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American Horror Series : comment la société américaine se confronte à ses propres démons

Tony Cotte
Publié le 23/10/2014 à 17:06 Mis à jour le 17/12/2014 à 15:02

Professeur de Lettres, Cosimo Campa s’est, un temps, attelé à l’écriture d’un livre sur le travail des scénaristes des séries américaines comme Desperate Housewives, Grey’s Anatomy, Nip/Tuck et Six Feet Under. « Mais, au fur et à mesure que j’avançais dans l’écriture, un changement radical de direction m’est apparu indispensable », écrit-il en préface d’American Horror Series.

Fasciné par l’enthousiasme des fictions dites « horrifiques » à la télévision, dont les récentes figures de proue sont American Horror Stories et Bates Motel, l’auteur propose ici une immersion « au cœur même du surnaturel ». Mais la part obscure des productions venues de l’autre côté de l’Atlantique ne date pas d’aujourd’hui et ne se résume pas qu’aux deux programmes susnommés. American Horror Series fait ainsi office de guide avec de nombreuses références, inévitables pour certaines (La quatrième dimension, les Contes de la Crypte, Alfred Hitchcock présente…), moins évidentes pour d’autres (Fear itself, Rose red…).

Naturellement, pour évoquer ce genre « qui reflète l’âme d’une société en constante évolution », Stephen King a une place de choix dans l’ouvrage. Une partie intitulée « Anatomie de l’horreur » est même une référence à l’ouvrage de ce dernier sur le cinéma et la littérature fantastiques. Car ces deux supports n’ont plus le monopole du genre. « Il y a encore quelques années et par souci de bienséance, la [télévision] ne pouvait se permettre ce que le grand écran était en mesure de montrer ou de dire », explique Cosima Campa qui, dès les premières pages, remet en contexte l’évolution du petit écran au pays de l’oncle Sam. Une approche que les passionnées trouveront peut-être trop didactique, mais nécessaire.