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Damages : la série événement louée par la critique

Tony Cotte
Publié le 06/03/2008 à 14:21 Mis à jour le 12/03/2008 à 19:36

Après des apparitions remarquées dans Will & Grace, A la maison blanche et son incursion saluée pour le rôle du capitaine Monica Rawling dans The Shield, il était temps pour Glenn Close d’avoir « sa » série. Habituée aux personnages sombres et diaboliques au cinéma, l’actrice aux multiples récompenses poursuit son ascension sur le petit écran. Conséquence d’une carrière cinématographique en déclin pour certains, véritable choix artistique pour d’autres, force est de constater que le projet ne laisse aucune critique indifférente et se devait d’être à la hauteur du talent de Madame Close.

Cette dernière se retrouve sous les traits de Patty Hewes, l’avocate la plus redoutable de tout Manhattan, à la tête du cabinet « Hewes & Associates ». Le jour où elle se met en tête de faire tomber un homme d’affaires corrompu, tous les coups sont permis. La femme de loi oscille alors entre duplicités et manipulations. Face à ces deux êtres des plus farouches, une avocate fraiche et naïve fait ses premiers pas dans un procès de grande envergure.

La série ouvre ainsi sur cette nouvelle recrue de Patty, Ellen Parsons, en état de choc, errant dans la rue à moitié nue et ensanglantée. À travers de nombreux flash-back et deux narrations parallèles, la première saison de Damages retrace l’évolution d’Ellen jusqu’à la fameuse scène d’ouverture. Au fil des épisodes, la juriste découvre l’envers du décor de Hewes & Associates et les méthodes jusqu’au-boutistes de la maîtresse des lieux.

Si à la première lecture du synopsis, les téléspectateurs peuvent s’attendre à une énième série judiciaire, Damages peut facilement séduire les plus réticents aux « trial shows ». En effet, pas une scène ne se déroule dans un prétoire. Dans son approche, la série n’est pas sans rappeler Murder One où chaque saison est dédiée à une affaire unique. Sur la forme, Damages emprunte habilement, et de manière récurrente, le procédé du flash-back pour alimenter une trame feuilletonnante à la Lost et autres Prison Break. Le tout créée, entre autres, par Todd A.Kessler, un des scénaristes et producteurs des Soprano. De quoi donc faire saliver plus d’un téléspectateur...

Le 24 juillet 2007, pour le lancement de la série sur la chaîne câblée américaine FX, nombre d’entre eux étaient au rendez-vous. Le pilote de Damages a ainsi attiré l’attention de 3.7 millions de curieux, soit la meilleure performance sur le câble ce soir-là. Avec une rediffusion plus tard dans la soirée, l’audience cumulée atteint même 5.1 millions de téléspectateurs pour cet épisode. En revanche, au fil des semaines, la série accuse une certaine érosion de son audience. Au final, la première saison a pu compter sur l’attention d’un peu plus de 2 millions de fidèles.

En octobre, John Landgraf, dirigeant de FX, fait part de son pessimisme pour le retour de la série à l’antenne. Mais un mois plus tard, sans doute encouragée par quatre nominations aux Golden Globe dont celle de « Meilleure série dramatique », la fiction est officiellement renouvelée pour deux autres saisons, soit un total de 26 épisodes supplémentaires. Dimanche 13 janvier dernier, Glenn Close est même sacrée « Meilleure actrice » dans cette catégorie.

Dans les autres pays, la situation reste équivalente : les éloges des critiques sont loin d’être proportionnelles aux nombres de téléspectateurs. Damages reste sans doute pénalisée par une structure où la moindre inattention peut être fatale au téléspectateur. En Australie, pays d’origine de Rose Byrne, interprète d’Ellen Parsons, Nine Networks a dû changer à trois reprises la case horaire de la série avant de faire appel à FBI portés disparus en guise de locomotive. Outre-Manche, BBC1 a préféré ne pas prendre de risque en proposant Damages chaque lundi juste après le journal télévisé de 22 heures, une des plus grosses audiences de la chaîne. En France, Canal + programme la fiction tous les jeudis soir en première partie de soirée, case dévolue aux séries américaines telles que 24 et autres Desperate Housewives. Et pour son lancement, le 28 février dernier, la chaîne cryptée a vu les choses en grand en proposant un important dispositif d’affichages publicitaires, rarement égalé pour un programme télévisé à ce jour. Ce soir-là, plus de 660 000 abonnés ont ainsi découvert les trois premiers épisodes de la série. Un lancement jugé satisfaisant.

PRESSE TV > Ce qu’ils en pensent  :

 Télé Cable Sat : « Structure machiavélique tant sur le fond que sur la forme, Damages réinvente le thriller judiciaire et livre une première saison (...) d’une remarquable intensité »
 Télé Star : « Une intrigue saisissante, ponctuée de constants renversements de situation »
 Télérama : «  (...) thriller efficace, [la série] se paye le luxe de livrer dès le début son dénouement, sans amoindrir le suspense »
 Télé 7 Jours : «  Scénario sombre et haletant, réalisation et casting de très haute volée : cet excellent thriller judiciaire est aussi une fine réflexion sur l’ambition et le pouvoir »