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Vincent Lagaf’ (L’aventure Robinson) : Un retour à TF1 ? « Je le souhaite »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 14/12/2018 à 20:10

Ce vendredi 14 décembre à 21 heures, Vincent Lagaf’ signera son grand retour sur TF1 à travers L’aventure Robinson. L’animateur se confie sur sa participation et son binôme avec Marine Lorphelin. Il évoque également l’arrêt de son jeu sur C8 et ses projets.

Benoît Mandin : Comment s’est passée votre rencontre avec Marine Lorphelin ?

Vincent Lagaf’ : Je l’ai rencontré sur Fort Boyard. Lorsque je lui ai fait le briefing pour le flybloard, elle écoutait, apprenait et retransmettait tout ce que je lui disais. J’ai tout de suite vu que c’était quelqu’un de physique, de sportive et à l’écoute. Elle est en septième année de médecine donc ce n’est pas la dernière des dernières. Vu que je suis un adepte des points de suture, c’est pratique. J’avais la chance de partir avec une femme qui n’est pas seulement jolie. Marine Lorphelin est intelligente, cultivée, volontaire et prête à l’attaque. Elle a décousu et j’en ai souffert !

Avez-vous eu des appréhensions ?

Je n’ai pas hésité une seconde et je tannais Alexia Laroche-Joubert (productrice de L’aventure Robinson) pour faire l’émission. J’avais vraiment envie de savoir si j’étais capable d’aller au bout. J’ai déjà dormi à la dure, eu un manque de nourriture et été au-delà des limites physiques, mais jamais tout en même temps. Et là, c’est avec quelqu’un que tu ne connais pas. Cette expérience sur soi-même a été pour moi extrêmement positive. À la fin, on devait se dire « On va retourner à la réalité », mais moi j’ai eu l’impression de la quitter.

Redoutiez-vous certains animaux ?

Oui, je craignais les serpents venimeux. J’avais vu dans Koh-Lanta, tourné dans les mêmes régions, que parfois il y avait de la bestiole dangereuse. Je ne savais pas quoi faire. J’avais vraiment peur du cobra, je n’aime pas ce serpent. Maintenant, je n’étais pas angoissé parce qu’il y avait une grosse logistique autour de nous. À part de se faire une entorse ou de se mettre un coup de machette, il ne peut pas t’arriver grand-chose.

Comment avez-vous géré le débarquement de nuit ?

C’est hyper impressionnant ! Quand j’ai senti le fond du bateau qui touchait, j’ai dit : « C’est bon, on a pied ». Alexia Laroche-Joubert me connaît. Elle sait que je suis physique et que j’aurais entraîné Marine Lorphelin donc elle a peut-être corsé les choses. J’ai plus pris de plaisir que de la difficulté. Il n’y a pas un jour où on s’est pris la tête et où on a été en désaccord.

« Pour la première fois, j’ai vu ce qu’est une limite »

Au cours de l’émission, les téléspectateurs vont découvrir des éléments de votre vie personnelle dont vous n’aviez jamais parlé. Pourquoi en avoir ressenti le besoin ?

La veille, j’avais vu que le jour se couchait vers 17h45/18h. Quand il commençait à faire nuit, on savait qu’il était 18 heures. On se mettait au bord du feu et vu que c’est assez hypnotisant, on s’est confié l’un à l’autre. Il n’y a pas eu un journaliste, un chroniqueur ou un cameraman qui nous a dit : « J’aimerais bien qu’on aborde tel ou tel sujet ». Tout se fait vraiment d’une manière naturelle. J’avais du mal à y croire, mais à un moment, on oublie totalement les caméras.

Avez-vous rencontré des difficultés au cours de l’aventure ?

Personnellement, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui ont su me donner des bons tuyaux. On a su se servir du filet, ce qui nous a permis d’avoir du poisson quasiment tous les jours. J’avais pris le temps d’aller sur Google pour voir à quoi ressemblaient les plantes comestibles. Il y a juste sur la deuxième épreuve de l’apnée où j’étais au bout du bout. Pour la première fois, j’ai vu ce qu’est une limite.

L’aventure Robinson vous a-t-elle emmené vers une remise en question ?

J’ai la chance depuis 25 ans de faire beaucoup de rallyes-raid ou de partir dans des endroits reculés. Chaque fois que je reviens en France, je me dis toujours que l’on est grave chanceux. Quand on se rend au fin fond de la Laponie ou de la Roumanie et que l’on revient en France où on a tout en quinze secondes d’un clic, sortir de sa zone de confort ça remet parfois les pieds sur terre. J’aime bien le faire de temps en temps, car ça nous amène à remettre les pendules à l’heure. Cela nous fait prendre conscience de la chance et du confort dans lequel on vit. Entre faire cinq jours sur l’île des Robinsons et faire quarante jours à Koh-Lanta, je ne suis pas sûr de pouvoir faire le deuxième comme ça.

Que retenez-vous de cette expérience ?

J’ai fait un vrai travail sur moi. Je me suis aperçu que je ne pouvais donner autre chose que ce que j’étais. Le matin, je suis épouvantable tant que je n’ai pas bu mon café, mon orange pressée, lu le journal sur la tablette, consulter mes mails et jouer cinq minutes avec mes chiens, je suis inabordable. À partir du moment où tu n’as rien de tout ça, tu deviens quelqu’un d’autre. On a pour habitude de s’arrêter pour des détails primaires, et là, tu le fais que pour des choses vraies. Je suis très content d’avoir fait cette aventure parce que je me suis aperçu que je suis capable de passer cinq jours avec quelqu’un que je ne connais pas, de partager et d’être juste un humain. Je crois qu’il faut vraiment vivre ce genre d’aventure pour s’apercevoir qu’il y a une autre vie que celle du métro.

« Je ne pense pas avoir tourné la page des jeux »

Lors de votre départ pour L’aventure Robinson, vous avez été la cible d’attaques dans Touche pas à mon poste et sur Twitter. Cette déconnexion est-elle arrivée à point nommé ?

Je suis parti en toute sérénité et je suis revenu en plongeant là dedans. Après tout ce que j’ai vécu dans L’aventure Robinson, cela n’avait plus aucune importance. C’était une plume ! Je suis très heureux d’avoir fait les choses dans cet ordre-là. J’avais passé une semaine de bonheur total à vivre quelque chose de vrai, de pure et sincère que le reste… Je ne donne plus d’importance à ce qui n’en a pas.

C8 a accéléré la diffusion de votre jeu Strike. Comment l’avez-vous vécu ?

Avec Cyril Hanouna et H2O Productions, j’avais un contrat qui me liait pour huit jours. Je l’ai fait et après ils font ce qu’ils veulent. Ça m’est complètement égal (rires).

L’aventure Robinson marque votre grand retour sur TF1. Peut-on s’attendre à vous voir encore plus sur la chaîne ?

Je le souhaite. J’ai envie de continuer à faire ce que je sais faire de mieux : divertir les gens. Ensemble, on a fait Le grand concours des animateurs et L’aventure Robinson. On m’a demandé de revenir pour le prochain Concours des animateurs et il y a encore un truc ou deux en projet. Je connais bien la tour de TF1, j’y ai passé 23 ans de ma vie et je suis très content d’y être revenu aujourd’hui.

Dans une récente interview, vous avez confié souhaiter « tourner la page des jeux télé »…

Il y a un truc que je n’arrive pas à bien à apprendre c’est tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Je suis impulsif, parfois je dis des choses et le lendemain je me demande pourquoi je l’ai dit. Des jeux, j’en ai beaucoup fait et je sais les faire. Les gens aiment me voir dans ce format. On est passé de 6 à 28 chaînes donc le public se partage plus. J’ai des envies, des projets et je n’en parlerais pas plus que ça. Je ne pense pas avoir tourné la page des jeux. Une chose est sûre, à 60 ans, j’ai encore envie de bosser.

Cyril Hanouna a évoqué l’idée d’une spéciale autour du vingtième anniversaire du Bigdil. Celui-ci pourrait-il revenir ?

L’envie de refaire un Bigdil extraordinaire est là. Si cela ne tenait qu’à moi et que j’étais propriétaire de TF1, je dirais : « Allez, on le fait ». L’envie de faire un Bigdil bien ou mieux est supérieure à la simple envie de le faire. Si je le fais, c’est vraiment pour faire un truc qui cartonne.