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Mickaël, éliminé de N’oubliez pas les paroles : « J’ai perdu en lucidité, il y a des choix que je n’aurais pas dû faire... »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 11/03/2020 à 19:44 Mis à jour le 11/03/2020 à 21:19

Après 35 victoires et 177 000 euros de gains, Mickaël a fini par chuter ce mercredi 11 mars dans N’oubliez pas les paroles sur « La dernière séance ». Qualifié pour les Masters, il est le 12e maestro au classement final.

Joshua Daguenet : Margaux a travaillé pendant un an des centaines de chansons. Quel a été votre entraînement pour réussir ces 35 victoires ?

Mickaël : Je n’ai pas eu le même temps que Margaux (rires). J’ai fait le listing des chansons que je pensais récurrentes dans l’émission et j’ai écouté en boucle cette playlist. Jusqu’au jour où j’ai passé mon dernier casting, je me suis mis les textes sous les yeux et ma technique d’apprentissage était de les retenir sans musique, un peu comme des poésies. Une fois que je pensais maîtriser les textes, j’ajoutais la musique et je vérifiais si cela allait.

En tenant compte de la fatigue, une 30e victoire est-elle par exemple plus difficile à acquérir que les 4, 5 premières ?

Les situations étaient disparates selon les émissions. La première journée a été très fatigante car j’ai ressenti beaucoup de pression et de stress. J’ai senti que j’avais du mal à me lâcher sur la voix. Au fur et à mesure, j’ai levé les barrières de ma voix pour me sentir plus à l’aise sur le plateau. Par contre, on peut avoir tendance à baisser sa garde, et en revisionnant les émissions, je me suis rendu compte qu’il y a des choix que je n’aurais pas du faire. J’ai perdu en lucidité. Plein d’émotions se sont bousculées en fonction des émissions.

Vous avez connu beaucoup de difficultés lors de vos premières finales avant d’enchaîner les succès. Comment expliquer ce parcours à deux vitesses ?

Globalement, je n’ai pas eu énormément de chance sur les chansons des finales. Je ne pouvais pas inventer car je ne connaissais pas forcément les chansons. Sur certaines, j’ai misé sur la prudence car j’avais peur de retomber à zéro. En acquérant de la confiance, j’ai pris davantage de risques.

« Je n’arrivais pas à trouver le sommeil »

En nombre de victoires, vous vous classez provisoirement septième. Jugez-vous que l’enchaînement des matchs soit plus difficile que réussir ses finales ?

Quand on arrive à plus de trente tournages, on accuse un peu le coup. Les nuits sont mouvementées car il se passe beaucoup de choses dans la tête et je n’arrivais pas à trouver le sommeil. En plus de la fatigue des plateaux, il y avait celle des nuits un peu courtes. Mon cerveau a commencé à s’embrouiller après la trentaine de victoires et ma mémoire n’était pas la meilleure en fin de parcours. Sur le coup, je ne me rendais pas compte du parcours car cela passait assez vite mais je sentais que l’épuisement arrivait.

Ces derniers mois, Margaux, Cindy ou encore Séverine ont impressionné. Est-ce une pression supplémentaire de se produire après de telles championnes ?

Nagui est venu assez vite sur le sujet des Masters. Il me comparait souvent à Margaux et Kévin car je prenais du temps avant de relancer un couplet afin de bien réfléchir et du coup il fallait que je rattrape la musique. De mon côté, je n’avais pas conscience de tout cela et je ne me suis pas mis la pression par rapport aux champions qui ont excellé. Pendant très longtemps, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait.

À quel moment les Maestros vous ont semblé être un objectif réaliste ?

À partir de la victoire qui m’a fait arriver à 131 000 euros car les Masters sont devenus à portée de deux victoires. Je me suis dit à ce moment que ça serait idiot de perdre maintenant. Une fois rentré dans les Masters, j’ai perdu assez vite car il y a eu un peu de relâchement.

Entre Margaux, Kévin, Renaud, Hervé… le plateau risque d’être très relevé. Qui voyez-vous en favori ?

Pour moi, Kévin sort vraiment du lot. Sa performance est inégalée car elle va au-delà d’une simple bonne mémoire. Il a quelque chose en plus.

« Margaux est très impressionnante mais Kévin est au-dessus de tout le monde. »

Tous les records ont pourtant été battus par Margaux...

Margaux est très impressionnante mais Kévin est au-dessus de tout le monde. Les grands maestros présents depuis longtemps ont des années de révisions, et Margaux, en 55 émissions, a dépoussiéré pas mal de ses connaissances. Elle va devoir retravailler alors que Kévin a des bagages supplémentaires. Pour ma part, je ne me vois pas du tout gagner.

Un champion qui s’installe voit sa vie privée être inévitablement exposée. L’avez-vous anticipé ?

J’étais à dix mille lieux d’imaginer ce que mon quotidien allait devenir. Il est mouvementé à cause de ça. Je reçois une dizaine d’appels masqués par jour, des lettres d’amour, des cadeaux, des courriers dans ma boîte personnelle et professionnelle... C’est embêtant car je ne peux pas répondre à tout le monde. Ma vie privée est importante et tout cela prend de trop grandes proportions. Mes journées de travail sont perturbantes car mon numéro personnel et professionnel ne font qu’un. Je ne comprends pas cette effervescence...

Votre parcours, à l’instar de celui de beaucoup de grands maestros, a généré de très belles audiences sur France 2…

Je me rends compte avec tous les courriers que mon parcours ne laisse pas les gens indifférents. Je ne vais pas sur les réseaux sociaux mais j’ai plusieurs amis qui suivent et m’envoient des choses. Ce qui ressort est globalement positif, je ne reçois pas trop de critiques. Au niveau de la popularité, je pense que mon métier d’agriculteur pèse beaucoup dans la balance. Il parle aux gens.

Quel meilleur souvenir garderez-vous de cette aventure ?

Il y en a plein ! Chaque fois que je regarde l’émission, je me rends compte que j’ai vécu énormément de moments hyper heureux. La chanson « La Java de Broadway » où je fais une grosse remontée et j’étais tellement concentré que j’ai poussé un cri à la fin... c’était un très bon souvenir. J’ai été beaucoup ému par « Elle a les yeux revolver », la première chanson que j’ai faite en entier. L’une des victoires m’ayant le plus marqué est celle sur Brassens, reliée à ma vie personnelle et une amie fan du chanteur, et qui est l’une de mes dernières finales à 20 000 euros. Tout au long de cette aventure, j’ai eu l’impression d’avoir été dans un autre monde.