Toutelatele

Au coeur de Totalement Ingerrable

Aurélie Demarcy
Publié le 01/10/2010 à 15:11 Mis à jour le 12/10/2010 à 15:13

19h30 devant l’Olympia. Une file d’attente, digne d’une star de Rock internationale, jonche le trottoir du Boulevard des Capucines. À y regarder de plus près, on ne saurait, si le nom de Laurent Gerra n’ornait pas de ses lettres rouges la devanture de la salle mythique, à quel spectacle la foule s’apprête à assister.

De tous âges, les fidèles attendent patiemment, certains depuis le matin, l’ouverture des portes. « Patiemment » le mot est fort, quelques quidams commencent à montrer des signes extérieurs d’énervement, face à la nouvelle file qui s’est discrètement formée de l’autre côté de l’entrée. On est fan, ou on ne l’est pas ! Et si le service de sécurité, doublé des organisateurs, n’en mène pas large, le public aura finalement pu fouler le sol de l’Olympia, pour enfin pouvoir s’installer dans ce lieu imprégné du passage des plus grandes pointures de la scène française, chère à l’humoriste Laurent Gerra.

Totalement Ingerrable. Telle est le titre de la soirée dédiée au pourfendeur de la bienséance, auquel TF1 a choisi de laisser libre cours, le temps d’une émission placée sous le signe du music-hall et de l’humour grinçant. Au menu, un lot de chanteurs à l’image de Charles Aznavour, Sylvie Vartan, Julien Clerc, voire Enrique Iglesias - d’où certainement, l’hétérogénéité du public- a été convié pour enchaîner des duos avec l’artiste, le tout sous l’œil et la présentation d’un féru des vocalises en tous genres, Nikos Aliagas.

Après l’intervention du chauffeur de salle et ses conseils avisés, quant au déroulement de l’enregistrement et à la participation du public qui - tout sourire- devra redoubler de bonne humeur, Roberto Alagna ouvre le bal. S’ensuit l’arrivée de Nikos prêt à mener la cérémonie dans une ambiance bon enfant. Laurent Gerra, empruntant la voix de Charles Aznavour, fait alors son entrée sur le célèbre : Les comédiens.


Fin de la chanson et début des festivités, entre un présentateur à la bonne humeur irréductible, un invité dont les répliques acerbes malmènent les politiques et l’actualité sans concession - pour exemple, l’intéressé n’hésite pas à livrer sa parodie de Félicie aussi, qui par la même occasion devient Zahia aussi - et des interprètes venus partager un moment scénique avec lui. De fait, Laurent Gerra imitera ses collègues de circonstance sur Femmes de Julien Clerc, Pas de boogie woogie signé Eddy Mitchell, livrera un hommage à la mémoire de Gilbert Bécaud, accompagné de Véronique Di Caire, et laissera son collègue Franck Dubosc raconter à des spectateurs hilares, ses réminiscences d’adolescent invité à une Boum.

Aussi malgré la chaleur étouffante : « Au balcon je ne vois que des éventails » remarquera Nikos amusé, l’entrain est au rendez-vous. « On va refaire le duo Laurent Gerra / Sylvie Vartan » annonce le chef d’orchestre cathodique. La prise de son n’ayant pas été convaincante lors du premier enregistrement, l’ancienne femme de Johnny Hallyday réitère sa prestation sans sourciller. Puis, des images du duo formé par Laurent Gerra et Johnny Hallyday, lors du concert de l’ « idole des jeunes » au pied de la Tour Eiffel, sont diffusées. L’occasion pour l’orchestre de Fred Manoukian, en salle, d’effectuer une pause dans la lecture de ses partitions...

Au tour de Véronique DiCaire, la chanteuse imitatrice venue tout droit du Canada, de passer en revue le registre des interprètes féminines qui peuplent l’actualité musicale : Madonna, Céline Dion, Lara Fabian, aucune des tessitures reproduites ne résistent au talent de la performeuse. Tout laisse à entendre que Laurent Gerra a trouvé son homologue féminin...

La soirée touche bientôt à sa fin, et le fils de la tribu Hallyday comparait pour la seconde fois sur scène de l’Olympia pour présenter son nouveau titre au public. Puis, une fois les remerciements de rigueur effectués, la foule déserte peu à peu ce lieu mythique, désormais empreint de la rencontre des vibratos entre un comique adepte du music-hall et ses figures de référence.