Laly Meignan (Les Mystères de l’amour) : « Le personnage de Laly permet une émancipation féminine légère et pas une image sexiste »

Benoît Mandin : Comment avez-vous appréhendé cette nouvelle saison des Mystères de l’amour ?

Laly Meignan : On n’a pas de rupture entre les saisons, donc on est dans une continuité de travail. Je sais que les saisons sont axées sur certaines familles de personnages, le rôle que je tiens est toujours le même. C’est un rôle de second plan qui est là pour mettre en valeur d’autres personnages donc ça se fait tout simplement sans transition.

Que pensez-vous de l’évolution du personnage de Laly ?

Je suis assez consciente de l’utilité du personnage de second plan. C’est comme dans les films où vous avez besoin d’avoir des seconds pour faire exister les premiers plans. Il faut pimenter et je pense que ça rejoint les personnages d’Olga et de ses filles, qui ont des vies un peu farfelues. Ce sont des personnages construits pour des raisons mécaniques de scénario. J’en ai beaucoup parlé avec l’auteur, car, à un moment donné, j’en avais marre d’avoir un fouet à la main et des menottes ! Ce personnage permet une émancipation féminine légère et pas une image sexiste.

Avez-vous la possibilité de demander des ajustements dans le scénario ?

Je n’ai pas ce pouvoir. C’est comme dans une recette de cuisine, si vous ne mettez pas le sel, la recette a beau être complète, ça ne marche pas. Ce sont des personnages pour lesquels on n’a aucune prise en tant que comédien même si on a un très bon dialogue avec l’auteur.

« À un moment donné, j’en avais marre d’avoir un fouet à la main et des menottes ! »

Votre personnage développe ses visions. Êtes-vous amusée de jouer cela ?

C’est quelque chose que je n’avais jamais fait et c’est très difficile à faire. C’est un exercice que j’ai beaucoup apprécié et j’ai remercié l’auteur. Pour cela, j’ai regardé des films sur les médiums qui sont très instructifs.

Existe-t-il des similitudes entre le personnage de Laly et Laly Meignan ?
Beaucoup de gens me disent qu’ils m’ont reconnu grâce à la voix. Je partage avec elle un élan de générosité, dans le sens tout est possible. (Elle prend l’exemple d’une scène du biopic sur Marilyn Monroe où une femme se met en toute innocence nue au bord d’un étang, ndlr). J’ai des propos assez décalés et c’est très difficile de jouer une ‘peau de vache’. Je me sers des richesses de mon enfance une espèce d’innocence et, du coup tout est possible.

Hélène et les garçons vient de fêter ses 25 ans. Quels souvenirs en gardez-vous ?

Je suis arrivée dans la série au bout d’un an et demi en même temps que Sébastien Courivaud et Lynda Lacoste. Je ne regardais pas la télévision donc je ne connaissais pas la popularité de la série. Je ne réalisais pas l’endroit où je tournais et quand on a diffusé mes premiers épisodes, j’ai compris l’impact. J’ai alors découvert que la télévision était un vrai instrument de pouvoir et un vrai tremplin pour les comédiens. Les sitcoms AB ont permis à plein de comédiens et techniciens de boucler leurs fins de mois.

Avez-vous été blacklisté lors de castings après votre rôle dans la série ?

J’avais un agent qui a tout essayé, mais on me refusait aux auditions. C’est dommage aux États-Unis, il n’y a pas ce cloisonnement et ils sont tous passés par la télévision. Quand on voit le prix des cours de théâtre à Paris, la télé est un moyen d’apprendre à jouer en étant payé et c’est vraiment dommage.

« Avec Hélène et les garçons, la télévision était un vrai instrument de pouvoir et un vrai tremplin pour les comédiens »

Comment expliquez-vous le succès des Mystères de l’amour, vingt-cinq ans après celui d’Hélène et les garçons ?

Je ne comprends pas. Je pense que nous avons un producteur (Jean-Luc Azoulay, ndlr) qui sait de quoi il parle et qui a de la ‘matière grise’.

À l’arrêt des Vacances de l’amour, imaginiez-vous pouvoir revenir dans une série ?

J’ai arrêté un peu avant pour me consacrer à mon enfant. On a une vie en dehors de la série, moi je bossais en tant qu’assistante. Ma vie ne se résumait pas à Hélène et les garçons, ni aux Vacances de l’amour et aux Mystères de l’amour. C’est la vie du comédien, car on n’est pas en CDI.

Outre Les Mystères de l’amour , avez-vous d’autres projets ?

Je travaille actuellement sur une pièce de théâtre où il y a une très jolie distribution. Elle raconte l’histoire de trois femmes confrontées au passage de la quarantaine et face à des décisions importantes. J’aime beaucoup le théâtre et j’en fais maintenant depuis un long moment.