-Unis, Roumanie, Ukraine, La Réunion, Kazakhstan s’affrontent sur un lieu unique. A l’issue, des 10 émissions, 2 demi-finales puis une finale et un pays qui l’emporte !

 A ce jour, Intervilles reste l’émission de jeu la plus regardée en chine, sur CCTV. En 2009, Intervilles international a comptabilisé un total cumulé de plus de 3 milliards de téléspectateurs dans le monde entier.

 Le 29 juin 2013, France 2 a fêté les 50 ans du jeu en proposant la revanche de Dax contre Saint-Amand-les-eaux, en prime time. Aux commandes de cette spéciale : Olivier Minne, Tex et Nathalie Simon.