Toutelatele

Christian, éliminé, gagne 809 392 euros aux 12 coups de midi : « Si j’avais vécu cette même aventure à vingt-cinq ans, j’aurais pété les plombs »

Léopold Audebert
Publié le 14/01/2017 à 12:38

Les 12 coups de midi ont définitivement sonné pour Christian, ce samedi 14 janvier. Après 193 présences dans le programme orchestré par Jean-Luc Reichmann, le nouveau recordman du nombre de participations dans le cadre d’un jeu à la télévision française a été battu de justesse par Claire, au terme d’un « Coup fatal » particulièrement éprouvant. Retour sur cet événement en compagnie de celui qui a explosé tous les compteurs.

Léopold Audebert : Devenu incontournable du petit écran, chaque midi depuis le lundi 4 juillet 2016, quel regard portez-vous sur votre défaite ?

Christian : Paradoxalement, je n’ai pas été déçu ou triste. Je pense que toute aventure à une fin. Quand on est un compétiteur et qu’on a duré aussi longtemps, on sait que l’on peut perdre. Je me suis donc senti bien, et j’ai été ravi pour Claire. Aujourd’hui, il s’agit d’abord d’une grande fierté lorsque je pense à mon parcours. Je cite souvent la phrase de Charlie Chaplin, très jolie : « Il faut savoir gagner avec panache et perdre avec dignité ». Je pense avoir fait les deux.

Lors de votre première interview à Toutelatele, en août 2016, vous déclariez : « Si l’aventure s’arrête, je ne pense pas que ça soit à l’issue du ‘Coup fatal’ ». Finalement, cette manche du jeu a été la cause de votre élimination…

Honnêtement, je ne pensais effectivement pas perdre lors du « Coup fatal », mais plutôt lors d’un « Duel ». Durant la dernière émission, tout s’est joué à presque rien ; avec 00:40 seconde d’avance pour Claire. Au final, avec le même nombre de questions, il restait 05:20 secondes à son compteur, contre 03:88 secondes de mon côté. J’ai peut-être mis plus de temps à répondre. Ou les questions posées étaient plus longues. Dans tous les cas, la défaite a été sans contestation possible.

Au moment de l’annonce de la victoire de Claire, avez-vous immédiatement réalisé que votre aventure touchait à sa fin ?

J’ai assez vite rebondi ; je l’ai immédiatement compris. De manière spontanée, j’ai été le premier à féliciter Claire. En définitive, ne pas prévoir la fin de l’aventure a été une très bonne chose. En revoyant mon discours, je pense avoir été assez serein et pas si déboussolé que cela.

Au fur et à mesure de la diffusion des dernières émissions, vous sembliez de plus en plus fatigué et moins énergique qu’auparavant. De même, les « Coups de maître » se sont révélés plus rares que dans le passé. Comment expliquez-vous « cette baisse de régime » progressive ?

Il y a certainement eu un peu d’usure, notamment physique. Cinq émissions sont effectivement enregistrées durant chaque journée de tournage, de 10h30 à 22h30. Je pense aussi avoir été un peu moins concentré face à des candidats toujours plus forts, avec une petite lassitude inhérente, selon moi, à un parcours aussi long. Toutefois, j’ai toujours essayé d’être le même. Concernant les « Coups de maître », certaines questions ont été plus complexes vers la fin, et tout s’est parfois joué sur de petits détails. Mais je ne cherche aucune excuse ; je ne me suis pas senti particulièrement exténué.

« Je ne cherche aucune excuse ; je ne me suis pas senti particulièrement exténué »

Désormais connu du grand public, comment vivez-vous votre notoriété ?

Ayant du recul, je vis bien cette situation et suis ravi d’être reconnu et encouragé de la sorte, par des personnes très différentes. J’adore cela, et sais que le tout durera encore un petit moment. Ayant cinquante-deux ans, je pense aussi avoir un peu de « bouteille ». Si j’avais vécu cette même aventure à vingt-cinq ans, j’aurais pété les plombs. Mais je suis avant tout responsable et raisonnable.

Vous avez reçu de nombreux messages de soutien tout au long de votre aventure. Que souhaiteriez-vous dire aux personnes qui vous ont encouragées pendant plus de six mois ?

Un grand merci ! De nombreuses personnes m’ont encouragé de manière spontanée, car elles se sont reconnues en moi. Je suis un peu le candidat lambda, « Monsieur Tout-le-Monde » et, après mon passage, énormément de participants se sont inscrits dans l’émission parce que j’y suis venu. Il s’agit d’un vrai honneur. Certaines personnes m’ont notamment confié avoir repris goût à la culture générale ou s’être replongées dans les livres grâce à moi. On ne peut pas mettre cela en balance avec les messages négatifs et les insultes.

Comment avez-vous appris à gérer les critiques ou les attaques parfois violentes, notamment sur les réseaux sociaux ?

Je n’en ai, honnêtement, rien à faire. Elles proviennent d’abord d’une minorité infime de personnes. D’ailleurs, au quotidien, l’émission est suivie par plus de quatre millions et demi de téléspectateurs. Finalement, il s’agit un peu de l’histoire de la petite fourmi qui est sur la patte de l’éléphant. Ce dernier fait « Aïe ! » et la fourmi dit finalement « Ah, je t’ai fait mal ! ». Elles sont peut-être cinq mille, et je pense être encore au-dessus de la vérité.

Après 193 participations, que retenez-vous des 12 coups de midi  ?

Il s’agit avant tout d’une très belle émission. Quelque part, je l’ai marquée de mon empreinte : il y a eu un avant et un après-Christian dans ce jeu, j’en suis persuadé.

« Il y a eu un avant et un après-Christian dans le jeu, j’en suis persuadé »

Avec une cagnotte mirobolante de 809 392 euros, vos projets (une maison à acheter, des investissements rationnels pour vos enfants et des voyages à la découverte de sept merveilles du monde) ont-ils évolué ?

Non ! Je pars d’ailleurs au Japon en mars prochain. Mais, prioritairement, je veux évidemment mettre mes enfants à l’abri du besoin. Avec sept voitures, je compte aussi passer mon permis ! (rires)

Concrètement, comment les gains vous sont-ils versés ?

Je reçois des gains tous les trois mois. Actuellement, je reçois donc ce que j’ai gagné au mois d’octobre 2016.

Dans la presse, vous avez parfois évoqué vos envies de travailler dans l’univers de la télévision en aval de votre participation. Après votre expérience en tant de « Maître de midi », pourriez-vous, à l’instar de Pierre-Marie, rejoindre la rédaction de l’émission ?

(rires) Cela m’intéresse énormément ! Je pense effectivement que je ferai partie de l’équipe. Il y a certainement des projets à faire ; dans la sélection des candidats ou dans l’élaboration des questions. Ou peut-être par rapport à un nouveau concept de jeu. Peut-être même le coanimer !