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David Eigenberg : « Chicago Fire demande un engagement physique incroyable »

Claire Varin
Publié le 05/10/2013 à 16:08 Mis à jour le 08/10/2013 à 15:18

Surtout connu pour son rôle dans Sex and the City, David Eigenberg incarne, depuis la rentrée 2012, Christopher Herrmann, un pompier dans Chicago Fire. Charmant et volubile, l’acteur a partagé, lors du Festival de Monte-Carlo 2013, son expérience sur la nouvelle production de Dick Wolf.

Comment décririez-vous votre personnage, Christopher Herrmann ?

C’est un père de famille et un homme assez mauvais en affaire. On peut dire que c’est typique de l’Américain moyen (rires). Mon personnage est celui qui parle le plus vite, alors les autres ont tendance à penser « Puisque tu parles vite, trouve vite une solution ». Ce ne serait pas intéressant si tout ce que mon personnage entreprenait se transformait en or. Je pense que les scénaristes ont été assez créatifs concernant Christopher Herrmann.

Votre personnage enchaîne les mauvaises expériences. Quelle scène a particulièrement retenu votre attention depuis le lancement de la série ?

J’aime beaucoup toute l’histoire autour de la limousine. Herrmann a vraiment cru qu’elle allait changer sa vie. Aux États-Unis, l’économie est sens dessus dessous et beaucoup de gens vivent ce que vit mon personnage. Parfois, les choses tournent mal et il n’y a pas d’explication à cela. Ça fait partie de la vie. Un de mes moments préférés de la saison est cette scène où je commence à défoncer la limousine. Le chef vient me demander ce qu’il se passe, je réponds «  Mon premier rapport sexuel avec ma femme en six mois et elle tombe enceinte  » et le chef dit « Continue  » (rires).

Qu’appréciez-vous tout particulièrement dans Chicago Fire ?

J’aime que ce soit un ensemble show. Personne ne tire la couverture sur soi et tout le monde est très content d’être dans la série. J’apprécie particulièrement les scènes d’interventions. Parfois, ils allument une valve et tout s’enflamme. C’est impressionnant et un peu terrifiant. Mais on sait aussi qu’ils peuvent éteindre le feu immédiatement (rires). C’est très amusant de marcher au milieu de ses effets spéciaux et de découper de vraies voitures avec tous ces engins, en sachant que si l’on place mal sa main, on peut se couper les doigts. J’aime les histoires et les relations entre les personnages. Et travailler avec des gens que l’on adore est un vrai luxe. J’ai un boulot formidable.

Cet aspect physique du rôle est nouveau pour vous. Comment le vivez-vous ?

La première fois que l’on se glisse dans la tenue de pompier, qui pèse quinze kilos, c’est grisant. C’est un peu comme un rêve de gosse qui se réalise. Mais c’est aussi une sorte d’armure dans laquelle vous devez jouer. La série demande un engagement physique incroyable. Nous travaillons tellement qu’il m’est parfois difficile de rester debout. Mais nous nous entraînons durement pour ça. Nous avons beaucoup de vrais pompiers impliqués sur la série. Certains font même de la figuration. C’est merveilleux de pouvoir les regarder travailler. Et eux aussi sont impressionnés de nous voir tourner sous la neige ou la pluie et d’attendre des heures sur le plateau. On n’est pas du genre à se retirer dans nos caravanes lorsque le plan est tourné. Nous passons énormément de temps ensemble et je crois que c’est bien pour la série.

« C’est un peu comme un rêve de gosse qui se réalise »

Est-ce une dynamique de groupe instaurée par Dick Wolf ?

Dick Wolf y est assurément pour quelque chose. Il veut qu’on reste dans nos tenues de pompiers à la fois pour notre sécurité et aussi pour un certain réalisme. L’été dernier, il y a eu un jour de tournage où il faisait très chaud. J’ai bu quinze bouteilles d’eau sans avoir eu besoin d’aller aux toilettes. Ça donne une idée de tout ce que j’ai transpiré durant ces dix heures passées au soleil. Dick était présent ce jour-là et il nous a dit «  Vous faites du bon travail les gars ! » Il ne faut pas croire qu’on est brutalisé, il est très respectueux de notre travail.

Le public vous aborde-t-il encore pour vous parler de Sex and the City ?

Oui, très souvent. Les gens ont toujours des mots très gentils pour Sex and the City. Je ne sais pas si les auteurs de Chicago Fire ont beaucoup regardé cette série, car il y a des parallèles entre les deux personnages. Parfois, les gens me disent que Steve et Herrmann sont très similaires. D’autres me disent l’inverse.

Vous apportez un peu de comédie dans Chicago Fire. Peut-être est-ce la raison de ce parallèle…

C’est possible. Nous avons tourné des scènes de Chicago Fire dans lesquelles je plaisantais sur mes échecs. Ces scènes ont été coupées. Un des producteurs exécutifs n’a pas du tout aimé et m’a dit « Comment as-tu pu rire à ce moment-là ?  » Je lui ai dit parce que lorsque tu arrives si bas, il ne te reste plus que le rire. Si on ne rit pas de ces moments difficiles, on n’en sort pas grandi, voire on n’en sort pas du tout. Je crois que ce producteur et moi n’avons pas les mêmes expériences de la vie.