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Avant-Première US > V, les Visiteurs reviennent envahir la terre

Alexandre Freedman
Publié le 15/08/2009 à 18:45

Vingt ans après le départ de nos antennes des Visiteurs, la série de science-fiction revient à la télévision à travers une version totalement réactualisée. Entre peur et paranoïa, ABC a voulu, avec cette nouvelle mouture, faire écho aux problèmes contemporains d’une Amérique post-11-Septembre. En avant-première, Toutelatele.com déchiffre le remake et son premier épisode grâce à son scénario.

En premier lieu, que les puristes se rassurent : rien ne change vraiment au niveau de l’histoire par rapport à la version originelle. Des « Visiteurs » extra-terrestres positionnent ainsi leurs vaisseaux autour du globe et promettent mille et une merveilles au monde entier. Malgré les nombreux miracles qu’ils effectuent, guérisons instantanées et autre science évoluée, ces aliens ont un plan bien plus sinistre en tête. Comme souligné par un des créateurs, il ne s’agit pas ici d’une « réinvention complète » de V, mais plutôt d’un remake comme si la série avait lieu en 2009. De par la grande évolution des technologies de ces vingt dernières années, l’histoire est donc évidemment transposée dans un contexte contemporain, avec ses sites Internet et ses chaînes d’informations en continu.

Les nombreux personnages ont également été adaptés. La fameuse Diana à la tête des Visiteurs est devenue ainsi Anna, tandis que Michael Donovan change de sexe pour se transformer en Erica Evans, mère célibataire et agente du F.B.I. D’autres protagonistes comme le prêtre Jack Landry, viennent parsemer la longue liste des personnages principaux. Par ailleurs, différents hommages à la version d’origine devraient être rendus par les adaptations de certains moments clés, comme la naissance du fameux bébé hybride, sans évoquer la possibilité de retour de certains comédiens de l’ancienne édition, Marc Singer et Jane Badler en tête.

Le casting est, pour sa part, composé essentiellement d’acteurs déjà familiers avec la science-fiction. En premier lieu, les sériephiles pourront retrouver Elizabeth Mitchell, alias Juliet Burke de Lost, sous les traits de Erica. Joel Gretsch des 4400 est présent dans le rôle du prêtre Jack. Morena Baccarin (Firefly) et Laura Vandervoort (Smallville) interprètent, pour leur part, des « Visiteuses », en l’occurrence la « reine » Anna et la jeune Lisa. Au niveau des scénaristes, il faut compter sur la présence du créateur des 4400, Scott Peters, ainsi que Jeffrey Bell, un des piliers d’Angel. D’autres auteurs issus de FBI : Portés disparus ou encore de The Shield viennent compléter l’équipe.


Le thème principal de V 2009 est plus que jamais d’actualité en faisant écho à des peurs majeures comme les menaces terroristes ou l’état de l’économie. La fiction est imprégnée d’un climat de paranoïa : n’importe qui ici peut être un Visiteur, une ambiguïté similaire à celle des Cylons dans Battlestar Galactica. L’angle mythologique abordé est également intéressant : de nombreuses questions sont posées dès le départ et leurs réponses représentent l’un des principaux attraits de la série (Scott Peters ayant déclaré qu’il n’y aurait pas chaque semaine une bataille comme dans la version originale).

Le plus grand reproche que l’on peut faire à ce premier épisode se situe dans ses personnages, assez transparents, voire même unidimensionnels. Le script du pilote insiste davantage sur les visuels et l’arrivée des extra-terrestres que sur le traitement des protagonistes. De leur côté, les scénaristes semblent vouloir évacuer les aspects sulfureux du programme. N’oublions pas que l’ancienne version utilisait l’invasion extra-terrestre comme une allégorie de l’Allemagne nazie. Or, ici, bien que confrontée directement à la convention Comic-Con par un fan, une question autour du traitement du racisme a complètement été éludée. Un paradoxe quand on voit la volonté avec laquelle les auteurs abordent des thèmes comme la dévotion et la foi. Les métaphores religieuses sont d’ailleurs très présentes dans le scénario, comme par exemple lors d’une scène où une « Visiteuse » offre à un jeune homme une pomme, non sans évoquer le serpent dans le Jardin d’Eden. Pour un peu, on se croirait presque dans L’île de la tentation...

Avec un postulat de départ réactualisé, ce remake porte sur ses épaules la lourde tâche de faire honneur à une série devenue depuis culte. Reste à savoir si avec ses treize épisodes elle arrivera à séduire les nostalgiques ainsi qu’un nouveau public, ou si, au contraire, elle rejoindra aux oubliettes Bionic Woman et autre K-2000.