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1987-1992 : La roue de la fortune, monstre de l’audience (2/2)

Joseph Agostini
Publié le 13/07/2002 à 00:00 Mis à jour le 15/08/2006 à 00:04

Septembre 1990 : Philippe Guilhaume, récemment promu
Président d’Antenne 2, démolit tout sur son passage.
Exit Dessinez, c’est gagné. Il installe Claude
Sérillon et la toute jeune Isabelle Giordano dans un magazine de 90 minutes, intitulé Une fois par jour. Résultat : l’audience chute à nouveau, en passant de 15 à 8 % de part de marché.

Janvier 1991 : Hervé Bourges, tout nouveau Président de
la chaîne publique, se donne six mois pour trouver "la
formule magique" capable de détrôner La roue de la
fortune
. En attendant, Alf et Mac Gyver tentent une offensive, vaine s’il en est.

Juillet 1991 : Marie-France Brière, la « maman » de la
Roue qui travaille alors à Antenne 2, croit avoir déniché une petite merveille aux Etats Unis, capable de dévorer son propre enfant. Question de charme fait s’affronter hommes et femmes dans un jeu de bluff, avec Georges Beller et Daniela Lumbroso. Très vite, Marie-France Brière déchante : l’émission ne dépasse pas 10% de part de marché.

Après Caméra indiscrète - une succession de
sketches et de caméras cachées qui s’empilent, faute
de mieux - et diverses émissions d’humour, Antenne 2, en passe de devenir France 2, décide de donner sa chance à Nagui et à son jeu Que le meilleur gagne, auparavant diffusé sur feue La 5.

C’est au moment précis où l’animateur débarque sur la
chaîne que Christophe Dechavanne propose à TF1 de
présenter un grand rendez-vous de divertissement en
direct et en public tous les soirs à 19h, intitulé
Coucou, c’est nous en lieu et place de la sacro
sainte Roue de la fortune.

A la surprise générale, la chaîne accepte, soucieuse
de rajeunir son public et de ne pas laisser le
dangereux Nagui récupérer le 18/35 ans dans ses
filets. Elle sacrifie ainsi La roue de la fortune (qui caracole toujours très largement en tête des audiences) à sa politique de séduction des fameuses « ménagères de moins de 50 ans », dont sont si friands les publicitaires.

Quand Christophe Dechavanne prend l’antenne, le 22
septembre 1992, c’est une ère télévisuelle qui
s’achève, emportant avec elle la suprématie de TF1
entre 19 et 20 heures. Même si Dechavanne réussira à
effectivement vivifier la tranche en drainant les
jeunes, Nagui sera un rival de poids, qui l’empêchera
d’atteindre les sommets de l’audience. Au mois de
décembre suivant, les deux Dieux de l’Olympe
cathodique feront même jeu égal !

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