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Chirac souhaite une CNN francophone

Arthur Anthamatten
Publié le 18/02/2002 à 00:00

En recevant mardi 13 février à l’Élysée les membres du Haut conseil de la Francophonie, le président français Jacques Chirac a plaidé pour la création d’une « grande chaîne d’information internationale en français, capable de rivaliser avec la BBC ou CNN ».
Déplorant « les insuffisances persistantes de l’information et l’audiovisuel francophone sur la scène internationale », le chef de l’État a observé que « chacun s’entend à reconnaître les progrès récents accomplis par RFI, par TV5 et CFI, grâce aux efforts de leurs équipes et à la détermination des pouvoirs publics. Mais chacun constate que nous sommes encore loin de disposer d’une grande chaîne d’information internationale en français, capable de rivaliser avec la BBC ou CNN ».

L’actuel président de TV5, Jean Stock, issu de la télévision privée, avait été appelé il y a deux ans par le gouvernement français pour dynamiser les programmes jugés trop vieillots et souffrant de l’absence d’une ligne éditoriale claire.
Dés août dernier, la chaîne francophone a connu une nouvelle stratégie. TV5 gère sa diffusion depuis Paris pour le monde entier, à l’exception du Canada. Pariant sur le sous-titrage et une grille généraliste, la télévision multilatérale veut, à long terme, combler ses lacunes en Amérique du Nord et du Sud.
Une programmation nouvelle a été également mise en place pour ces nouveaux signaux, mettant l’accent sur cinq priorités : l’information, les programmes destinés aux enfants, la fiction (films et téléfilms sous-titrés en anglais, en espagnol et en portugais), le football et des magazines le week-end.

Il faut dire que les hommes politiques débatent depuis longtemps d’une possible transformation de TV5 en chaîne d’information ou de créer une réelle télévision d’actualité pour la Francophonie. Reste que répartie en cinq propriétaires (la France, le Canada, la communauté française de Belgique, la Belgique et le gouvernement du Québec), le projet mettra du temps.
En tout cas, Jacques Chirac candidat à sa propre succession pour les prochaines élections en mai 2002, a relancé le débat.

Quelques soient les orientations politiques ou les stratégies divergentes autour de l’avenir de TV5, tout le monde s’entend sur un point comme le dit Jacques Chirac : « les crises récentes ont montré l’handicap que subissent un pays, une aire culturelle, qui ne disposent pas d’un poids suffisant dans la bataille de l’image et des ondes ».