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Angela Lorente > Ses révélations sur les real tv

Tony Cotte
Publié le 31/08/2007 à 00:36 Mis à jour le 07/04/2011 à 17:13

Elle est à la télé réalité ce que le sel est à la soupe : un élément dont le gourmet ne saurait se passer. Derrière les succès de L’île de la tentation, Greg le millionnaire, mais surtout Mon incroyable fiancé, elle est devenue une ligne de mire pour certains et la papesse de la « real tv » pour d’autres. Force est de constater qu’Angela Lorente ne laisse personne indifférent. Devenue depuis directrice de l’unité télé réalité de TF1, la Barcelonaise s’exprime sans retenue sur l’aventure Secret Story, dernier succès en date de la chaîne privée, ainsi que ses projets en matière de real tv.

Tony Cotte : On vous surnomme la « papesse de la télé réalité », que vous inspire cette description ?

Angela Lorente : Ca me fait rire. Je ne me considère pas comme une papesse et encore moins de la télé réalité. J’ai été une des premières personnes à proposer et produire des programmes de ce genre en France. C’est un domaine que je connais, que j’aime et qui me passionne tout simplement.

Tony Cotte : Une précurseure en quelque sorte ?

Angela Lorente : J’ai du mal à parler de moi (elle hésite). Je suis passionnée par cette écriture. Mais s’il fallait vraiment un terme, je dirai une « initiatrice » (rires).

Tony Cotte : En tant qu’initiatrice, comment expliquez-vous que les télé-réalité doyennes continuent d’être plébiscitées (Ile de la tentation), voire de battre des records cette saison (Koh Lanta) ?

Angela Lorente : Les premiers programmes de real-tv sont de très bons formats qui s’améliorent à chaque saison grâce aux nouveautés apportées et à leur casting. L’île de la tentation et Koh Lanta sont des piliers en matière de télé-réalité, le public les retrouve avec plaisir. Ce sont des rendez-vous emblématiques de l’été que le téléspectateur attend. Et pour un programme, il n’y a rien de mieux qu’être attendu !

Tony Cotte : En suivant ce principe, cette sixième saison de L’île de la tentation est donc meilleure que la première ?

Angela Lorente : Chaque programme est indissociable de l’image de nos protagonistes. Ils ne sont pas mieux que les autres mais leur façon de vivre l‘expérience est davantage naturelle et vraie. Plus l’émission s’avère authentique, meilleure elle est.

Tony Cotte : Avant l’arrivée de Secret Story, la real tv d’enfermement a connu plusieurs revers comme Les Colocataires ou encore Nice People. N’avez-vous pas eu peur que le public ne réponde pas présent ?

Angela Lorente : Quand on lance une nouveauté, il y a toujours un peu de trac. Même si c’est un bon format et un bon producteur comme Endemol, il ne faut pas oublier l’élément X : le téléspectateur. Rien n’est acquis. C’est un métier en constante transformation et là réside toute la difficulté. Mais nous n’avons pas douté du format un seul instant, on y croyait fort. De toute façon, sans ça on ne peut pas lancer un programme, c’est impossible. Après, le verdict appartient au public...


Tony Cotte : Aviez-vous des espérances d’audience particulières lors du lancement ?

Angela Lorente : Je trouve que le succès de cette émission est une belle récompense pour tous les gens qui ont travaillé dessus et pour la chaîne. C’est un bon risque mais un risque calculé. Le pire des scénarios dans ce genre d’émission, c’est de ne rien apprendre quand on fait des erreurs. En règle général, il faut avoir des convictions, aller jusqu’au bout de celles-ci et fuir l’immobilisme.

Tony Cotte : On a parlé d’une finale en prime-time, finalement elle sera proposée en seconde partie de soirée. Pour quelle raison ?

Angela Lorente : C’est ce que j’ai lu mais il n’a jamais été question pour nous de faire du prime en dehors de la première émission de présentation. La seconde partie de soirée est la case qui s’adapte le mieux à ce format. Partout dans le monde, Big Brother est diffusé à cette heure-là. Cela permet, entre autres, d’avoir la parole plus libre.

Tony Cotte : Avant son arrivée à l’antenne, vous décriviez Secret Story comme « une émission familiale ». Après dix semaines de jeu, le pensez-vous toujours ?

Angela Lorente : C’est une émission familiale dans le sens où elle est regardée par tous les publics. Parfois, certains candidats ne parlent pas très bien français. C’est embêtant, c’est vrai, mais ils sont jeunes. Quel jeune ne s’exprime jamais comme ça aujourd’hui ? Secret Story est avant tout drôle et bon enfant, il n’y a rien de scandaleux. Je suis très contente car avant même la diffusion du programme, on disait que TF1 préparait des choses très trash. Aujourd’hui, je suis fière de montrer qu’il n’y a même pas eu une histoire d’amour à part notre couple marié. Et il n’empêche que ça a cartonné. C’est un format et un casting qui font le succès d’une émission, il n’y a pas besoin de trash. Au contraire...

Tony Cotte : On se pose des questions en revanche sur le dénouement de l’émission. Tatiana sortirait un single le 3 septembre, ce qui aurait été prévu avant son entrée dans le jeu. La production a donc tout intérêt à la garder jusqu’au bout pour en vendre un maximum...

Angela Lorente : Je n’étais même pas au courant qu’elle sortait un single ! Aujourd’hui, certains candidats font des projets dès le moment où ils sont admis. Quelques fois, ils tentent de tirer profit de leur médiatisation. Je ne leur en veux pas.


Tony Cotte : Même s’il est encore trop tôt pour le dire, un Secret Story 2 est-il envisageable ?

Angela Lorente : Il y aura bel et bien un deuxième Secret Story. C’est sûr ! Autant la chaîne que la production (Endemol, ndlr) sont ravies de cette première saison. En temps voulu, nous réfléchirons aux modifications à apporter comme on le fait pour tous les programmes. Le temps nous dira si on est assez créatifs pour trouver de nouvelles choses (rires).

Tony Cotte : Selon certaines rumeurs, le pilote de Bimbos & intellos ne vous aurait pas convaincu...

Angela Lorente : Ils sont toujours en train de le remonter. Il y a du travail à faire. Mais cela est tout à fait normal, c’est une catégorie d’émissions dans laquelle on a toujours des éléments à travailler. Quand on inaugure une marque, il y a souvent plusieurs montages à effectuer, jusqu’à trouver le bon style. On a dit que ça ne sera pas diffusé sur TF1, mais je ne vois pas comment on peut prendre cette décision alors que personne n’a encore vu le produit fini !

Tony Cotte : Vers quel genre de real tv aimeriez-vous vous diriger sur le moyen terme ?

Angela Lorente : Je pense que la real tv aujourd’hui influence beaucoup de genre de programmes. J’aimerai à l’avenir mélanger un peu plus la télé réalité à la fiction. C’est une tendance qui apparaît. Le style Laguna Beach est une façon de filmer et de raconter des histoires intéressantes à explorer.

Tony Cotte : En France nous avons eu un essai de productions « à la MTV » avec La vraie vie d’Eve Angeli. Ce genre de programmes serait dont l’avenir de la télé-réalité française ?

Angela Lorente : Je trouve Eve Angeli assez fascinante comme personnalité à regarder mais aussi fatigante. C’est toujours la même chose. Entre Simple Life et La vraie vie d’Eve Angeli il y a quand même un écart. Il n’y a pas assez de distance mais ça se regarde très bien. De là à dire que ça aurait sa place sur la grille de TF1...