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Pierre Fabing : « Sophie Davant a tout de suite été très désireuse de parler de son chien, Raoul »

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Rédacteur - Expert TV & Jeux
Publié le 20/01/2024 à 13:15

France 3 lance En bonne compagnie, une nouvelle émission hebdomadaire diffusée chaque samedi à 15h35 dès ce 20 janvier 2024. Sophie Davant est aux commandes de ce programme consacré aux animaux de compagnie. Elle est entourée de plusieurs chroniqueurs, dont Pierre Fabing, vétérinaire urgentiste à Vetoadom. Pour Toutelatele, il revient sur son parcours et son rôle dans l’émission.

Valentin Delepaul : Pourquoi avez-vous accepté de participer à la nouvelle émission de Sophie Davant, En bonne compagnie  ?

Pierre Fabing : C’est un beau projet, il n’y a plus d’émission dans ce sens-là à la télévision. On est tous des passionnés d’animaux, moi le premier avec mon métier de vétérinaire. On parle d’animaux de façon bienveillante, notre but est de conseiller les propriétaires. Lors de mes consultations, je profite toujours de donner des conseils. C’est ce que je retrouve ici et que j’essaye de transmettre pendant l’émission.

Qui vous a contacté pour vous recruter au sein de l’émission ?

La société Coyote m’a contacté. Ils avaient lu mon livre « Vous avez appelé le véto ? ». Je n’ai pas hésité très longtemps avant d’accepter leur proposition.

Aviez-vous une activité médiatique avant d’intégrer En bonne compagnie  ?

J’ai tourné quelques émissions, notamment quand j’intervenais pour des urgences. J’étais suivi par des médias de différentes chaînes pour montrer mon activité d’urgentiste vétérinaire. C’était plus un travail d’immersion que de chroniqueur.

« Notre but est de conseiller les propriétaires »

Quel est votre rôle au sein d’ En bonne compagnie  ?

Le but est d’amener un crédit un peu plus vétérinaire à l’émission. Avoir un professionnel qui va donner son avis sur les différents animaux, les espèces animales, donner des conseils aux propriétaires puisque je réponds aux questions des téléspectateurs et des invités, qui ont tous des animaux. J’interviens en donnant mon crédit scientifique sur tout cela.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec Sophie Davant ?

Ça s’est très bien passé, la rencontre s’est faite très naturellement. Comme beaucoup de gens que je rencontre, elle a tout de suite été très désireuse de parler de son chien, Raoul. Les gens ont plein de questions et aimeraient toujours avoir un vétérinaire à porter. Notre discussion sur Raoul a facilité notre rencontre, qui était déjà facile à la base.

Et avec les autres chroniqueurs ?

Très bien, on échange beaucoup avec Kamini. Je suis notamment intervenu pour aider Emy LTR. Elle était en train de tourner un reportage et a croisé une personne qui avait un problème avec son chien et m’a appelé à 23 heures. On a une relation vraiment privilégiée et on s’amuse bien. Il y a cette ambiance de bande entre nous.

« Le but est d’amener un crédit un peu plus vétérinaire à l’émission »

Où est tournée l’émission ?

Dans une salle de réception qui fait des événements dans le sud de Paris, près de Marcoussis. Ils ont un studio privilégié à la campagne où l’on a pu facilement faire venir des animaux. Il y a même un lama qui sera présent dans l’émission ! C’est un cadre privilégié.

Comment se déroule une journée de tournage ?

On tourne trois émissions en général, avec trois invités différents. Il y a des thématiques différentes à chaque fois. On en enregistre une le matin et deux l’après-midi. À la pause déjeuner, on se retrouve tous et c’est un moment d’échange privilégié. Même avec France 3, qui a été là à chaque tournage pour l’instant. On échange aussi avec les invités. On a du temps pour s’introduire auprès d’eux et discuter avant les tournages.

Vous êtes vétérinaire urgentiste en Île-de-France. Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

Je viens d’un milieu rural, j’ai grandi à la ferme. J’ai une sœur qui est assistante-vétérinaire, qui est plus âgée que moi. J’ai grandi dans des cliniques vétérinaires, car je l’ai toujours accompagnée en stage. Cela m’a permis d’être immergé dans ce milieu très jeune. J’ai fait ma première castration de chat à 11 ans. Je me suis lancé tout naturellement dans des études de vétérinaire par la suite. J’ai fait ma prépa à Strasbourg avant d’intégrer l’école vétérinaire de Maisons-Alfort à Paris. À la base, je me destinais à une pratique plutôt rurale, mais j’ai commencé ma carrière en 2014 dans un contexte difficile. Il y avait une crise, j’ai connu des éleveurs qui ont perdu un tiers de leurs troupeaux à ce moment-là.

« J’ai fait ma première castration de chat à 11 ans »

Pourquoi avoir décidé d’exercer à Paris ?

Après un an de travail en Mayenne, j’ai voulu changer de région. J’ai fait un stop à Paris, qui était censé durer trois mois dans le service où je travaille aujourd’hui, Vetoadom. Mais je suis tombé amoureux du concept, de mes patients, de leurs propriétaires et des échanges privilégiés que j’ai avec eux tous les jours. C’est pour cela que je fais ça depuis dix ans.

D’où vient votre passion pour les animaux ?

Du fait que j’ai grandi à la ferme. Quand j’étais petit, j’avais un canard de compagnie, j’ai élevé des agneaux dans ma cuisine et j’aidais mon père avec les brebis.

Quelles questions sur les animaux reviennent le plus souvent ?

Les questions concernent souvent leur comportement. Cela peut être différentes choses, mais c’est souvent : ‘Mon chien fait ça, est-ce que c’est normal ?’ ou ‘Qu’est-ce qu’il se passe dans sa tête à ce moment-là ?’ et ce n’est pas les questions les plus faciles à répondre, car on n’a pas forcément la réponse. Comme les animaux ne parlent pas, les gens aiment savoir si les autres chiens -par exemple- font pareil ou si c’est quelque chose de bien ou normal. Il y a aussi beaucoup de questions autour de l’alimentation.

« Je pars un peu à l’aventure tous les jours, je ne sais pas sur quoi je vais tomber »

Au cours de votre carrière, avez-vous déjà dû soigner des animaux improbables ?

Oui, j’ai soigné pas mal d’animaux, c’est pour cela aussi, je pense, que j’ai été recruté pour l’émission. À la fin de l’école, j’ai fait une formation en nouveaux animaux de compagnie. J’ai soigné des vaches, des moutons, des lamas, un dromadaire, un hibou... Il y a quelques années, j’ai fait une mise bas d’un lama dans un cirque à Paris, l’un de mes meilleurs souvenirs. Je ne suis pas un spécialiste de chaque espèce, mais je m’y connais dans tout.

Mon métier d’urgentiste me fait croiser tout et n’importe quoi. Ce sont des gens qui ont des animaux et qui se retrouvent démunis la nuit, car le service d’urgence est moins dédié à ces animaux là. Il m’est arrivé d’aller voir un cochon de compagnie à 3h30 du matin, car j’étais le seul à pouvoir y aller. Le service a toujours mon numéro au cas où il y a un animal comme ça.

En 2023, vous avez publié un livre intitulé : « Vous avez appelé le véto ? ». Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire un livre ?

J’ai énormément de choses à raconter, car il m’arrive beaucoup de choses. En allant chez les gens, on rentre dans leur intimité. Il y a des situations cocasses, tristes ou heureuses. Il m’arrive un peu tout, je vois de vrais accidents domestiques. Je suis intervenu dans des bagarres au couteau dans les cités. Je pars un peu à l’aventure tous les jours, je ne sais pas sur quoi je vais tomber.

J’ai aussi cette relation privilégiée avec les propriétaires d’animaux, qui font que je fais des rencontres incroyables. Je rencontre des personnes défavorisées comme des stars. Cette multitude de gens, d’animaux, d’expériences et de rencontres que je fais m’a poussé à écrire ce livre malgré mon jeune âge.

Quels sont vos projets ?

En plus d’ En bonne compagnie , j’ai un projet de livre autour de conseils. Dans le précédent, j’ai raconté mes expériences et mes histoires, mais mon but est d’aider les propriétaires. Savoir si la situation de leur animal est une urgence ou pas. En regardant les symptômes, je sais si j’ai besoin de contacter un vétérinaire ou pas.

Côté professionnel, j’aimerais développer ce que je fais au sein de mon entreprise. On est en pénurie de vétos et de système d’urgence en France. Notre but est de rendre les urgences plus accessibles soit par du conseil téléphonique, soit en ouvrant des services à domicile dans d’autres villes que Paris. Depuis quelques années, on développe le concept d’ouvrir des cliniques dédiées aux urgences uniquement la nuit. Il faut que les gens aient une solution d’urgence pour leur animal, car c’est de moins en moins le cas en France. C’est une vraie problématique.

En bonne compagnie est à retrouver tous les samedis dès 15h35 sur France 3.