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A prendre ou à laisser : TF1 jalouse le succès italien ?

Publié le 10/01/2005 à 01:39 Mis à jour le 29/10/2014 à 16:38

La Star Academy a fermé ses portes, Jean-Pierre Foucault et Qui veut gagner les millions ? ont repris du service pour les fêtes. Et avant que les real tv 1ère compagnie et La Ferme débarquent en force, c’est Arthur qui assure la transition avec une troisième session d’A prendre ou à laisser, autoproclamé « le jeu qui rend fou les Français ».

TF1 accorde donc toute sa confiance à son animateur fétiche malgré les déconvenues des spéciales de l’été dernier. Si pour la première en access prime time le 12 janvier dernier, Arthur avait réuni 6,3 millions de curieux (31,5% de part de marché), les fidèles n’étaient que 3,8 millions en moyenne (23,7%) pour les huit prime time. Après les quotidiennes de La ferme célébrités, 1,5 million de fans avait déserté le jeu : 5,3 millions (28,3%) en moyenne de janvier à avril contre 3,7 (26,6%) en juin et juillet. Une dangereuse érosion du public que TF1 préfère attribuer à la répétitivité des dernières émissions, enregistrées dans la hâte, en 3 jours seulement.

En ce début d’année, tout semble redevenu normal puisque la chaine privée est ravie des audiences réalisées par A prendre ou à laisser au cours de cette première semaine de diffusion. Ainsi, Arthur et ses boites ont séduit en moyenne près de 5 millions de téléspectateurs du 3 au 7 janvier, soit 26.9% de part de marché. Le jeu parvient donc à obtenir des audiences supérieures aux résumés de Star Academy 4. On peut noter également qu’A prendre ou à laisser réalise des jolis performances sur les cibles : 37% sur les 4/10 ans, 34.9% sur les 15/24 ans ou encore 34.8% de part de marché sur les femmes de moins de 50 ans.

Lors de sa mise à l’antenne, Endemol, qui produit le format original Deal or not deal dans le monde, avait transposé en France les ingrédients qui faisaient l’originalité d’Affari tuoi, la version italienne. Ainsi a-t-on retrouvé, dans un décor et un habillage identiques, un représentant par région, un animateur qui brocarde les candidats dont les fameux « chats noirs » et un banquier. Désigné comme « l’infâme » ou « la charogne » en Italie, il a été rebaptisé en France « le chacal ».

Mais la vraie différence pourrait venir de l’animateur. En effet, Arthur s’autorise à moins de fantaisie et n’a pas le débit impressionnant de son confrère italien. Star incontestée du petit écran transalpin, Paolo Bonolis (sur la photo à gauche) mitraille boutades et directives à tout va. Par ailleurs plus court (25 minutes au lieu de 45), le jeu, diffusé entre le Journal de 20 heures et le prime time, est plus rythmé et donc intense.

Pour son lancement le 13 octobre 2003, Affari tuoi a rassemblé 7,2 millions de curieux (26,3%), soit la meilleure audience de RAI 1 sur cette case horaire depuis de nombreuses années. Initialement prévu pour 30 émissions-test, le jeu s’installe définitivement lorsqu’il réussit à détrôner l’émission leader, Striscia la notizia (diffusée sur Canale 5), qui rassemblait une dizaine de millions d’habitués chaque soir depuis une décennie. Début décembre, les courbes se sont inversées : c’est désormais A prendre ou à laisser qui culmine à 11,7 millions de passionnés (39,6%).

Pour enrayer sa descente aux enfers, Striscia la notizia, qui se présente comme un faux journal télévisé satirique, décide d’enquêter sur son concurrent dans l’espoir d’y trouver de quoi causer sa perte. Découvrant que plusieurs candidats étaient déjà apparus à la télévision, Striscia la notizia dénonce « le plus grand trucage des 50 ans de la RAI » et fait du « traître » Bonolis, parmi les présentateurs de Striscia la notizia les saisons précédentes, sa tête de turc.

Reprenant l’antenne pour sa deuxième session avec quinze jours d’avance, Paolo Bonolis décide, le 19 janvier 2004, de répondre point par point aux accusations des concurrents. Tel un avocat, il défend son concept devant une audience record : 15,3 millions d’Italiens (45,9%) écoutent ses arguments. Dès lors, Striscia la notizia, discréditée, perdra de précieux supporters écoeurés par cette cabale partisane : l’émission sera jusqu’à deux fois moins suivie que sa rivale en fin de saison.

Un an après, le succès du jeu de l’autre côté des Alpes est bien plus qu’un triomphe, c’est un plébiscite ! Depuis son retour, en septembre, Affari tuoi continue de séduire de 9 à 10 millions d’Italiens et a même reçu, toujours avec réussite, les honneurs du prime time pour sa déclinaison associée à la Loterie nationale.

Des chiffres qui font rêver Arthur, Endemol France et TF1. En attendant, le A prendre ou à laisser français fêtera sa centième émission le vendredi 14 janvier à 19 heures. Pour l’occasion, les candidats ont revêtu leur tenue de soirée.