Bachelor sur M6 : à la recherche de l’audience perdue
Ce soir à 20h50, M6 diffusera le troisième épisode de Bachelor. Au programme, Karl cohabitera pour la première fois avec les 12 prétendantes encore en lice. Ballades touristiques, jeux de pistes ou dîners romantiques : tout a été prévu pour aider le « gentleman célibataire » à nouer des affinités et... dynamiser des audiences qui restent pour l’instant en deçà de la moyenne des précédentes sessions.
Car au vu des premiers résultats, ce nouveau Bachelor serait (télévisuellement parlant) un « moins bon coup ». Malgré un effort financier accru de la part de la production qui a installé le tournage à Venise, les deux premiers volets de cette saison 3 ont été suivis par moins de 3.1 millions de fidèles (13,5% de part de marché), contre 3,5 millions de passionnés (16,2%) pour Olivier en 2003 et 3,7 millions (15,5%) pour Steven l’an dernier.
Dès le printemps 2002, ce conte de fées moderne met en scène un prince charmant, jeune et riche, qui rêve de se marier (et d’avoir beaucoup d’enfants). Pour trouver la femme de sa vie, il dispose d’un harem d’une vingtaine de Cendrillons aux jambes de gazelles et aux corps de pin-up, prêtes à sortir les griffes et à jouer des coudes pour s’attirer ses faveurs. Point ici de pantoufle en vair, mais des roses rouges distribuées avec parcimonie à celles qui sauront faire battre le cœur du beau célibataire. Le premier « reality dream », qui fera autant rêver les jeunes filles qu’il ne choquera les féministes, rageuses d’y voir la femme assimilée à une simple marchandise, était né.
Grâce à cette une idée gagnante, la chaîne américaine ABC double dans un premier temps son audience, avant d’attirer jusqu’à 26 millions de fans lors des éditions suivantes. Le concept juteux est alors décliné en version féminine : le 8 janvier 2003 apparaît The Bachelorette, spin-of qui réussira le tour de force d’être, avec une moyenne de 16,7 millions de téléspectateurs, davantage suivi que l’original, qui totalise encore 14,5 millions de férus.
Phénomène de société aux Etats-Unis, Bachelor débarque en Europe : le Royaume-Uni (BBC 3), la France (Le Gentleman célibataire, M6) et l’Italie (L’Uomo dei sogni, Canale 5) adapteront l’émission entre avril et juin. Suivront 9 autres pays dont l’Allemagne (Der Bachelor, RTL) ou la Pologne (Kawaler do Wzlecia). Le succès est au rendez-vous : 8 des 12 diffuseurs étrangers signeront au minimum pour une seconde saison. Aujourd’hui, l’émission continue à être diffusée un peu partout : troisième saison sur M6 depuis le 2 mars et sur BBC 3 depuis le 15 mars, septième session aux USA à partir du 28 mars. Téva diffuse même en VF tous les vendredis à 23h15 depuis le 11 mars la troisième saison made in USA.
Néanmoins, la curiosité du public s’essouffle. La France n’est pas un cas isolé. Outre-Atlantique, The Bachelorette 3 n’a rassemblé que 8,76 millions d’Américains à l’automne dernier, contre 8,79 millions pour The Bachelor 6. La surexposition du concept et la multiplication de « clônes » tels que Joe Milionaire (Greg le millionnaire en France) y sont certainement pour quelque chose, tout comme le manque d’efficacité matrimoniale. Pour exemple, seuls deux couples américains sont encore unis, bien que 9 éditions aient été diffusées.
Pourquoi un tel taux d’échec ? A en croire la presse people, les candidates sont bien plus attirées par une carrière dans le monde du spectacle que par l’espoir de rencontrer l’homme de leur vie...