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Daniela Lumbroso fête la chanson française

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Directeur de la publication
Publié le 19/01/2008 à 12:15 Mis à jour le 14/03/2010 à 20:33

Depuis la rentrée de septembre, Daniela Lumbroso avait été absente des grilles de France 2. Et c’est la 4e édition de La Fête de la chanson française qui la propulse sur le devant de la scène pour la première fois de la saison. Difficile pour une animatrice de voir son temps d’antenne réduit à une portion congrue. Daniela Lumbroso nous explique son ressenti et ses projets avec sa société Degel Prod...

Jérôme Roulet : Vous êtes aux commandes de la 4e édition de la Fête de la chanson française. Le renouvellement n’est-il pas trop difficile avec ce genre de programmes ?

Daniela Lumbroso : C’est compliqué, mais on y arrive (rires). Jusqu’à présent, nous explorions 100 ans de chanson française. Cette année, on a préféré commencer par l’anniversaire de mai 1968, une véritable révolution dans la musique. Nous nous sommes donc focalisés sur les 40 dernières années. La Fête de la chanson française raconte une histoire, ce n’est pas un simple enchainement de variétés. Au fur et à mesure, on remonte le temps pour arriver à aujourd’hui, mais aussi à demain par la présence de la nouvelle scène. C’est un mélange complexe et intéressant de la nouveauté et du patrimoine.

Pourquoi ce choix de mettre à l’honneur Véronique Sanson au cours de cette édition ?

Après Salvador et Voulzy, je pensais qu’il était intéressant d’explorer sa carrière. Elle est actuellement au cœur de l’actualité avec la sortie de son best-of. Pour chaque artiste à l’honneur, on réécoute toutes ses années de création. Ce n’est pas simplement un titre, mais plusieurs morceaux qui ont marqué son parcours.

Vous avez également placé internet au coeur de la soirée...

Cela me semblait logique aux vues de l’évolution du marché. La musique est de plus en plus consommée sur ce média. De notre côté, nous avons écouté 500 chansons d’artistes, qui ne sont pas signés dans une maison de disque, pour en choisir une que l’on entendra en fin d’émission.

Avez-vous réuni un jury pour effectuer le choix ?

Je n’aime pas la notion de jury, trop assimilée à la télé-réalité. Nous avons mis en place un comité de sélection dans lequel se trouvait RTL / Paris Match / Virgin / France 2 et Degel Prod (sa boite de production, ndlr).

Florent Pagny a déclaré sur l’antenne de RTL : « La Fête de la chanson française, ça devrait être les Victoires de la musique, mais vu que les Victoires ne font pas le boulot de la chanson française, c’est plus rigolo d’avoir une émission qui s’y consacre ». Que vous inspire ce commentaire ?

Je suis vraiment ravie que les artistes apprécient la Fête de la chanson française. Même si on ne peut pas vraiment faire de comparaison avec Les Victoires de la Musique. Et plus il y a d’émissions de divertissements, mieux c’est.

Le show a rassemblé 4.3 millions de fidèles en 2005, 3.7 millions en 2006 et 3.6 millions en 2007. Si cette année vous échappez à Qui veut gagner des millions, vous faîtes face aux Enfants de la télé et aux Oubliées. Quel objectif vous fixez-vous ?

La première année de la Fête de la chanson française, nous avons enregistré 32% de part de marché. Ça a été un vrai choc. Notre date de diffusion étant connue longtemps à l’avance, TF1 a, depuis, toujours guetté et mis une concurrence très forte. Er cette année, ce n’est pas simplement les Enfants de la télé, c’est avant tout une spéciale Asterix !


Restez-vous cependant optimiste ?

Je suis toujours inquiète. À mon sens, c’est la plus belle édition de Fête de la chanson française que l’on ait pu faire. L’hommage à Jeanne Moreau, par exemple, est tout simplement un moment de grâce. Aussi, nous avons tourné l’émission mercredi et appris le lendemain au réveil la mort de Carlos. Johnny Hallyday est venu enregistrer un message émouvant qui sera diffusé avant le générique d’ouverture. C’est bouleversant !

Christophe Maé, Grégory Lemarchal, Christophe Willem et Les Enfoirés ont été les plus gros vendeurs de disques en 2007. Selon vous, reflètent-ils bien l’esprit de la chanson française ?

Je pense que Christophe Maé et Christophe Willem ont apporté une certaine fraicheur. Quant à la troupe des Enfoirés, elle est représentative de la chanson francophone et c’est magnifique. Même si nous n’avons pas les moyens financiers que met TF1 dans les Enfoirés, j’ai l’impression que notre émission est un peu leur petite sœur.

L’an dernier, vous m’avez confié que vous passiez en boucle les albums de Michel Delpech, Benabar et Rose. Quels disques passez-vous en boucle aujourd’hui ?

J’adore l’album de Berry qui sortira à la fin du mois et celui de Vincent Baguian. J’ai toujours aimé la nouvelle scène. J’écoute également en boucle l’opus de Renan Luce.

Exit C’est trop bon, Bienvenue chez les fous, La fête de la musique... Ce n’est pas quelque peu frustrant d’avoir uniquement cette émission événementielle depuis la rentrée sur France 2 ?

C’est aussi un choix de la chaîne de faire peu de divertissement. Il faut savoir que C’est trop bon, Bienvenue chez les fous ou 20 ans de rire ont été des succès d’audience. J’ai proposé quelques programmes, et une soirée consacrée à l’anniversaire de la création du Québec sera prochainement en tournage.

Deux primes en une saison... France 2 vous « laisse les miettes » pour reprendre votre expression (cf :interview parue dans Télé Star) !

(elle hésite) Disons qu’il ne reste plus beaucoup de place en matière de variétés en dehors de Drucker et Sebastien. J’aurais pu me dire que la chaîne me ferme petit à petit ses portes, mais il n’y a personne pour me remplacer. Il n’y a rien d’autre dans ce créneau. Je ne me sens pas délaissée par France 2. Ils ont même été adorables en disant que La fête de la chanson française était formidable.

Vous préparez également une émission pour la TNT. Pouvez-vous en dire davantage ?

C’est une adaptation d’un jeu anglais, branché, drôle et décalé pour toute la famille qui devrait voir le jour prochainement sur une chaîne de la TNT.